Le 6 novembre 2018 | Mis à jour le 12 novembre 2018

Carlo Fornara, le divisionnisme à l’italienne

par Diane Zorzi

Samedi 10 novembre 2018 à Olivet et sur le Live d’Interencheres, Maître Matthieu Semont présentera à la vente une huile sur panneau du peintre italien Carlo Fornara. A travers une touche pointilliste, elle dévoile un paysage vallonné caractéristique des œuvres que l’artiste peint autour des années 1910.

 

En 1897, le jeune peintre italien Carlo Fornara (1871-1968) présente au jury de la Triennale de Brera une toile colorée En plein air. « Pour l’audace des relations de couleurs, empreintes de discorde barbare », le tableau est rejeté. Mais il ne tarde pas à attirer l’attention d’un petit groupe d’artistes formé au début des années 1890, les divisionnistes italiens. Leur chef de file Giovanni Segantini prend Fornara sous son aile et le choisit pour collaborer à son Panorama Engadine, vaste projet qu’il espère présenter à l’Exposition universelle de Paris de 1900. « Fornara est très vite introduit dans les milieux artistiques et ses œuvres sont alors vendues par la fameuse galerie milanaise Alberto Grubicy, l’une des plus importantes galeries d’art moderne du début du XXe siècle », détaille Maître Matthieu Semont qui présentera aux enchères le 10 novembre à Olivet une huile sur panneau peinte par l’artiste italien autour de 1910.

 

 

Un paysage alpin peint autour de 1910

Entre 1910 et 1920, Carlo Fornara représente les paysages alpins de son Piémont natal, peuplés de paysans au travail. Le tableau mis en vente dévoile ainsi un vaste champ, au pied d’une montagne, saisi à l’aube du printemps. « Fornara place la ligne d’horizon particulièrement haute pour laisser toute la place à la terre qui occupe les trois-quarts du panneau. » Suivant les préceptes des néo-impressionnistes français, tout en élargissant la touche, il adopte un style pointilliste, donnant à voir les couleurs changeantes de la nature, en proie aux variations de lumière. « La touche est répétitive, vibrante. On découvre des petits aplats juxtaposés les uns à côté des autres. »

 

 

Une huile sur panneau estimée entre 10 000 et 15 000 euros

Aux enchères, les paysages alpins de Carlo Fornara sont les plus recherchés. En 2014 en Suisse, une toile de 1914 d’un mètre de largeur s’est ainsi envolée à plus de 100 000 euros. « Provenant de la prestigieuse galerie Alberto Grubicy, notre panneau de dimensions plus modestes (33 x 44 cm) est quant à lui estimé entre 10 000 et 15 000 euros. Il épousera ainsi parfaitement les murs d’une collection privée, d’Italie ou d’ailleurs. »

 

Carlo Fornara (1871-1968), Preludio Primaverile (L’Annonce du printemps), circa 1910, huile sur panneau, signé en bas à droite, 33 x 44 cm. Estimation : 10 000 – 15 000 euros.

 

 

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