Le 2 juillet 2018 | Mis à jour le 7 juillet 2018

La jungle de Sam Szafran : une œuvre sur papier estimée à plus de 130 000 euros

par Diane Zorzi

Dimanche 8 juillet 2018 à Versailles, la maison de ventes Versailles Enchères dispersera plus de 200 œuvres abstraites et contemporaines, dont une technique mixte à l’aquarelle et pastel de 2014 signée Sam Szafran. Estimée entre 130 000 et 180 000 euros, cette œuvre sur papier dévoile une nature luxuriante, caractéristique des jungles fantastiques si chères à l’artiste français.

 

Une composition de Sam Szafran aux confins de l’abstraction

Le dessin de Sam Szafran (né en 1934) est net, franc, assuré. Il donne à voir les détails les plus infimes d’une feuille, d’un visage, d’un vêtement. Mais à mesure qu’il se précise, il perd, brouille, dissimule. Ainsi déployé, le trait se livre finalement tout entier au service de l’abstraction. Ce sont alors des motifs végétaux qui s’enchevêtrent, emplissent le papier en une vaste composition où le décor épouse et se confond avec la figure.

 

« Ses dessins sont prétextes à un jeu abstrait d’une parfaite maîtrise qui anime l’inanimé et qui donne… la puissance de la vie à l’inerte ».

Jean Clair

 

Touffus, les arbres poussent sur l’œuvre, s’élancent, majestueux, telle une cathédrale gothique. Au contraire du personnage statique – l’épouse de l’artiste « Lilette » – ils se meuvent et donnent vie à la scène. « S’offre alors un monde de sérénité et d’angoisse, où les arbres, les plantes, les racines, les feuilles, ont envahi la totalité du lieu dans lequel Lilette se repose en parfaite harmonie avec les feuillages verts bleutés, les branches, les caoutchoucs et les philodendrons », détaille la maison de ventes Versailles Enchères qui présentera le 8 juillet à Versailles Lilette en ikat assise sur le banc Gaudi, une aquarelle et pastel que Sam Szafran réalisa en 2014.

 

L’atelier de Zao Wou-Ki

Dès les années 1970, Sam Szafran s’éprend de nature. Il découvre dans l’atelier parisien de son ami et célèbre peintre Zao Wou-Ki une nouvelle espèce végétale, les philodendrons. « Mon obsession des plantes a trouvé là le meilleur terrain pour s’exprimer », confiera-t-il. Avec ses larges feuilles ajourées et luxuriantes, les philodendrons inspirent à Sam Szafran une série d’œuvres figurant l’atelier envahi par un réseau inextricable de branches et de feuillages. Jouant de jeux de lumière et de perspective, il dessine une jungle labyrinthique vertigineuse où tout repère est aboli. « Peinture de feuille à feuille que l’on goûte du cœur, que l’on goûte des yeux, de la bouche, des narines, œuvre d’une mythologie personnelle qui s’apparente à une quête minutieuse où les images des plantes dans leurs ondulations permettent de reconstituer un passé, un événement et une mémoire comme de pressentir la démesure à venir, la menace de l’ensevelissement et l’infini du temps. »

 

Une technique mixte à l’aquarelle et pastel estimée entre 130 000 et 180 000 euros

« Deux types d’œuvres de Sam Szafran sont particulièrement recherchées, poursuit Marie Renoir, commissaire-priseur habilité de la maison de ventes Versailles Enchères. Ce sont la série des escaliers des années 1970 et les images de l’atelier de son ami Zao Wou-Ki dans lesquelles l’artiste représente souvent sa femme Lilette, vêtue d’un kimono appelé ikat. » Aussi, il faudra compter entre 130 000 et 180 000 euros pour cette aquarelle et pastel figurant l’atelier et mise en vente le 8 juillet. 

 

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