Le 24 février 2025 | Mis à jour le 26 février 2025

Une rare Chartreuse du XIXe siècle vendue 20 625 euros à Neuilly-sur-Seine

par Magazine des enchères

Le 25 février à Neuilly-sur-Seine, la maison Aguttes dévoilait aux enchères une bouteille de Chartreuse jaune, datant de la première période de mise en bouteille répertoriée, entre 1840 et 1869. Le Graal des collectionneurs, de plus en plus nombreux à s’intéresser à cette reine des liqueurs.

 

Mise à jour, 26 février. La bouteille de Chartreuse a été adjugée à l’estimation haute, trouvant preneur à 20 625 euros (frais inclus). 

 

« Cette bouteille date de la première période répertoriée de mise en bouteille de la Chartreuse Jaune. Elle est certainement l’une des dernières en circulation », annonce Pierre-Luc Nourry, responsable du département Vins & Spiritueux chez Aguttes. « Très rares à la vente, les Chartreuses de cette période attisent la convoitise des collectionneurs de cette liqueur, souvent « monomaniaques » et pour qui cette première période de production est particulièrement symbolique. Nous espérons qu’elle génèrera de belles enchères le 25 février. »

 

Une Chartreuse datant de 1840-1869, la première période de mise en bouteille

Si l’ordre des moines Chartreux est créé en 1084 par Saint Bruno, il faut attendre 1840 pour que débute réellement la production de la « reine des liqueurs ». Les moines chartreux gardent secrète la recette, qu’ils auront mis plus de 150 ans à retrouver à partir d’un manuscrit confié en 1605 par François Hannibal d’Estrées. Plusieurs siècles d’Histoire se succèdent jusqu’à la redécouverte de l’Élixir Végétal en 1764 et au développement d’un nouvel « Élixir de Table » au début du XIXᵉ siècle qui précèdera, en 1840, la naissance de la Chartreuse Verte et de la Chartreuse Jaune, liqueurs telles que nous les connaissons aujourd’hui. « Notre bouteille est un émouvant témoignage des prémices de l’histoire de celle qu’on surnomme « la reine des liqueurs », s’enthousiasme l’expert Denis Bernard. Elle correspond en effet à la première période répertoriée de mise en bouteille de la Chartreuse Jaune par les moines de la Grande Chartreuse, soit les années 1840 à 1869. » Auparavant, les produits des Pères Chartreux s’utilisaient au quotidien et soignaient différents maux. Ce qui explique la rareté des plus anciennes bouteilles. Jusqu’en 1864, la pharmacie du monastère accueillait la distillerie, avant que celle-ci ne s’installe, en raison d’une demande croissante, en dehors à Fourvoirie (Saint-Laurent-du-Pont).

 

Bouteille de Chartreuse Jaune, 1840-1869 (100 cl). Estimée 15 000 – 20 000 euros. 

 

La Chartreuse, un élixir recherché à l’international

Notre bouteille, datant des années 1840-1869, est estimée entre 15 000 et 20 000 euros. Des premières heures de la production ne subsistent aujourd’hui que quelques dizaines de bouteilles de Chartreuses. Aussi, notre rare bouteille datant des années 1840-1869 affiche-t-elle une estimation comprise entre 15 000 et 20 000 euros. « Elle a été probablement produite à l’infirmerie du monastère et montre un bel état de conservation », détaille Pierre-Luc Nourry. Autant d’atouts qui devraient attirer les collectionneurs, de plus en plus nombreux à s’intéresser à cet élixir. La Chartreuse bénéficie en effet d’une cote de popularité soutenue à l’international, notamment aux Etats-Unis où elle est devenue ces dernières années l’un des élixirs phares des bars à cocktail branchés. Une demande grandissante qui se confronte à une offre restreinte, les Chartreux ayant décidé d’imposer des quotas dans la production des bouteilles. « Marque de liqueur la plus copiée au monde, elle est la seule, avec l’entreprise Coca Cola, à bénéficier d’une dérogation de l’État, détaille Pierre-Luc Nourry. Les Chartreux n’ont déposé aucun brevet, ce qui protège leur secret. Au bout de 70 ans, la recette serait tombée dans le domaine public si elle avait été brevetée. » À chaque génération, seuls deux Chartreux sont ainsi détenteurs de ce secret, et par prudence, ils ne voyagent jamais ensemble, afin de s’assurer de transmettre, à leur tour, cette recette. Un mystère particulièrement bien gardé…

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