Le 19 mars 2018 | Mis à jour le 28 mars 2018

Le mobilier d’un appartement parisien designé par René Prou mis aux enchères

par Magazine des enchères

Salle à manger actuelle / Salle à manger de l’époque, photographie prise autour de 1950 pour le magazine Plaisir de France

[Mis à jour du 28 mars 2018 : la table ronde a été adjugée 2 000 euros, la suite de huit chaises 2 800 euros et l’enfilade 3 700 euros]. Décorateur incontournable du XXe siècle, René Prou fut chargé autour de 1950 de l’aménagement intérieur d’un appartement parisien en bordure de Seine. Resté intact jusqu’alors, l’ensemble mobilier a été mis aux enchères lundi 26 mars 2018 par Maître Valérie Régis à Deuil-la-Barre. L’occasion pour les amateurs de déco vintage et moderniste d’acquérir des pièces uniques, réalisées sur mesure à des prix accessibles.

 

Embarquement à bord d’un appartement atypique

Le décorateur René Prou (1889-1947) reçut au cours de sa carrière de nombreuses commandes privées. C’est ainsi qu’autour des années 1940-1950, il est chargé de réaliser le mobilier d’un appartement parisien en bordure de Seine. La situation du lieu en surplomb du fleuve lui inspire alors un aménagement des plus atypiques. « Il conçoit les pièces comme les cabines d’un navire, de manière à donner l’impression de surplomber l’eau du pont d’un bateau, explique Maître Valérie Régis qui dispersera aux enchères l’ensemble mobilier lundi 26 mars à Deuil-la-Barre. Il couvre dès lors les murs de frêne ciré et optimise au maximum l’espace. Ainsi, les piliers d’ossature de l’immeuble sont utilisés pour installer un bar, des étagères ou un support pour une télévision ».

Il faut dire que le décorateur était passé maître en la matière, connu pour sa réalisation des cabines de première classe du « transatlantique Paris », et pour sa décoration de nombreux autres paquebots tels que le « Normandie », l’« Atlantique », ou encore le « Lafayette ».

 

Salle à manger actuelle

Des meubles caractéristiques du style moderniste

L’aménagement originel de l’appartement était jusqu’alors connu grâce à des photographies publiées autour des années 1955 dans le magazine de décoration Plaisir de France. Depuis, les propriétaires l’ont conservé intact. « La tapisserie qui ornait la salle à manger, de mêmes que les verreries de Murano ou les pièces Lalique n’ont elles aussi pas changé de place au fil des années », confie la commissaire-priseur. Parcourir l’appartement revient ainsi à faire un bond dans le temps pour renouer avec le design qui fleurit autour des années 1950. « Les meubles de René Prou étaient parfaitement en adéquation avec leur époque ». Ainsi, la table ronde dénuée d’élément décoratif, les chaises en bois laqué, l’enfilade aux lignes épurées, la table de cuisine en formica et métal sont autant d’éléments qui témoignent d’un style moderniste, typique de la première moitié du XXe siècle. Suivant la tendance pour le mobilier industriel, René Prou fait alors du fer forgé sa grande spécialité et tente de le rendre aussi flexible que le rotin. Deux chaises et un fauteuil réalisés dans ce matériau lui sont ainsi attribués dans la vente, estimés entre 300 et 500 euros.

 

Photographie du salon dans le magazine Plaisir de France

Des pièces vintage à prix accessibles

« Les œuvres de René Prou n’atteignent pas les prix de celles d’autres créateurs de la même époque tels que Jacques Adnet, mais leur qualité esthétique pourrait bien changer la donne ». Dans la vente, il faudra ainsi compter autour de 1 000 euros pour les huit chaises en bois laqué [adjugées 2 800 euros] ou la table ronde [adjugée 2 000 euros], 300 euros pour la table de cuisine en formica et autour de 400 euros pour une banquette en fer forgé. Quant aux pièces décoratives, telles que les verreries vénitiennes caractéristiques des années 1940-1950, elles seront accessibles dès 10 euros.

 

Retrouvez tous les lots mis en vente le 26 mars à Deuil-la-Barre et sur le Live d’Interencheres

 

 


Sélection de pièces mises en vente :

 

 

Haut de page

Vous aimerez aussi