Le 27 juin 2025 | Mis à jour le 27 juin 2025

Art russe aux enchères, 300 lots dispersés à Paris

par Clémentine Pomeau-Peyre

Dans un contexte international difficile, la maison Cazo continue à proposer plusieurs fois par an des ventes d’art russe. Focus sur la prochaine, comptant près de 300 lots, et qui aura lieu le 8 juillet à Paris.

 

« Depuis trois ans et le début de la guerre, ce marché est compliqué, mais avec la maison Cazo nous avons continué à proposer des ventes d’art russe », affirme d’emblée l’experte Ekaterina Nikolaeva-Tendil. Elle développe son propos en signalant que « nous n’avons pas le droit de travailler avec la Russie, acheteurs ou vendeurs, donc il faut bien vérifier que tout le monde est autorisé à participer à la vente ». Comme les précédentes, cette vente du 8 juillet présente un panel assez large : des icônes, des tableaux, des objets d’art, des documents historiques, des livres…

 

Des icônes du XXe siècle

Du côté des icônes, l’experte signale notamment une Vierge protectrice contre les malheurs, du début du XXe siècle, d’origine russe (500 à 800 euros) ou une représentation de Saint Séraphin de Sarov, également du début XXe siècle (800 à 1 200 euros) ; dans un encadrement ou « oklad » en argent et émail cloisonné. « Ces deux pièces sont vraiment dans le jus, et le travail est d’une très belle qualité même si elles ne sont pas très anciennes, estime Ekaterina Nikolaeva-Tendil, dans ce domaine ce n’est pas l’ancienneté qui fait le prix mais plutôt la richesse et la beauté des encadrements ».

Le thème ou l’histoire entrent également en ligne de compte, comme pour cette icône « Apparition de la Vierge aux soldats russes » annotée « avant la défaite des Allemands dans les forêts d’Août » et datée de 1914 (300 à 400 euros) : « C’est une apparition racontée par un soldat russe pendant la Première Guerre mondiale qui a donné naissance à cette œuvre ».

 

 

Tableaux et livres anciens

Continuons avec un autre domaine actif sur le marché de l’art russe : les tableaux. Dans la vente de la maison Cazo figure notamment un dessin au pastel par une artiste bien cotée : Zinaïda Serebrjakova (3 000 à 4 000 euros). Née à Kharkiv en 1884, elle appartenait à une famille d’artistes, et a été une des premières femmes russes à être reconnue. Plus courant sur le marché français, un portrait à la sanguine, pastel et fusain sur papier, par Alexandre Iacovleff, de Zafarraulu, beg de Baltit (12 000 à 15 000 euros). Cet artiste a accompagné l’expédition de la Croisière Jaune Citroën partie en 1931 en tant que peintre officiel. 

 

 

L’experte recommande enfin la section livres anciens de la vente, avec notamment un recueil de livres publiés en France et en Hollande, traduits en russe, et qui raconte La vie de Pierre le Grand Empereur et autocrate de toutes les Russies (1 500 à 2 500 euros) : « C’est le plus célèbre des ouvrages traduits par Stephan Pisarev, et il est quasiment introuvable aujourd’hui ». Elle souligne que « la littérature russe est toujours très recherchée, y compris par des non-russes, elle fait partie du patrimoine mondial… Et plus généralement les liens des collectionneurs avec la Russie sont parfois assez étonnants, cela peut être une passion isolée ou des histoires qui remontent à plusieurs générations ». 

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