Le 8 août 2018 | Mis à jour le 4 septembre 2018

Un atelier de peintres en bâtiment créé en 1910 à vendre à Orléans

par Diane Zorzi

En plein cœur d’Orléans sommeille un atelier vieux de plus d’un siècle. Depuis 1910, trois générations de peintres en bâtiment s’y sont succédées : les Farcinade. Ils y ont accumulé des meubles de métier, des échelles, des pots de peinture, des plaques publicitaires, des écriteaux. Autant de pièces qui retracent la vie d’une entreprise d’artisans de la Belle époque au postmodernisme et qui seront vendues aux enchères en un seul lot mardi 4 septembre 2018 par Maître Matthieu Semont dans le quartier de Notre-Dame-de-Recouvrance.

 

La vente du contenu d’une propriété familiale du centre-ville d’Orléans

C’est avec beaucoup d’émotion que Pierre Farcinade se sépare de la propriété de ses ancêtres, située en plein cœur de la ville d’Orléans. « Avec mon frère, nous sommes nés là, dans cette propriété composée de plusieurs bâtiments séparés par une cour, détaille ce professeur d’éducation musicale désormais retraité. Ces bâtiments avaient été achetés par mon grand-père en 1910 qui y avait établi, dans un atelier, son entreprise de peinture industrielle, avant de se retirer au sein de la première maison attenante et de laisser sa place à mon père, lui-même peintre en bâtiment. » Dans le cadre d’une succession, l’entier contenu de l’atelier et des maisons sera mis aux enchères le 4 septembre par Maître Matthieu Semont à Orléans. « J’avais fait appel il y a plusieurs années à Maître Semont pour un premier inventaire. Nous avions beaucoup sympathisé. Comme moi, il a étudié le violon ! Je me suis donc tout naturellement tourné vers lui pour la vente. J’apprécie beaucoup sa manière de travailler, très sensible. Il porte une attention particulière à chaque chose. Les souvenirs qui me sont si chers sont entre de bonnes mains. »

 

 

Le matériel et les outils d’un atelier de peinture industrielle accumulés depuis 1910

Dans l’atelier, des photographies, quelques notes manuscrites, des pots de peinture entamés, des pinceaux et brosses accrochés aux murs, des diables peints au nom de l’enseigne racontent l’histoire de l’entreprise artisanale Farcinade qui connut le succès de la Belle époque jusqu’au postmodernisme. « Elle était particulièrement appréciée pour ses réalisations en faux marbre et faux bois, poursuit Pierre Farcinade. Elle employa une dizaine d’ouvriers et reçut de nombreuses commandes, jusqu’à sa fermeture à la fin des années 1990. »

Baignés des subtils effluves d’essence de térébenthine, des escabeaux minutieusement classés par ordre décroissant trônent ici et là, entre des plaques publicitaires et écriteaux aux formules injonctives – « Prière de remettre chaque chose à sa place en état de propreté », « On est prié de nettoyer les brosses ». « En près de quatre-vingt-dix ans d’activité, quasiment rien n’a été jeté dans l’atelier, détaille Maître Matthieu Semont. Aussi, j’ai souhaité conserver son unité en proposant d’acquérir son entier contenu en un seul lot, estimé 1 500 euros, que l’acquéreur devra lui-même venir récupérer sur place.» 

L’occasion pour l’heureux adjudicataire de donner une seconde vie à cet atelier plein de charme et d’histoire.   

 

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