
Quand Modigliani portraiture son ami et galeriste Paul Guillaume
Mise à jour du 27 mars 2017 : Les deux dessins d’Amedeo Modigliani à l’effigie du marchand d’art Paul Guillaume ont tous deux dépassés leur estimation. Le premier portrait du galeriste s’est envolé à 150 000 euros, tandis que la deuxième œuvre sur papier le représentant à mi-cuisse a été acquis 60 000 euros par le musée de l’Orangerie qui a usé de son droit de préemption.
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Pendant le Salon du dessin, la maison de ventes Ader mettra aux enchères deux œuvres sur papier de Modigliani vendredi 24 mars 2017 à Paris. Il s’agit de deux portraits de son ami et galeriste Paul Guillaume, dont la collection de tableaux modernes est aujourd’hui exposée au musée de l’Orangerie à Paris. .
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Chaque année, des centaines de milliers de visiteurs (780 000 en 2016) revivent les exaltations esthétiques et artistiques de Paul Guillaume (1891-1934), considéré comme l’un des plus grands marchands d’art. Après une balade rafraîchissante au bassin des Nymphéas, le public du musée parisien de l’Orangerie admire en effet la collection de cet esthète : 146 chefs-d’œuvre de l’art moderne, exécutés par les plus grands maîtres de Renoir à Cézanne en passant par Gauguin, Picasso et Matisse… Plus de 80 ans après son décès, l’œil, le goût et le talent de découvreur de Paul Guillaume restent toujours autant appréciés. Vendredi 24 mars 2017 à Paris la maison de ventes Ader rendra hommage à ce collectionneur intemporel en mettant aux enchères à Paris deux dessins à son effigie réalisés par l’un des artistes qu’il a révélé : Amedeo Modigliani (1884-1920).
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C’est par l’intermédiaire du poète Max Jacob que Modigliani rencontre Paul Guillaume en 1914. Le jeune marchand de 23 ans vient tout juste de démarrer son activité et propose au peintre de lui louer un atelier. « Paul Guillaume consentit à se faire portraiturer par Modigliani. Les séances de pose et de peinture avaient lieu dans une cave éclairée par une forte lampe électrique et où siégeait un litre de vin sur la table », raconte le sculpteur Zadkine. « Les deux portraits de Paul Guillaume que nous mettrons aux enchères bénéficient d’une provenance exceptionnelle. Ils sont directement issus du fonds de Domenica Walter-Guillaume, la veuve de Paul Guillaume », précise Maître Xavier Dominique. Pour témoigner de cet exceptionnel pedigree, le commissaire-priseur s’empare du second dessin et le décadre. Sous le cadre, une petite annotation de l’encadreur précise le nom de sa cliente : Walter.
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« Si le premier dessin apparaît très intimiste et jeté rapidement sur le papier, le second portrait s’apparente plus à une étude préparatoire de la pose de son modèle », détaille Maître Dominique avant de rappeler que l’annotation « Novo pilota » était le surnom donné par le peintre à son ami. Par le terme de « nouveau pilote », l’artiste faisait référence au crédit et à la confiance dont bénéficiait le jeune marchand d’art à seulement 23 ans, « tel un marin ou un Roi Mage guidé par une étoile, mécène et support visionnaire de l’art moderne des années 1910 », poétise le musée de l’Orangerie. « L’institution présente d’ailleurs dans sa collection un tableau de Modigliani à l’effigie de Paul Guillaume qui porte également la mention « Novo pilota » au même emplacement que dans notre dessin. » Présentées avec une estimation de 60 000 à 80 000 euros chacune, ces deux œuvres sur papier arrivent à point nommé sur le marché pour célébrer le Salon du dessin, qui a lieu à Paris du 22 au 27 mars et pour patienter jusqu’à la grande rétrospective de l’artiste qui aura lieu à la Tate Modern de Londres à partir du 22 novembre 2017.
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Lien vers l’annonce de vente des deux dessins de Modigliani
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