Le 20 septembre 2023 | Mis à jour le 20 septembre 2023

La collection d’un Breton passionné d’estampes aux enchères à Paris

par Magazine des enchères

La collection de Ronan Taburet, un médecin originaire de Bretagne décédé en 2022, sera dispersée aux enchères par la maison Ader. Parmi 400 lots d’estampes et dessins, les plus grands noms des écoles de Pont-Aven, du symbolisme et des Nabis seront représentés, de Gauguin, Bernard et Seguin, à Bonnard, Denis et Vuillard. 

 

Originaire de Saint-Renan, Ronan Taburet (1926-2022) a fréquenté assidûment, sa vie durant, les salles de vente, régionales et parisiennes, et côtoyé les galeristes et marchands. Ce gynécologue, installé près de Brest, a ainsi réuni une collection de qualité muséale qui l’a conduit à être sollicité pour la préparation d’expositions au musée de Quimper, au musée du Faouët, mais aussi à l’Oglethorpe University Museum of Art d’Atlanta. Cette collection, dispersée jusqu’au 21 septembre aux enchères, fait la part belle à l’art breton et plus particulièrement au Finistère Nord dont Ronan Taburet était originaire. Se côtoient dans cet ensemble éclectique, des grands noms du post-impressionnisme et des artistes plus confidentiels, dont il a participé à la reconnaissance. 

 

Des grands noms du postimpressionnisme

Fortement attaché à la tradition et au terroir breton, Ronan Taburet s’est passionné pour l’école de Pont-Aven, collectionnant les estampes de ses plus grands représentants, mais aussi des postimpressionnistes que la Bretagne a su émerveiller. Le lot phare de cette vente est une zincographie sur papier vélin jaune canari de Paul Gauguin (1848-1903) figurant Les laveuses et estimée entre 6 000 et 8 000 euros. A ses côtés, un grand ensemble d’œuvres de son disciple Armand Seguin (1869-1903) qui exposa pour la première fois au Salon des Indépendants en 1893. Plusieurs estampes de Paul Sérusier (1864-1927) complètent cette sélection, à l’instar d’un Paysage, la fin du jour, lithographie elle aussi sur fond jaune canari et estimée entre 400 et 500 euros. 

La passion du Docteur Taburet pour la Bretagne le conduisit à élargir sa collection aux artistes Nabis et symbolistes, tous tombés à leur tour sous le charme de cette région demeurée sauvage. Au programme, un bel ensemble de tirages anciens de l’Irlandais Roderic O’Conor (1860-1940) côtoie plusieurs lithographies de Maurice Denis (1870-1943), deux exemplaires de la couverture de la Revue Blanche dessinée par Pierre Bonnard (1867-1947) ou encore plusieurs impressions couleurs d’Henri Gustave Jossot (1866-1951).

 

 

Des artistes plus confidentiels : Beaufrère, Rippl-Rónai, Moser

Toujours porté par son intérêt pour la Bretagne, Ronan Taburet intègre à sa collection des artistes plus confidentiels. Ainsi l’on retrouve dans cette vacation des Nabis tels que Adolphe Beaufrère (1876-1960), dont La jeune femme à sa toilette est estimée entre 1 000 et 1 200 euros, ou encore le Hongrois József Rippl-Rónai (1861-1927) dont plusieurs lithographies, aux couleurs vives et lignes pures, loin de sa période noire, sont à retrouver dans l’édition de 1895 des Tombeaux de Georges Rodenbach. Également charmé par l’âme bretonne, le peintre et graveur autrichien Carl Moser (1873-1939), connu pour ses portraits de dos, livre une Bretonisches Mädchen (Jeune bretonne ou Étude de coiffe, Concarneau) traitée dans un style japonisant. Enfin, moins connu du grand public, mais fervent défenseur de la Bretagne humble, fière et travailleuse, Charles Cottet (1863-1925), ambassadeur dans cette collection du naturalisme, sera largement représenté avec un important et rare ensemble d’estampes témoignant de la vie communautaire bretonne. 

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