Le 14 novembre 2018 | Mis à jour le 20 novembre 2018

Une nature morte d’Alexandre-François Desportes adjugée à plus de 26 000 euros

par Diane Zorzi

Samedi 17 novembre 2018 à La Flèche, Maître Cyril Duval présentait une toile d’Alexandre-François Desportes datée de 1728 et témoignant des plus belles heures de la nature morte en France. Estimée autour de 8 000 euros, elle a été adjugée à plus de 26 000 euros.

 

Devant un ciel bleu éclatant, des coupes en céramique garnies de poires, d’abricots, de pêches et de raisins se dessinent. Elles reposent sur un surtout en bronze argenté qu’un riche rideau de velours pourpre souligne. La partie supérieure de cette nature morte d’Alexandre-François Desportes (1661-1743) adjugée 26 400 euros (frais compris) le 17 novembre à La Flèche est connue par une étude de l’artiste conservée à la manufacture nationale de Sèvres. Cette étude serait un travail préparatoire à une toile de grand format. Aujourd’hui disparue, la peinture aurait été reprise avec quelques variantes par le fils et élève du peintre, Nicolas Desportes (1718-1787), dans une composition conservée dans une collection privée. « Cette peinture de Nicolas Desportes est cependant d’un aspect plus raide et moins souple que la nôtre, laissant penser que notre peinture possèderait des parties exécutées par le maître et que d’autres reviendraient à son atelier et en premier chef, à Nicolas Desportes, alors élève dans l’atelier de son père, détaille Maître Cyril Duval. Cette toile fait ainsi la jonction entre l’étude préparatoire de Sèvres et le tableau de Nicolas Desportes.»

 

Alexandre-François Desportes et son atelier (1661-1743), Nature morte au surtout garni de fruits, huile sur toile, 1728, 94,5 x 79 cm. Estimé entre 8 000 et 12 000 euros.

 

Portraitiste à ses débuts, Alexandre-François Desportes s’est davantage illustré dans les peintures de nature morte et les compositions animalières, dont il est l’un des initiateurs. Peintre officiel des chasses de Louis XIV et Louis XV, il participe aux décorations des demeures royales, mêlant à l’héritage des réalistes flamands un goût pour la profusion ornementale baroque. La toile évoque ainsi le Buffet d’orfèvrerie conservé au Metropolitan Museum de New York dans lequel la nature se déploie en majesté à travers une vaste composition symétrique et étagée, d’où prolifèrent de riches buffets orfévrés. Au XVIIe, puis XVIIIe siècle, les peintres français de nature morte évoluent vers des compositions fastueuses, associant avec opulence les objets et les tissus les plus luxueux.  

En 1975-1977, la toile figurait dans un inventaire du château de Villeprévost, dans l’Eure-et-Loir. Elle est restée depuis par descendance dans la même famille. « Elle était estimée entre 8 000 et 12 000 euros, les toiles animalières étant davantage recherchées. Mais la qualité de la composition n’a pas manqué d’attirer nombre de collectionneurs, amateurs de natures mortes du XVIIIe siècle, qui ont poussé les enchères jusqu’à 26 400 euros (frais compris). » En 2004 à New York, une Nature morte aux raisins, pêches et melon de 1726 signée Alexandre-François Desportes s’était quant à elle envolée à plus de 79 000 euros.

 

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