Le 6 août 2021 | Mis à jour le 31 août 2021

Un Pêcheur à la coquille de Carpeaux aux enchères à Vichy

par Renaud Hebert

Le 14 août à Vichy, Etienne Laurent présentera aux enchères une épreuve en terre cuite du Pêcheur à la coquille de Jean-Baptiste Carpeaux. Cette œuvre réalisée en 1857 témoigne des premiers succès de l’auteur de la Danse qui apporta un nouveau souffle à la sculpture du XIXe siècle. 

 

Dès ses premières œuvres, Jean-Baptiste Carpeaux (1827-1875) comprend que son art doit se libérer du poids de l’académisme et des canons classiques. Pour le sculpteur, originaire de Valenciennes, les modèles antiques doivent être étudiés, mais l’artiste doit dans le même temps se confronter au réel, afin de gagner en réalisme et spontanéité. C’est dans cette optique qu’il réalise en 1857 le Pêcheur à la coquille, quelques années avant de recevoir des commandes d’envergure à l’instar de la Danse du palais Garnier. Si la sculpture originale en plâtre est aujourd’hui conservée au musée d’Orsay, Etienne Laurent présentera le 14 août prochain à Vichy une épreuve ancienne en terre cuite, datée de 1898.

 

Le souvenir d’un pêcheur napolitain

S’il réalise ce Pêcheur à la coquille à Rome en 1857, Carpeaux s’inspire du souvenir, survenu un an plus tôt, d’un jeune pêcheur aperçu sur une plage napolitaine. L’enfant, nu, détient pour seuls attributs un bonnet et un filet de pêcheur posé sur sa cuisse gauche. Saisi sur le vif, il porte de ses deux mains une coquille vide à son oreille gauche, arborant un visage empreint de malice. Carpeaux se libère de l’idéal académique pour livrer une sculpture hybride, mêlant au modèle antique un attrait pour un naturel pittoresque. Il s’inscrit en cela dans la tradition initiée par son maître François Rude avec son Jeune Pêcheur napolitain jouant avec une tortue, et suivie par le sculpteur napolitain Vincenzo Gemito avec ses représentations de jeunes enfants issus comme lui du petit peuple de Campanie. « Le sujet anecdotique empreint de naturalisme vif et réjouissant apporte un souffle nouveau à la sculpture du XIXe siècle, soulignent les experts du cabinet Lacroix Jeannest. Le Pêcheur à la coquille bénéficie d’un important succès et est édité dans deux dimensions en terre cuite par l’atelier à partir de 1872 puis par Susse entre 1920 et 1939. »

 

Jean-Baptiste CARPEAUX (1827-1875). « Le pêcheur à la coquille n°1 ». Épreuve ancienne en terre cuite. Signé « JB. Carpeaux » en lettres cursives, portant le cachet « Propriété Carpeaux » à l’aigle impériale et daté de 1898. H. de la sculpture 85 x 37,5 x 46 cm. Estimation : 12 000 – 15 000 euros.

 

Une terre cuite estimée entre 12 000 et 15 000 euros

Avec Le Pêcheur à la coquille, Carpeaux connaît ses premiers succès. « La sculpture est notamment éditée dans deux dimensions en terre cuite par l’atelier à partir de 1872, puis par Susse entre 1920 et 1939 », détaillent les experts. Cette épreuve, présentée sur son socle d’origine en bois peint, est quant à elle datée de 1898 et estimée entre 12 000 et 15 000 euros. A noter qu’elle sera accompagnée d’un bronze doré du même sculpteur, figurant une Femme nue accroupie et portant le cachet de fondeur Susse Frères (estimé entre 1 000 et 1 200 euros).

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Jean-Baptiste CARPEAUX (1827-1875). « Femme nue accroupie ». Sujet en bronze doré signé sur la terrasse et portant le cachet Fondeur Susse Frères à Paris. Bon état, usures à la patine. H. 22cm. Estimation : 1 000 – 1 200 euros. 

 

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