Le 7 novembre 2024 | Mis à jour le 7 novembre 2024

La collection d’un galeriste de Montmartre dispersée aux enchères

par Clémentine Pomeau-Peyre

La maison Chayette et Cheval invite, les 14 et 15 novembre prochain, à revivre un moment de l’histoire parisienne, celle des artistes de Montmartre, à l’occasion de la dispersion de la collection du galeriste montmartrois Robert-Philippe Federici.

 

« Robert-Philippe Federici, à l’origine de cette collection, avait deux activités : il était galeriste juste à côté de la place du Tertre, et restaurateur au Vieux Chalet, l’un des lieux emblématiques de Montmartre », raconte Charlotte Van Gaver. Appelée par la veuve de Robert Federici Paule, la commissaire-priseur s’est plongé dans les réserves de l’ancien galeriste à la recherche de tableaux et dessins à proposer aux enchères. « Nous nous sommes retrouvés devant un stock incroyable, des tableaux qui étaient restés dans une cave pendant des dizaines d’années, et peu à peu nous avons fait de belles découvertes ! Gen Paul, André Lhote, Marie Laurencin…»

 

Des toiles célébrant Montmartre vendues au Vieux Chalet

Pour disperser cet ensemble, la maison Chayette et Cheval a choisi d’organiser une vente en trois temps. Une première vacation se tiendra le 14 novembre au Vieux Chalet afin de rendre hommage à ce quartier et à ses habitants. Là seront proposées des œuvres à prix accessibles, dont une sélection de toiles par Jean-Claude Dragomir (1931-1965). « Paule Federici dit de lui que c’était un homme délicieux… Mais en tant qu’artiste il n’a pas vraiment été reconnu et il est mort très jeune, à 34 ans », précise la commissaire-priseur. L’estimation de ses œuvres se situe entre 15 et 300 euros. Autre temps fort de cette première vente, une vingtaine de toiles de Marko Stupar (50 à 500 euros), majoritairement des vues de différents quartiers de Paris.

 

 

Gen Paul, César Manrique Cabrera : l’œil du marchand

Le second volet de cette dispersion se tiendra le 15 novembre dans la salle des ventes de la maison Chayette et Cheval. « Nous proposerons les œuvres les plus importantes, afin de leur donner un maximum de visibilité. Nous attendons encore confirmation pour trois dessins de Picasso, et nous avons déjà une composition de César Manrique Cabrera de 1960 (4 000 à 6 000 euros) et un grand tableau de Gen Paul représentant des cyclistes à Montmartre (4 000 à 6 000 euros) ». Gen Paul était un proche de Robert Federici qui l’accueillait volontiers dans son établissement.

 

 

A retenir également, une douzaine de toiles par Selim Turan, estimées entre 200 et 1 500 euros. Cet artiste istanbuliote installé à Paris à partir de 1947 a travaillé entre art abstrait et calligraphie, « ce qui est étonnant c’est qu’il n’a été reconnu sur le marché que très récemment, cela prouve que Robert Federici avait vraiment un œil », constate Charlotte Van Gaver. Car s’il a hérité de ses parents du Vieux Chalet (l’établissement a fermé en 2022), c’était bien sa décision d’y ajouter une galerie d’art juste à côté, au tout début des années 1950. La dernière partie de la collection fera l’objet d’une vente online sur Interencheres, qui débutera le 14 novembre. Au total, Charlotte Van Gaver estime avoir exhumé plus de 500 œuvres des archives de Robert Federici. « Le panel d’artistes représentés est vraiment impressionnant, et cela nous permet d’avoir des estimations qui commenceront à 10 euros et iront jusqu’à 10 000 euros. »

Enchérir | Suivez la vente du fonds Robert-Philippe Federici les 14 et 15 novembre sur interencheres.com

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