
Une peinture du XVe siècle préemptée pour 1,3 million d’euros par le Louvre
Représentant Un moine franciscain en prière devant la Vierge et l’Enfant Jésus, un panneau peint a tempera vers 1400-1410 s’est envolé à 1,3 million d’euros lors de la vente de la maison de Baecque lundi 12 novembre 2018 à Lyon. Exposé en 1959 au Musée des Beaux-Arts de Tours, il a été préempté par le musée du Louvre.
Estimé entre 100 000 et 150 000 euros, un panneau peint a tempera vers 1400-1410 a été préempté pour 1,3 million d’euros (frais compris) par le musée du Louvre le 12 novembre à Lyon. Il représentait Un moine franciscain en prière devant la Vierge et l’Enfant Jésus. « Frédéric Elsig, professeur d’histoire de l’art médiéval à l’université de Genève, rapprochait cette œuvre du cercle des peintres parisiens du début du XVe siècle, tel le Maître de la petite Piéta ronde », détaille Gérard Auguier, expert en antiquités et objets d’art. La peinture s’imposait ainsi comme l’une des rares œuvres françaises du XVe siècle encore conservées à ce jour. « En effet, comme le souligne l’historien de l’art français Charles Sterling, dans sa remarquable introduction à La peinture médiévale à Paris 1300-1500, ‘les tableaux qui ont été peints en France au cours du XIVe et du XVe siècle ont disparu en majorité écrasante’. »

Ecole française vers 1400-1410, Moine franciscain en prière devant la Vierge et l’Enfant Jésus, présenté par saint Louis de Toulouse, à droite saint André, tempera sur panneau, annotations dans la partie inférieures apocryphes. H. 42 cm – L. 23 cm. Adjugé 820 000 euros par la maison de Baecque le 12 novembre 2018 à Lyon.
En 1959, le tableau avait été révélé lors d’une exposition organisée au Musée des Beaux-Arts de Tours. Dans un article de 1962, Michel Laclotte, historien d’art et ancien directeur du musée du Louvre, remarquait des modifications postérieures altérant l’iconographie. « L’exécution du vêtement du personnage agenouillé, des armoiries et de l’inscription S. Bernardus, S. Andrea, révèle en effet la main d’un artiste postérieur à celui qui peignit le reste du tableau. Sans doute voulut-on transformer en saint Bernard le simple donateur prévu à l’origine. »
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