Le 12 juin 2025 | Mis à jour le 13 juin 2025

La collection d’un palazzo dans le Beaujolais dispersé aux enchères

par Clémentine Pomeau-Peyre

Organisée comme un palais florentin, cette demeure située à Beaujeu, dans le Rhône, abritait une belle collection de tableaux, meubles et objets d’art ancien, rassemblée par une famille d’antiquaires. Tour d’inventaire de cet ensemble dispersé par la maison Kâ-Mondo le 21 juin prochain. 

 

« Cette maison a été meublée avec des pièces anciennes, et dans un esprit assez régional. Le décor est très réussi, et nous nous réjouissons de faire cette vente sur place, ce qui permettra aux acquéreurs de le découvrir », détaille Nina Rougerat, clerc au sein de la maison Kâ-Mondo Nina Rougerat. Parmi les presque 300 lots au catalogue, un tableau devrait particulièrement attirer l’attention : il s’agit d’un portrait d’Armand Aubergy, attribué à Andrea Soldi (20 000 à 30 000 euros) et peint à Alep en 1733.

 

Un portrait peint à Alep en 1733 et des armoires régionales

L’histoire de ce tableau est un véritable voyage ! Car la ville est à l’époque la seconde ville commerciale de l’Empire Ottoman, et Armand Aubergy fait alors partie des Français autorisés à y résider en tant que négociant. En ce qui concerne le peintre, Andrea Soldi, c’est un italien ayant travaillé au Moyen-Orient avant de s’installer durablement en Angleterre. Quelques autres portraits sont inscrits au catalogue, dont un portrait de femme au chapeau par Johann Wyrsch (1 500 à 2 000 euros) ou une école française vers 1720, école de Jean-Baptiste Santerre, représentant un homme en armure (1 500 à 2 000 euros).

La maison Kâ-Mondo présente également plusieurs grandes armoires en noyer régionales, « nous pensons qu’elles auront plus de succès ici qu’à Paris, où les grands meubles ne sont pas recherchés du tout« , argumente Nina Rougerat. A suivre donc également, l’adjudication de deux grandes armoires en noyer mouluré lyonnaises, du milieu du XVIIIe siècle estimées 2 000 à 3 000 euros et 3 000 à 5 000 euros.

 

 

Des sculptures anciennes et modernes

Au chapitre des sculptures anciennes, retenons deux Vierges à l’enfant en pierre : la première date du dernier quart du XIVe siècle, et est probablement originaire de Champagne (8 000 à 12 000 euros), et la seconde datée du XIXe siècle suit un style du Moyen Âge d’après Notre-Dame-de-Laurie (1 500 à 2 000 euros). Une autre en noyer sculpté, datée vers 1300 est située vers le lac de Constance (2 000 à 3 000 euros).

Ce chapitre compte également les seules pièces du XXe siècle conservées par la famille, des sculptures de Georges Salendre (1890-1985). « C’était très probablement une connaissance, un proche des propriétaires car nous avons 15 pièces de cet artiste, et il est plus connu dans sa région d’origine qu’ailleurs », précise Nina Rougerat. Installé à Lyon durant une bonne partie de sa carrière, Georges Salendre (1890-1985) a principalement travaillé la pierre, créant des portraits et des corps féminins voluptueux. Il était proche de Suzanne Valadon et de Maurice Utrillo, dont il a fait un bronze conservé au musée de Brou à Bourg-en-Bresse. « Nos estimations pour ses sculptures sont très raisonnables, entre 80 et 2 000 euros, il y a des amateurs dans la région », ajoute Nina Rougerat.

Enchérir | Suivez la vente de la collection du palazzo le 21 juin en live sur interencheres.com 

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