Le 26 septembre 2024 | Mis à jour le 27 septembre 2024

Deux siècles de papiers peints aux enchères à Paris

par Magazine des enchères

La maison Ader dévoilera le 3 octobre prochain une collection, unique en main privée, de papiers peints, décors et panoramiques, restée intacte depuis le XIXe siècle. Plongée dans deux siècles d’archives étonnantes…

 

« L’histoire de cette collection reflète l’histoire du papier peint en France et en particulier à Paris, au travers de deux manufactures prestigieuses : Jules Desfossé, devenu ensuite Desfossé et Karth (1851-1947), maîtres de l’impression à la planche et successeurs de nombreuses manufactures historiques », détaille l’expert de la vente Jean-Yves Godechoux, en ajoutant la contribution d’Isidore Leroy (1842-1982) qui développe l’impression machine des papiers peints. Dans l’introduction du catalogue de vente, il détaille la longue liste de raisons sociales de ces entreprises, nées de successions et de rachats, et souligne l’ambition de Desfossé & Karth, à la fois dans la recherche de qualité de leur production et dans le rachat des maisons concurrentes.

 

De nombreux documents de la manufacture Desfossé & Karth

La collection comporte de nombreux documents originaux dont des papiers peints panoramiques. Leurs dimensions impressionnantes leur permet de raconter toute une histoire. Par la manufacture Desfossé et Karth, l’histoire de Psyché en 26 lés (205 x 57 cm chacun) est imprimée en grisaille (8 000 à 12 000 euros). Il s’agit d’une réédition entre 1872 et 1931 du dessin original imprimé en 1815. Et par Jules Desfossé, L’Eden, panoramique polychrome dessiné par Joseph Fuchs, en 23 lés (285 x 50 cm chacun), présenté à l’exposition universelle de Londres comme « un tableau d’une très grande dimension représentant une forêt vierge de la plus belle exécution » (4 000 à 6 000 euros).

 

 

Des éditions originales d’après Thomas Couture

Le catalogue est également bien fourni en tirages à l’état neuf qui, jamais utilisés, arborent encore des coloris d’une grande fraîcheur. L’expert parle de « multitude de rouleaux de papier kraft minutieusement annotés et numérotés, sagement rangés sur des étagères depuis des décennies ». Cela a permis de conserver notamment les Vices et les Vertus : les Prodigues d’après Thomas Couture, édition originale de 1855 jamais rééditée (185 x 235 cm) en deux lés assemblés (8 000 à 12 000 euros) ou du même auteur L’Angélus ou la Prière de 1862 (185 x 235 cm), dont un exemplaire est conservé au musée des Arts décoratifs (3 000 à 4 000 euros). L’histoire de ces deux créations mérite de s’y arrêter : la première, tableau de débauche, fait scandale à l’Exposition universelle de 1855, et pousse Thomas Couture à réaliser la seconde pour l’exposition de 1862 (édition de Jules Desfossé, dans le même format)…

Mais tout le monde n’a pas autant de place à consacrer à de telles œuvres… La collection contient également une dizaine de camées, qui sont des petits tableaux indépendants (utilisés par exemple pour orner le dessus d’une porte) et pouvant être encadrés. Citons Les Chats, de la manufacture Veuve Mader et Fils vers 1846 (82 x 109 cm), datant d’avant son rachat par Jules Desfossé en 1851 (300 à 500 euros), ou la Belle jardinière, inspirée du tableau de Raphaël et imprimée par la manufacture Dufour (83 x 105 cm).

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