Le 11 juillet aux Andelys, Philippe Thonier présentera aux enchères une sélection d’épreuves en bronze originales et de pâtes de verre de Salvador Dalí, révélant les talents de sculpteur du maître surréaliste. Parmi les œuvres phares figure une rare Compression estimée à plus de 50 000 euros.
S’il est davantage connu pour ses peintures, le créateur des montres molles, Salvador Dalí (1904-1989), s’est aussi exprimé à travers le médium de la sculpture. Enfant déjà, il réalise un modelage de la « Vénus de Milo », thème qu’il revisite des décennies plus tard avec la Vénus de Milo hystérique exécutée pour la manufacture Daum. Dans la lignée de Marcel Duchamp et de ses ready-made, la sculpture offre de nouvelles possibilités à l’artiste surréaliste qui, suivant sa méthode « paranoïaque-critique », peut ainsi matérialiser en trois dimensions les images issues de son inconscient et les multiplier à loisir, au gré des éditions. La vente aux enchères organisée le 11 juillet prochain aux Andelys témoigne des talents de sculpteur de ce génie protéiforme, à travers la dispersion d’un ensemble de bronzes et de sculptures en pâte de verre.
Une Compression estimée à plus de 50 000 euros
Parmi les pièces phares de la vente figure une épreuve originale et unique, réalisée en 1979 et estimée entre 50 000 et 150 000 euros. Intitulée Compression, l’œuvre est composée de plaques de laiton assemblées, constituant une épreuve pour la création du bas-relief ornant la couverture de l’ouvrage Moïse et le monothéisme de Sigmund Freud. A l’origine, cette sculpture avait été réalisée pour Ariane Lancell, une éditrice d’art pour qui Dalí élabora en 1968 un imposant ouvrage, composé de lithographies sur peau d’agneau inspirées des écrits du fondateur de la psychanalyse. Fruit d’une collaboration de quatre années, ce travail donna naissance à une sculpture, dans laquelle l’artiste réemploie les plaques de laiton utilisées pour graver les pages du manuscrit. Un plâtre et une maquette préparatoires sont réalisés en 1973. Cette Compression dévoile l’aboutissement d’un travail de recherche de longue haleine. « L’apparition des Compressions est un événement majeur. Avec cette nouvelle approche, l’artiste ne crée plus de sculpture mais transforme véritablement la forme.Si la référence au langage des Nouveaux réalistes, en particulier César et Arman, est évidente, Dalí se singularise car il ne comprime pas les symboles de la vie quotidienne, mais choisit de réduire à l’état de cube les représentations des épisodes bibliques« , détaille le commissaire-priseur Philippe Thonier.
Salvador DALI (1904-1989), Compression, 1979. Exceptionnelle pièce de l’artiste. Plaques de laiton assemblées. Epreuve originale et unique réalisée pour la création du bas-relief ornant la couverture de de l’ouvrage de Sigmund FREUD Moïse et le monothéisme. Signée. H : 57 ; L : 50 ; P : 20 cm. Estimation : 50 000 – 150 000 euros.
Un masque mortuaire de Napoléon
A cette épreuve originale succède un masque mortuaire de Napoléon, provenant de la succession du secrétaire particulier de Dalí. L’artiste espagnol adjoint au masque des cornes de rhinocéros qu’il place sur le front, les paupières et le menton, comparant ainsi la force de l’animal à la politique de conquête de l’Empereur. Aux côtés de cette sculpture, estimée entre 20 000 et 40 000 euros, figure une épreuve en bronze à patine brune, dévoilant la danse fougueuse de Carmen, inspirée de La Chunga (15 000 – 30 000 euros), ainsi qu’une sculpture anthropomorphe associant un dragon, un cygne et un éléphant (15 000 – 30 000 euros). Réalisé vers 1969, ce bronze, issu de la prestigieuse collection Clot, témoigne de la fascination de l’artiste surréaliste pour la duplicité des images, le sujet se métamorphosant à mesure que le spectateur tourne autour de l’œuvre.
Des sculptures en pâte de verre pour Daum
Ces épreuves en bronze seront accompagnées le 11 juillet d’une sélection de sculptures en pâte de verre (estimées de 2 500 à 3 000 euros) réalisées par Dalí pour la manufacture de cristal Daum. Dotées d’une étonnante polychromie, les sculptures prennent tour à tour la forme d’une Anti-fleur, d’une Vénus de Milo hystérique ou encore d’un Cyclope, autant de motifs qui peuplent les plus grands chefs-d’œuvre du maître surréaliste.
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