Le 28 mars 2025 | Mis à jour le 28 mars 2025

Mucha, Grasset : des affiches inédites de la collection Sagot aux enchères à Paris

par Magazine des enchères

Des affiches du tournant entre le XIXe et le XXe siècle en parfait état, signées des plus grands noms de l’époque, parfois en éditions limitées, et inédites sur le marché… La maison Ader Paris met aux enchères des affiches soigneusement mises de côté par Edmond Sagot et restées intactes pendant plus d’un siècle. Des pièces rares signées Mucha, Grasset, Toulouse Lautrec… 

 

La vente de plus de 400 lots d’affiches organisée par la maison Ader les 2 et 3 avril couvre près d’un siècle et demi d’histoire. La saga Sagot commence à la fin du XIXe siècle, lorsque le jeune Edmond Sagot débute une activité de bouquiniste sur les quais. Il va ensuite s’agrandir en ouvrant plusieurs librairies successives : il a besoin de place pour ses affiches, qu’il achète en quantité. « En 1891, il sort un catalogue de 2333 numéros : c’est lui le roi de l’affiche… Mais débordé par le succès, il lui faut encore déménager, car les affiches sont trop grandes et son local trop petit. Il s’installe donc cinq ans après au 18 bis rue de Châteaudun. Là, il peut présenter aux amateurs ses trésors sur les porte-affiches qu’il leur vend », explique l’expert Alain Weill.

Malheureusement, la mode de la collection d’affiche passe dans les années 1900, et il faut attendre 1954 et l’ouverture par Michel Romand, l’arrière-petit-fils d’Edmond Sagot, de la Galerie Documents pour revoir ces trésors Art nouveau… Il devient à son tour et pendant une trentaine d’années un expert et marchand reconnu du domaine, profitant de l’engouement des Anglo-saxons dans les années 1960. Après son décès en 2013, la maison de vente Ader propose une première vente de 360 affiches en 2022, totalisant 1 453 824 euros. Et l’histoire continue car après la disparition de son épouse, les commissaires-priseurs retrouvent à son domicile de nouveaux cartons, renfermant les affiches choisies et mises de côté par Edmond Sagot au tout début du XXe siècle.

 

 

Des affiches restées intactes

« Il s’est gardé des pièces qu’il ne pouvait avoir à la vente en quantité mais qu’il aimait, Mucha et Grasset, ainsi que les affiches du Salon des Cent commercialisées par d’autre, mais également des affiches étrangères dont il savait que, même s’il en avait reçu quelques exemplaires, il ne les reverrait plus », détaille Alain Weill. Parmi les pièces maîtresses de la vacation se distinguent une affiche May Milton de 1895 numérotée 25 et la chromolithographie Le Photographe Sescau, toutes deux réalisées par Toulouse Lautrec, ainsi que plusieurs créations de Mucha, dont une affiche du Salon des Cent signée, sur papier Japon, qui n’a été éditée qu’à 50 exemplaires (10 000 – 15 000 euros), et une chromolithographie sur satin de sa publicité pour Job.

« Toutes ces pièces sont devenues très rares aujourd’hui, mais ce qui les rend uniques est leur état de conservation : elles n’ont, au sens propre du terme « jamais vu le jour », le papier est resté en parfait état. Les ors sont en particulier stupéfiants », admire l’expert. En témoignent la très belle chromolithographie de Jan Toorop, Delftsche Slaolie (compagnie pétrolière néerlandaise), datée de 1895 (4 000 à 6 000 euros) ou la publicité pour le New York Times de 1896 par John de Yonghe (1 500 à 2 000 euros).

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