Le 18 juin 2024 | Mis à jour le 4 septembre 2024

Une Évocation exotique de Jeanne Thil aux enchères à Cannes

par Magazine des enchères

Une toile haute en couleurs de la peintre orientaliste Jeanne Thil sera dévoilée aux enchères le 26 juin à Cannes. Elle est à rapprocher des décors que l’artiste calaisienne réalisa pour les Expositions Internationales et les paquebots de la Compagnie Générale Transatlantique, inspirés de ses voyages en Espagne, au Portugal, en Grèce et en Tunisie.

 

[Mise à jour, 4 septembre] L’Evocation exotique a trouvé preneur à 28 600 euros (frais inclus). 

 

« Ses œuvres sont un appel vers ce lointain inconnu, elles attirent le regard et donnent envie de s’y projeter, c’est leur principal but ». Cette Évocation exotique est la parfaite illustration de la description que François Olland, petit neveu de Jeanne Thil, livre du travail de son ancêtre. La toile, qui compte parmi les pièces maîtresses de la vente « Morceaux choisis » organisée par la maison Pichon & Noudel-Deniau le 26 juin à Cannes, est à rapprocher des décors que Jeanne Thil (1887-1968) réalisa pour les Expositions Internationales et les paquebots de la Compagnie Générale Transatlantique, inspirés de ses voyages en Espagne, au Portugal, en Grèce et en Tunisie. Estimée de 20 000 à 40 000 euros, cette œuvre, provenant de la collection d’un industriel calaisien proche de Jeanne Thil, devrait signer un record de vente pour l’artiste orientaliste. 

 

Jeanne Thil (1887-1968) Evocation exotique, huile sur toile signée en bas à droite, 183 x 287 cm. Estimation : 20 000 – 40 000 euros.

 

Jeanne Thil, l’Orient fantasmé

Originaire de Calais, Jeanne Thil fait ses premières gammes à l’Ecole Nationale des Beaux-arts à Paris auprès de Charles Fouqueray, peintre officiel de la marine française resté célèbre pour ses œuvres lumineuses effectuées lors de séjours en Afrique et en Asie. A son tour, la jeune femme succombe à l’appel de l’Orient. Après un premier voyage en Espagne, Jeanne Thil se rend en Tunisie en 1921, grâce à une bourse de voyage attribuée par la Société Coloniale des Artistes Français. Là, elle peint Un charmeur de serpents à Kairouan qui lui vaudra une médaille d’or au Salon des Artistes Français de 1924. « Reconnue des milieux artistiques officiels, Jeanne Thil est sollicitée à maintes reprises tant comme peintre que comme affichiste », détaillent les commissaires-priseurs.

Durant l’entre-deux-guerres, Jeanne Thil participe aux grandes expositions internationales, à Madrid, Barcelone, Bruxelles, Rome, Tokyo ou Tunis, et répond à de nombreuses commandes de décors. « En 1925, sa célèbre toile Les Bourgeois de Calais est choisie pour orner la salle de l’Hôtel de Ville de Calais. Elle décore également de grands paquebots de croisière dont l’Ile de France (1927) et le Liberté (1950), obtient la commande de fresques du Palais du Gouverneur à Dakar, du Palais Tunisien, du Palais de l’AOF et du musée des colonies à l’Exposition Internationale de 1931, et participe à l’Exposition Universelle de 1937, ainsi qu’à l’Exposition Internationale de Bruxelles, où elle est chargée de la décoration du patio de la France. »

Jeanne Thil livre une vision fantasmée de l’Orient, dépeignant l’architecture lumineuse des maisons blanches et mosquées, et les étoffes chatoyantes des habitants. Ses toiles hautes en couleurs connaissent un vif succès. L’Etat acquiert plusieurs de ses œuvres et le musée de la France d’outre-mer à Paris, ainsi que le musée de Calais lui dédient en 1958 une grande exposition présentant plus d’une centaine de ses œuvres. Aujourd’hui, une partie de ses œuvres sont conservées au musée du Quai Branly à Paris, où elles ont été mises à l’honneur dans l’exposition « Peintures des lointains » en 2018. En 2020, le musée des Beaux-Arts à Calais rendait à son tour hommage à l’enfant du pays, dans une exposition baptisée « Peintures des lointains, Voyages de Jeanne Thil ».

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