Aux enchères : « Trois danseuses » de Degas volées par les nazis
Dimanche 10 juillet 2016 à Fontainebleau et sur le Live d’Interencheres la maison Osenat mettra aux enchères un dessin au fusain du peintre de la danse, spolié par les nazis et récemment restitué aux héritiers de son ancien propriétaire.
« Ce dessin d’Edgar Degas (1834-1917), authentifié par les cachets en bas et au dos de l’œuvre, nous a été apporté par une cliente qui souhaitait connaitre l’estimation de cette œuvre, qui a récemment défrayé la chronique », détaille Maître Candice Osenat. La commissaire-priseur, qui mettra ce fusain aux enchères dimanche 10 juillet 2016 à Fontainebleau et sur le Live d’Interencheres, rappelle qu’il vient en effet de faire l’objet d’une récente restitution par la ministre de la Culture et de la Communication Audrey Azoulay aux héritiers de son ancien propriétaire, un collectionneur français spolié chez lui par les nazis. « L’œuvre a été saisie le 28 août 1940 à Paris avant d’être retrouvée en 1951 et remise au Cabinet des dessins du musée du Louvre. Il s’agit d’une restitution historique, car le gouvernement n’avait pas reçu de demande de la part des ayants droits ». Une première réussite de la nouvelle politique de restitution visant à « identifier le propriétaire des œuvres sans attendre que les ayants droit se manifestent », comme l’explique le ministère de la Culture et de la Communication.
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Cette œuvre, qui s’intègre pleinement dans la période de maturité de Degas, est caractéristique de sa production artistique sur le thème de la danse. Issu d’un milieu aisé, l’artiste connait bien l’opéra. Il est fasciné par les danseuses qu’il peint et dessine hors de la scène, lors des échauffements, des répétitions… Degas étudie le mouvement, comme les impressionnistes de son temps, mais de façon particulière puisqu’il innove avec des cadrages avant-gardistes. Ce grand format carré s’avère original dans sa production, contrairement au support sur calque, choisi pour ce dessin, qu’il utilisait beaucoup pour coller ses œuvres dessinées in situ.
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De nombreuses œuvres similaires sont exposées dans de grands musées, notamment à la National Gallery of art de Washington. Notre dessin est déjà passé une première fois sur le marché de l’art lors de l’importante vente aux enchères un an après le décès de l’artiste en 1918. Elle fut alors acquise par un marchand et amateur d’art, dénommé Jos Hessel pour 3 900 francs. L’estimation proposée par Maître Candice Osenat sera, elle, de 350 000 à 450 000 euros. Un prix qui devrait rapidement être dépassé compte tenu du montant des adjudications des œuvres de Degas sur le marché, qui atteignent jusqu’à plus de 25 millions d’euros !
Lien vers l’annonce de vente du lot
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