
Un pare-feu en laque inédit de Jean Dunand adjugé 150 880 euros à Paris
Un pare-feu en bois laqué de Jean Dunand, maître incontesté de l’Art déco, sera dévoilé pour la première fois aux enchères le 19 mars à Paris. Représentant deux scottish terriers argent et or, cette pièce unique estimée à plus de 30 000 euros était restée dans la même famille depuis sa création.
[Mise à jour, 20 mars] Le pare-feu en bois laqué de Jean Dunand a été adjugé 150 880 euros (frais inclus).
« Cette vente offre une opportunité exceptionnelle d’acquérir une pièce historique de l’Art déco, témoignant du génie créatif de son auteur et de sa maîtrise incomparable de l’art de la laque », annonce la maison de vente Tajan qui s’apprête à dévoiler aux enchères une pièce unique signée Jean Dunand (1877-1942). Ce maître incontesté de l’Art déco, né en Suisse puis naturalisé français, s’intéresse à la laque à partir de 1912 au contact de l’artisan japonais Seizo Sugawara qui lui enseigne cette technique ancestrale. Bientôt, il l’applique à une multitude de supports – vases, meubles, panneaux décoratifs ou bijoux -, usant d’un processus minutieux qui, alternant de multiples couches de laque, nécessite un temps de séchage et de polissage extrêmement long. Une virtuosité dont témoigne ce pare-feu qu’il personnalise avec deux scottish terriers argent et or se détachant sur fond noir.

Jean Dunand (1877-1942), Rare écran devant de cheminée, à panneau rectangulaire figurant deux chiens sur fond de laque noire. Circa 1928. Haut. 103 cm – Larg. 68 cm – Prof. 20,5 cm. En vente chez Tajan le 19 mars à Paris, estimé entre 30 000 et 40 000 euros.
Un cadeau de Jean Dunand resté dans la famille Goulden
Réalisée vers 1928, cette œuvre correspond à une période au cours de laquelle Jean Dunand crée des pièces uniques à destination d’une clientèle raffinée ou de son cercle amical. Notre pare-feu fut ainsi offert par Jean Dunand à la famille Goulden, des proches de l’artiste. « Jean Goulden formait avec Jean Dunand, Paul Jouve et François-Louis Schmied un groupe d’artistes qui exposait régulièrement à la Galerie Georges Petit, épicentre du style Art déco à Paris, détaille la maison de vente. Sa fille aînée, Elisabeth Goulden, a été le témoin privilégié de cette collaboration artistique remarquable de l’entre-deux-guerres que constituait le Groupe Dunand ». C’est dans ce contexte que Jean Dunand eut l’occasion de faire la connaissance des Scottish Terriers d’Elisabeth Goulden. Inspiré par ces chiens, il décida de créer un pare-feu orné de leurs portraits, avant de l’offrir à Elisabeth en souvenir de ses fidèles compagnons. Ce cadeau précieux était resté depuis dans la famille Goulden, transmis de génération en génération. Il empruntera pour la première fois le chemin des enchères le 19 mars à Paris.