Le 15 août 2018 | Mis à jour le 22 août 2018

Rodin à Cannes : un plâtre adjugé 108 000 euros et acquis par le Musée Marmottan

par Diane Zorzi

Lors de la vente prestigieuse de plusieurs œuvres de la collection Monet organisée par Maître Jean-Pierre Besch mercredi 15 août 2018 à Cannes, un plâtre original d’Auguste Rodin figurant des Bacchantes s’enlaçant s’est envolé à 108 000 euros. Offert par Rodin à Monet et resté jusqu’alors dans la famille du peintre et collectionneur, il restera en France, acquis par le Musée Marmottan Monet. 

 

Une sculpture d’importance muséale acquise par le Musée Marmottan Monet

Mercredi 15 août 2018, une vente exceptionnelle animait la croisette : plusieurs œuvres provenant de la collection Claude Monet étaient dispersées par Maître Jean-Pierre Besch. Parmi elles, un plâtre de Rodin offert à Monet s’est envolé à 108 000 euros, acquis par le Musée Marmottan Monet de Paris. « La conservatrice du Musée Marmottan, Marianne Mathieu, était présente à la vente, accompagnée du secrétaire perpétuel de l’Académie des Beaux-Arts – Institut de France, Laurent Petitgirard, détaille Maître Jean-Pierre Besch. C’est ce dernier qui, en charge de la gestion du musée, a poussé les enchères jusqu’à 108 000 euros (frais compris, soit 86 000 euros au marteau), remportant la mise face à trois collectionneurs français et un collectionneur anglo-saxon, en ligne au téléphone. » Ce petit modèle en plâtre était estimé entre 80 000 et 100 000 euros. « C’était une pièce unique dont la rareté était amplifiée par le fait que Monet a possédé très peu de sculptures dans sa collection, essentiellement constituée de peintures.» Du 14 septembre 2017 au 14 janvier 2018, le Musée Marmottan l’avait d’ailleurs présenté à Paris à l’occasion de l’exposition « Monet Collectionneur ». « Je suis heureux que cette sculpture historique reste en famille ! Elle passe en effet de la descendance de Monet aux collections du musée qui lui est consacré. » D’importance muséale, elle sera incluse par le Comité Rodin dans le Catalogue critique de l’œuvre sculpté actuellement en préparation sous la direction de Jérôme Le Blay. 

 

 

Une œuvre originale figurant des Bacchantes s’enlaçant

Le plâtre représente deux nymphes, les bacchantes, servantes de Bacchus, le dieu romain du vin et de l’ivresse. Avec une force et une virtuosité extraordinaires, Rodin donne à voir l’amour charnel entre deux femmes à travers un corps-à-corps sensuel, empreint d’érotisme. La première se laisse étreindre, vulnérable, s’abandonnant à la fougue de la seconde, portée par une pulsion sauvage autant que créatrice. « L’enlacement est le sujet de prédilection de Rodin, note Maître Besch. On le retrouve dans des groupes tels que L’Eternel printemps, ou le Baiser. Ce sujet d’inspiration sans limite permet l’expression de l’ivresse, de l’extase, des passions dévorantes et autres interdits. »

 

 

Un plâtre témoignant d’une amitié fidèle

Exécutée entre 1896 et 1900, l’épreuve en plâtre était signée et dédicacée « Au grand Maître / C. Monet / son ami Rodin ». « C’était un témoignage fort d’affection et de respect de Rodin envers Monet », poursuit le commissaire-priseur. Nés à deux jours d’intervalle en novembre 1840, Monet (1840-1926) et Rodin (1840-1917) ont noué au cours de leur vie une profonde amitié. Dans la campagne de Giverny, les deux artistes se retrouvent, admirent la nature et rêvent d’un même idéal artistique. Leurs œuvres sont même réunies en 1889 à la galerie Georges Petit en une exposition qui marquera profondément l’histoire de l’art moderne.

 

Lucien Pissarro (1863-1944), L’Eucalyptus, 1913, huile sur toile signée du monogramme et datée en bas à gauche : « LP 1913 » 54 x 65 cm. Provenance : Claude Monet, Giverny, don de Lucien Pissarro. Adjugé 33 900 euros (frais compris).

 

Une vente historique : des dessins adjugés à plus de 20 000 euros

Pour cette vente historique, de nombreux collectionneurs et amoureux de Rodin comme de Monet, étaient présents en salle, au téléphone et sur le Live d’Interencheres, originaires principalement de France, d’Angleterre et des Etats-Unis. « Les quelques dessins de Monet ont été excessivement bien suivis ! Il fallait compter une quinzaine de téléphones pour chaque dessin, avec des adjudications comprises entre 15 000 et 25 000 euros. Aussi, une palette que nous avions estimée autour de 1 000 euros, ignorant si elle a appartenu ou non au père de l’impressionniste, s’est envolée à près de 10 000 euros ! » Et pour couronner le tout, le Musée Marmottan a également acquis pour 33 900 euros L’Eucalyptus, une huile sur toile de Lucien Pissarro, le fils de Camille Pissarro, qui provenait de la même collection Monet.

 

 

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