Le 14 janvier 2022 | Mis à jour le 14 janvier 2022

La collection d’un mécène vendéen aux enchères à Nantes

par Diane Zorzi

Ancien conservateur du Musée de la Roche-sur-Yon, Alain Jammes d’Ayzac a soutenu toute sa vie les artistes vendéens, à l’instar de Jean Launois et Charles Milcendeau. Sa collection sera dispersée aux enchères par la maison Couton-Veyrac-Jamault les 18 et 19 janvier à Nantes.

 

Décédé en 1951, Alain Jammes d’Ayzac (1883-1951) a laissé en héritage une collection d’art impressionnante que ses petits-enfants ont décidé de disperser aux enchères. La première partie, constituée de plus de 600 œuvres, sera mise à l’encan par la maison Couton-Veyrac-Jamault les 18 et 19 janvier à Nantes et en live sur Interencheres. Elle révèle le rôle de mécène que joua cet ancien conservateur du Musée de la Roche-sur-Yon, en soutenant les artistes de sa région, à l’instar de Jean Launois et Charles Milcendeau, dont plusieurs œuvres figurent au catalogue de la vente.

 

L’Orient de Jean Launois

Originaire des Sables d’Olonne, Jean Launois (1898-1942) vécut et travailla en Algérie, dépeignant des scènes de rue, la vie des maisons closes algéroises, le riche intérieur de villas mauresques. Lauréat du prix Abd-el-Tif (1920), ami d’Etienne Dinet et Albert Marquet, il explora également l’Asie, témoignant en peinture de la vie et des coutumes des peuples d’Indochine. De cet artiste, la vente dévoile plus de 450 œuvres, toiles et dessins, dont plusieurs ont fait l’objet d’expositions au Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris ou au Musée de l’Abbaye Sainte Croix aux Sables d’Olonne. L’artiste est considéré comme l’un des continuateurs de la peinture orientaliste les plus talentueux de son époque. Une rétrospective lui fut d’ailleurs dédiée en 1947 au musée des Beaux-Arts d’Alger. A la vente, ses œuvres phares sont estimées de 1 500 à 3 000 euros, à l’instar des gouaches Alger, femme précédant un homme descendant l’escalier dans une maison close ou Indochine, jeune femme endormie à l’éventail. Jean Launois fut également l’un des fers lance du groupe de Saint-Jean-de-Monts, réunissant, de 1892 à 1950, deux générations de peintres – André Fraye, Frédéric de Buzon, Alexis de Broca, Henry Simon, Charles Perron, Jean Burkhalter, Gilbert Pajot, Florimond Palvadeau, René Levrel, Paul Deltombe, Etienne et Jean Bouchaud… Autant d’artistes défendus par Alain Jammes d’Ayzac et dont la vente proposera une sélection d’œuvres.

 

Charles Milcendeau et les marais vendéens

Avec Jean Launois, un second artiste anime la collection d’Alain Jammes d’Ayzac : Charles Milcendeau (1872-1919). Si sa notoriété demeure relativement confidentielle aux yeux du grand public, Charles Milcendeau est pourtant exposé au Musée d’Orsay à Paris, ainsi que dans la prestigieuse collection Chtchoukine à Moscou. Notre mécène vendéen consacra une importante monographie à cet artiste, originaire de Soullans et formé à l’Académie Julian à Paris. Le peintre le portraiture d’ailleurs, en 1905, dans son salon du Bois de Breuil (pastel estimé 800-1 000 euros). Dans la capitale, Charles Milcendeau rencontre le Tout-Paris, des artistes Georges Rouault et Henri Matisse, aux personnalités du spectacle telle l’actrice Polaire. Cette dernière est portraiturée dans un dessin de 1907 (800-1 000 euros) qui, selon la tradition familiale, serait une étude préparatoire à un tableau que l’actrice aurait détruit. Mais les œuvres de la vente témoignent surtout de l’attachement de Charles Milcendeau à son marais de Soullans, où il achète une propriété, partageant dès lors sa vie entre la Vendée et ses pérégrinations en Espagne, Italie ou Belgique. Sa terre natale, autant que ses voyages, lui inspirent des portraits d’hommes et femmes à la fête ou au travail, parfois miséreux, s’adonnant à leur tâche silencieuse – autant d’œuvres émouvantes qui seront dispersées sous le marteau à partir du 18 janvier… 

Enchérir | Suivez la vente de la collection d’Alain Jammes d’Ayzac les 18 et 19 janvier en live sur interencheres.com

 

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