Le 24 octobre 2023 | Mis à jour le 24 octobre 2023

Le premier portrait connu d’Antoine Vestier vendu par le Crédit municipal d’Angers

par Diane Zorzi

Le premier portrait connu d’Antoine Vestier sera vendu aux enchères le 26 octobre à Angers. Un pastel de jeunesse qui laisse présager de la brillante carrière de cet éminent portraitiste du XVIIIe siècle.

 

A considérer l’exécution soignée de ce portrait, l’on mesure à quelle brillante carrière était destiné Antoine Vestier (1740-1824). L’artiste originaire de l’Yonne n’a que 18 ans lorsqu’il dépeint cette jeune femme assise à son clavecin. Ce pastel est le premier portrait connu d’Antoine Vestier qui déjà déploie ses talents dans le dessin, d’une grande précision, et le rendu soyeux des étoffes. « Si quelques maladresses peuvent être remarquées dans la disposition du modèle et le raccourci de sa main gauche, le pastel montre que l’auteur avait déjà du métier et fait bien préjuger de sa carrière », précise Anne-Marie Passez, dans la notice portée au catalogue raisonné de l’artiste.

 

Antoine Vestier (1740-1824), La claveciniste. Pastel sur papier encadré sous verre, signature au niveau de la partition et daté 1758. 63,5 x 52,5 cm. Estimation : 7 200 – 8 000 euros.

 

Une œuvre de jeunesse présentée au Louvre en 1929

Cette œuvre, soigneusement documentée, est la pièce maîtresse de la vente du Crédit municipal d’Angers organisée le 26 octobre par la maison Deloys. La notice du catalogue raisonné révèle qu’elle fut présentée au Louvre en 1929, sur les recommandations d’Henri Verne, alors directeur des Musées nationaux. Ce dernier adressa en effet à la propriétaire de l’époque, Miss Adélaide L. Bruzelin, une note dans laquelle il émet un avis des plus favorables, alors que cette dernière souhaite trouver un acquéreur : « Très intéressant pastel qui sera certainement plus apprécié à Paris qu’à Londres. Nous serions même heureux de le voir avant tout marchand. Ne pourrait-on pas l’envoyer au Louvre, les pastels de Vestier sont très rares ». Si, à l’époque, le conservateur du département des peintures du musée du Louvre, Jean Guiffrey, ne donne pas suite à la sollicitation, le pastel demeure un témoignage précieux des premières heures du maître portraitiste.

 

Antoine Vestier, un portraitiste prisé de l’aristocratie

Né à Avallon, Antoine Vestier s’attira très tôt les faveurs du comte de Chastellux, un notable du pays qui, admiratif de son talent précoce, l’aida à rejoindre la capitale. Formé auprès du maître émailleur Antoine Révérend, dont il épouse la fille Marie-Anne, Antoine Vestier porte à un haut degré de perfection la miniature sur ivoire et sur émail, avant de livrer à l’huile parmi les plus beaux portraits du XVIIIe siècle. Reçu à l’Académie en 1787, il aura son logement à la cour du Louvre, aux côtés de Jacques-Louis David. Mais la Révolution portera un coup fatal à la brillante carrière de ce peintre qui, prisé de l’aristocratie, sera réduit au silence durant les dernières années sa vie.

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