Le 15 novembre 2023 | Mis à jour le 24 novembre 2023
L’Implorante, une sculpture autobiographique de Camille Claudel aux enchères à Saint-Etienne
par Magazine des enchères
Pour leur vente cataloguée de fin d’année, les commissaires-priseurs de la maison Carlier-Imbert et Morel ont rassemblé une sélection de tableaux, meubles, objets d’art et sculptures, dont un bronze signé Camille Claudel. Une sculpture autobiographique estimée à plus de 120 000 euros.
[Mise à jour, 23 novembre] Le bronze de Camille Claudel a été adjugé 362 500 euros (frais inclus). Il a été vivement disputé par six enchérisseurs européens et américains, et a finalement trouvé preneur auprès d’un collectionneur français.
Au sein du catalogue prestigieux comprenant 230 lots, les commissaires-priseurs, accompagnés du cabinet d’expert Maket, présenteront le 22 novembre aux enchères une épreuve en bronze de L’Implorante de Camille Claudel (1864-1943). « Elle est dans la même famille depuis le début des années 1960, époque où elle a été offerte à la propriétaire actuelle par son époux. À cette époque, Claudel n’intéressait personne et connaîtra la gloire seulement dans les années 1970-1980 », précise l’expert Michel Maket. Cette époque est bien révolue et aujourd’hui l’artiste est devenue l’une des figures phares de la sculpture moderne, aussi célèbre pour son talent que pour sa relation tumultueuse avec Auguste Rodin. Alors, quand une sculpture liant ces deux aspects se présente en vente, elle ne passe pas inaperçue…
Une œuvre à caractère autobiographique
L’expert explique que « le thème de l’implorante est le plus emblématique dans l’œuvre de Claudel, faisant directement écho à sa rupture avec Rodin ». En effet, alors qu’elle vient de se séparer du sculpteur, elle s’installe dans son propre atelier où elle commence à réaliser des études en terre cuite dans lesquelles elle met sa douleur en scène. Cette Implorante, aussi appelée Suppliante, n’est autre que Camille Claudel, comme le confirme son frère Paul en 1951 : « Cette jeune fille nue, c’est ma sœur ! Ma sœur Camille. Implorante, humiliée, à genoux et nue ! ».
À la fin des années 1890, l’artiste intègre L’Implorante dans son célèbre groupe L’Âge mûr, dans lequel elle met en scène la Vieillesse, l’épouse de Rodin, arrachant un homme mûr, Auguste Rodin, à la jeunesse, Camille Claudel. Le capitaine Tessier sera frappé par cette sculpture et demande à la sculptrice, en 1899, d’acquérir une épreuve de la seule figure de la jeune fille. Un an après, l’éditeur et collectionneur, Eugène Blot, sera séduit par L’Implorante et obtiendra les droits de la reproduire.
Entre 1905 et 1937, il édite cinq exemplaires de grande taille et un en format moyen, auxquels devaient s’ajouter cent épreuves aux dimensions réduites. Cependant, ce ne seront que cinquante-neuf bronzes, mesurant 28,2 cm de haut, qui sortiront de ses ateliers et qui deviendront le grand succès commercial d’Eugène Blot. La sculpture vendue à Saint-Etienne est issue de cette production en petit format et dévoile, sur sa terrasse, la signature « C. Claudel », la marque du fondeur « Eug. Blot » et son numéro d’édition « 41 ».
Camille Claudel (1864-1943). L’Implorante. Bronze à patine brune nuancée de roux, quelques traces de frottements à la patine. Sur la terrasse : « C. Claudel » et « Eug. Blot/ Paris / 41 ». Estimation : 120 000 – 150 000 euros.
Une sculpture merveilleusement patinée estimée à plus de 120 000 euros
Les enchérisseurs français et internationaux seront au rendez-vous, tout comme les passionnés curieux de pouvoir admirer une telle œuvre lors des journées d’expositions. Outre l’importante signification de ce bronze dans la vie de Camille Claudel, il est également une œuvre rare sur le marché de l’art, justifiant son estimation située entre 120 000 et 150 000 euros. Michel Maket rajoute que « les derniers résultats de vente pour un modèle similaire vont de 90 000 à 400 000 euros. Ce qui influence le prix c’est la qualité de la patine et de la ciselure. La pièce qui sera vendue à Saint-Étienne possède une très belle patine brun roux tout en transparence. On voit qu’elle a été aimée pendant toutes ces années ».
Pour accompagner cette épreuve émouvante, les commissaires-priseurs de Saint-Etienne ont également réuni des tableaux, du mobilier ancien et design, des pièces Art nouveau et Art déco, des tapisseries, des objets d’art et des sculptures, tels qu’une paire de bergères du XVIIIe siècle (3 000 – 3 500 euros), un bronze Asclépios de Mitoraj (1 500 – 2 000 euros) et un miroir soleil Chaty-Vallauris (150 – 200 euros).
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