Un bas-relief flamand du XVIIe siècle estimé à plus de 60 000 euros
Le 17 octobre à Paris, la maison Vermot & Associés dévoilera aux enchères un bas-relief exceptionnel exécuté dans les Flandres au milieu du XVIIe siècle. Estimé à plus de 60 000 euros, il révèle une composition proche d’un dessin préparatoire du sculpteur Hendrik-Frans Verbruggen.
« De forme ovale, ce bas-relief présente une Vierge à l’Enfant couronnée, se détachant sur un fond de flammes, finement sculptée. La Vierge soutient de son bras gauche son fils et de son bras droit un sceptre. Elle repose sur un croissant de lune et un globe. » L’iconographie est des plus répandues dans les ateliers de l’Europe du Nord au XVIIe siècle. A la suite de la Contre Réforme, nombre d’artistes livrent leur version de la Vierge terrassant le Vice, un sujet de nature à rappeler les valeurs portées par la religion catholique et ainsi à raffermir la foi des fidèles. « Sous l’impulsion de la Contre Réforme, le Triomphe de la Vierge à l’Enfant, foulant au pied un dragon, devient l’une des iconographies de prédilection des artistes du Nord. Elle est choisie pour répondre aux commandes tant des ecclésiastiques que des particuliers. Relativement commune en dessin et en ronde-bosse, ce type de représentation se fait plus rare en bas-relief », explique Nathalie Vermot qui présentera le 17 octobre prochain aux enchères ce bas-relief en marbre blanc des Flandres du milieu du XVIIe siècle figurant une Vierge à l’Enfant dite Femme de l’Apocalypse.
Un bas-relief flamand proche d’un dessin préparatoire d’Hendrik-Frans Verbruggen
Notre bas-relief évoque un dessin préparatoire réalisé vers 1720 pour une statue de la Vierge par Hendrik-Frans Verbruggen (1654-1724), un sculpteur et dessinateur anversois actif au tournant du XVIIIe siècle. « Délaissant les effets virevoltants typiques de l’âge baroque, l’artiste esquisse des physionomies sages et délicates, proches de celles de notre Vierge », poursuit la commissaire-priseur. A la sculpture flamande du XVIIIe siècle, notre marbre emprunte le canon étiré, avec un visage triangulaire, un nez allongé, des yeux en amande et des lèvres fines. Le drapé fluide épouse quant à lui délicatement les courbes de la Vierge qui pose élégamment sa main sur le sceptre, tandis que les plis de l’étoffe, savamment exécutés, dynamisent la composition. « Ce bas-relief témoigne de la persistance dans les Flandres de l’influence de la sculpture de François Duquesnoy (1597-1643), qui diffusa dans les anciens Pays-Bas les figures calmes, élégantes et allongées du post-maniérisme et du baroque romains. Cependant, les drapés finement plissés qui habillent notre Vierge, ses épaules tombantes et son visage effilé évoquent davantage les œuvres de Laurent Delvaux (1696-1778), sculptées avant son séjour à Rome, ou encore celle de Jacques Bergé (1696-1756) ».
Une Sainte Anne dans la lignée d’Hans Leinberger
Estimée entre 60 000 et 80 000 euros, cette Vierge à l’Enfant, dite Femme de l’Apocalypse, est l’une des pièces maîtresses de la vente « Un automne à l’Ermitage », organisée par Vermot et Associés le 17 octobre à Paris et en live sur Interencheres. Si les trois œuvres phares sont signées de grands maîtres modernes et contemporains, à l’instar d’une épreuve de La Valse de Camille Claudel (150 000 – 200 000 euros), d’un ensemble de trois plats en argent de Pablo Picasso (120 000 – 150 000 euros) et d’un piano découpé d’Arman (110 000 – 130 000 euros), cette vacation compte d’autres sculptures de qualité muséale, dont une Sainte Anne trinitaire évoquant les productions d’Hans Leinberger (1475/80-1531) et de son atelier actif en Bavière dans les années 1515-1520. Ce sculpteur de la cour de Louis X de Bavière à Landshut fit de nombreux émules dans la région du Danube. « Les draperies ondulées et les plis concentriques du manteau de notre sainte Anne s’apparentent à ceux sculptés avec virtuosité par l’artiste sur le relief de la sainte Anne Trinitaire du monastère Gnadenthal de Ingolstadt. Quant à son visage à l’ovale très étiré, conférant un caractère pathétique, peut être rapproché de celui de la Marie Madeleine de Leinberger aujourd’hui conservée au Bayerisches Nationalmuseum de Munich ou encore davantage de celui de la sainte Élisabeth du Musée de l’Oeuvre de Strasbourg attribuée à son atelier », explique Nathalie Vermot qui proposera à la vente cette sculpture en tilleul polychrome et doré avec une estimation comprise entre 40 000 et 60 000 euros.
Enchérir | Suivez la vente « Un automne à l’Ermitage » le 17 octobre en live sur interencheres.com
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