Quand Gruau croque le boa de Zizi Jeanmaire
[Le lot du jour] « Mon truc en plumes / C’est très malin / Rien dans les mains / Tout dans le coup de reins », chantait Zizi Jeanmaire avec son légendaire titi accent parisien. Grande, avec « des jambes plus longues que son corps » comme disait Boris Vian, brunette aux cheveux courts, la meneuse de revue ne se séparait jamais de son boa de plumes d’autruche. « Silhouette, traits du visage, coupe de cheveux, la jeune femme représentée sur cette toile à tout l’air d’être Zizi Jeanmaire », détaille Maître Jean-Pierre Besch, qui mettra l’œuvre de René Gruau (1909-2004) aux enchères mardi 30 décembre 2014 depuis Cannes et en direct sur le Live d’Interencheres.
.
Les derniers propriétaires du tableau sont formels : celle qui se cache sous le pseudonyme de « la Parisienne » (le nom officiel de cette huile) serait bien la célèbre vedette de music-hall. Le peintre, que la famille connaissait personnellement, leur aurait d’ailleurs confirmé cette thèse. « René Gruau travailla d’ailleurs pour le chorégraphe Roland Petit, l’époux de Zizi Jeanmaire, notamment pour le ballet « Ciné Bijoux », dont il créa les costumes en 1953 », détaille Maître Besch.
.
Gruau est surtout connu pour ses illustrations de mode et ses publicités légendaires, à l’image du visage de femme avec un bandeau sur les yeux qu’il a réalisé pour le rouge à lèvres « Rouge baiser » de Dior. « En quelques coups de crayons, il réussit à saisir la quintessence de la féminité. Deux yeux en amande et une bouche colorée en rouge, le publicitaire symbolise la femme de manière très schématique. Ce tableau plus aboutit s’avère plutôt rare dans l’œuvre de René Gruau. D’ailleurs son fond est noir, alors que la plupart de ses dessins sont réalisés sur un fond blanc », précise le commissaire-priseur. Maître Jean-Pierre Besch remarque toutefois que, malgré l’aspect plus achevé de la peinture, son auteur a conservé ses habitudes de schématisation : « c’est en effet le grand boa jaune qui forme la silhouette de l’héroïne ! »
.
Si les peintures de René Gruau atteignent aujourd’hui plus de 100 000 euros aux enchères, « la Parisienne » est estimée de 16 000 à 18 000 euros. La mise en vente de ce lot l’avant-dernier jour de l’année, sur la Croisette et plus précisément dans l’écrin festif de l’hôtel Martinez, est l’occasion de clôturer joyeusement 2014, tout en vous souhaitant une boa-nnée 2015 !
Lien vers l’annonce de vente du tableau
Haut de page