
TOP 15 des enchères millionnaires enregistrées en région
Grâce au dynamisme des ventes en live et au pouvoir des réseaux sociaux, les ventes aux enchères n’ont plus de frontières. Les maisons de ventes installées en région parviennent désormais à attirer à eux les collectionneurs du monde entier. Ainsi, depuis plusieurs années, les œuvres d’art de qualité muséale ne sont plus uniquement vendues aux enchères par les grandes maisons internationales. En témoignent les nombreuses enchères millionnaires et les records mondiaux enregistrés chaque année en région par des maisons de ventes de province qui se hissent même parfois à la tête du classement en obtenant le record des enchères de l’année en France. Retour sur ces ventes événements à travers quinze beaux coups de marteau enregistrés en région ces dix dernières années.
1. Un rouleau impérial chinois enregistre le record des enchères de l’année en France
Le 26 mars 2011 à Toulouse, Maître Marc Labarbe a enregistré la plus belle enchère française de l’année en adjugeant un rouleau impérial chinois à plus de 22,058 millions d’euros. Découvert dans une collection française et daté de l’époque Qianlong, le rouleau de 24 mètres de long, en encre et couleurs sur soie, était le dernier d’une série de quatre rouleaux appelée « La Grande Revue » et décrivant la manœuvre des troupes de la dynastie Qing (1736-1795). Il fut exécuté à l’encre et couleurs sur soie par plusieurs peintres de la Cour autour de 1748.

Rouleau impérial chinois. La Grande Revue, IV : Manœuvres militaires Chine. Dynastie Qing, époque Qianlong (1736-1795), c. 1748. Longueur totale : 24,21 m, largeur totale : 69,2 cm. Longueur de la peinture : 18,04 m, diamètre du rouleau : 12 cm. Adjugé à 22 057 760 euros (frais inclus) par Maître Marc Labarbe le 26 mars 2011 à Toulouse.
2. Record mondial pour une toile de Raden Saleh adjugée à 8,9 millions d’euros
Retrouvé dans une cave, ce tableau majeur du peintre indonésien Raden Saleh (1811-1880) a été adjugé 8,9 millions d’euros sous le marteau de Maître Jack-Philippe Ruellan le 27 janvier 2018 à Vannes. Un record mondial pour l’artiste et une adjudication jamais atteinte dans l’histoire des ventes aux enchères en Bretagne.

Raden Saleh (1811/1814-1880), La Chasse au taureau sauvage, 1855, huile sur toile, 110×180 cm. Adjugé 8,9 millions d’euros (frais inclus) par Maître Jack-Philippe Ruellan le 27 janvier 2018 à Vannes.
3. Un coffre de Mazarin adjugé à 7,311 millions d’euros au Rijkmuseum d’Amsterdam
Le 9 juin 2013 à Cheverny, la maison de ventes a adjugé à 7,311 millions d’euros un coffre en cèdre du Japon datant du début de l’ère Edo (vers 1640). Il était pourvu d’un décor de laque or sur fond noir du dit du Genji, des Huit vues d’Ômi et du dit des Frères Soga. Il a été acheté par le Rijkmuseum d’Amsterdam.

Coffre en cèdre du Japon à décor de laque or sur fond noir, début de l’ère Edo, vers 1640, 63,5 x 144,5 x 73 cm. Adjugé à 7,311 millions d’euros (frais compris) par Rouillac le 9 juin 2013 à Cheverny.
4. Trois sculptures du Bouddha adjugées à 6,3 millions d’euros
Estimées entre 450 000 et 600 000 euros, trois sculptures en bronze du Bouddha se sont envolées à 6,3 millions d’euros sous le marteau de Maître Antoine Briscadieu le 12 mars 2016 à Bordeaux. Datant de la dynastie Ming, au XVe siècle, elles représentent les Bouddha Akshovya, Vairocana et Amoghasiddhi.

Trois sculptures en bronze doré du Bouddha Akshobya, du Boudda Vairocana et du Bouddha Amoghasiddhi, Dynastie Ming, XVe siècle. H. : 55 cm. Adjugé 6,3 millions d’euros (frais compris) par Briscadieu le 12 mars 2016 à Bordeaux.
5. Record mondial pour une toile de Chang Shu Hong adjugée à 6 millions d’euros
Le 30 juin 2018 à Lille, la maison de ventes Mercier et Cie a enregistré un record mondial pour le peintre chinois Chang Shuhong (1904-1994). Une huile sur toile estimée 100 000 euros s’est envolée à 6 millions d’euros, à l’issue d’une bataille opposant dix enchérisseurs internationaux. Récompensée lors du Salon des Artistes Français de 1936 à Paris, elle dévoilait deux portraits féminins caractéristiques du travail du peintre, à mi-chemin entre la culture asiatique et occidentale.

Chang Shu Hong (1904-1994), Deux sœurs au salon, 1936, huile sur toile, 164×130 cm. Adjugé à 6 millions d’euros (frais compris) par Mercier et Cie le 30 juin 2018 à Lille.
6. Une gourde Baoyueping adjugée à 5,084 millions d’euros
Lors de leur grande vente annuelle au château d’Artigny de Montbazon en juin 2018, Maîtres Aymeric et Philippe Rouillac ont multiplié les enchères millionnaires. Parmi elles, une gourde en porcelaine émaillée vert céladon a été adjugée 5,084 millions d’euros. Découverte par hasard lors d’une expertise dans un château du Val de Loire en avril 2018, cette gourde appartenait à l’empereur chinois du XVIIIe siècle Qianlong, quatrième empereur de la dynastique mandchoue des Qing.

Gourde Baoyueping, Chine, époque Qianlong (1736-1795), porcelaine émaillée céladon. Adjugé à 5,084 millions d’euros (frais compris) par Maîtres Rouillac le 10 juin 2018 à Montbazon.
7. Une étude d’Andrea del Sarto devient le dessin ancien le plus cher vendu aux enchères en France
Cette Etude de tête d’homme d’Andrea del Sarto (1486-1530) a pulvérisé son estimation, fixée entre 500 000 et 600 000 euros, pour s’envoler au prix record de 3,94 millions d’euros le 17 décembre 2016 sous le marteau de Maître Patrice Carrère à Pau. « C’est le dessin ancien le plus cher jamais vendu aux enchères en France, détaille le commissaire-priseur. Ce résultat millionnaire s’explique par son immense rareté. Cet artiste florentin de la Renaissance a énormément dessiné, mais la plupart de ses œuvres ont disparu à sa mort, détruites ou partagées entre ses élèves. Seules 206 œuvres étaient connues jusqu’alors, dont 5 seulement en collections privées. Trouver la sixième était donc un véritable événement. »

Andrea del Sarto (1486-1530), « Etude de tête d’homme », pierre noire et sanguine, 23 x 18 cm. Adjugé à 3,94 millions d’euros (frais compris) par la maison de ventes Gestas-Carrère le 17 décembre 2016 à Pau.
8. Une toile des Frères Le Nain adjugée à 3,6 millions d’euros
Au cours de l’automne 2017, Maîtres Philippe et Aymeric Rouillac découvraient, dans un salon vendéen, un portrait d’enfant en prière. Après maintes recherches, la toile jusqu’alors jugée mineure, est finalement attribuée aux illustres frères Le Nain et estimée à plus d’un million d’euros. Classé trésor national, ce chef-d’œuvre du XVIIe siècle, figurant le Christ méditant, a été adjugé 3,6 millions d’euros le 10 juin 2018 à Montbazon.

Les Frères Le Nain (XVIIe siècle), L’Enfant Jésus méditant sur les instruments de la Passion, huile sur toile. Adjugé à 3,6 millions d’euros (frais compris) par Maîtres Rouillac le 10 juin 2018 à Montbazon.
9. Record mondial pour une toile de Charles Meynier adjugée à 2,2 millions d’euros
Ce tableau clé dans l’œuvre de Charles Meynier (1768-1832), exposé au Salon de 1800 et bien connu des historiens de l’art, a été retrouvé dans la région nantaise, après deux siècles d’absence. Le 27 mars 2018 à Nantes, il a été adjugé 2,2 millions d’euros, sous le marteau de Maîtres Bertrand Couton, Henri Veyrac et Elisa Jamault, soit près de neuf fois son estimation initiale, fixée entre 150 000 et 200 000 euros. Enregistrant un record mondial pour le peintre néoclassique, il a été acquis, à la suite d’une bataille acharnée, par un acheteur britannique.

Charles Meynier (1768-1832), Télémaque quitte l’île de Calypso, huile sur toile, 154×203 cm. Adjugé à 2,2 millions d’euros (frais compris) par Couton Veyrac Jamault le 27 mars 2018 à Nantes.
10. Un vase Qianlong adjugé à 2,1 millions d’euros
Le 19 juin 2014 à Saint-Etienne, un rare vase en porcelaine de l’époque Qianlong (1736-1795) s’est envolé à 2,1 millions d’euros sous le marteau de Maîtres Agnès Carlier, Dominique Imbert et Edouard Morel. De forme « tianqiuping », il était resté dans la même famille depuis 1880, conservé dans une propriété de la plaine du Forez, dans la région Auvergne-Rhône-Alpes. Un vase similaire est quant à lui conservé dans les collections impériales du Gugong, au National Palace Museum de Beijing.

Chine, vase de forme « tianqiuping » en porcelaine, Epoque Qianlong (1736-1795). H. : 49,5 cm. Adjugé à 2,1 million d’euros (frais compris) par Carlier Imbert Morel le 19 juin 2014 à Saint-Etienne.
11. Une esquisse de Rubens adjugée à 1,625 million d’euros
Figurant sainte Marguerite, cette huile sur panneau inédite de Pierre Paul Rubens (1577-1640) s’est envolée à 1,625 million d’euros lors de la vente aux enchères organisée par la maison Mercier le 31 mars 2019 à Lille. Acquise par un collectionneur belge, elle serait une esquisse préparatoire à une peinture que le maître baroque flamand réalisa en 1620-1621 pour la prestigieuse église des Jésuites d’Anvers.

Pierre Paul Rubens (1577-1640), Sainte Marguerite, panneau de chêne, deux planches, non parqueté, 33 x 45,7 cm. Adjugé à 1,625 million d’euros (frais compris) par Mercier et Cie le 31 mars 2019 à Lille.
12. Une toile de Zao Wou Ki adjugée à 1,6 million d’euros
Estimée entre 300 000 et 400 000 euros, une huile sur toile de Zao Wou Ki (1921-2013) a été adjugée à 1,6 million d’euros par Maîtres Couton, Veyrac et Jamault à Nantes le 26 mars 2013, soit quelques jours avant le décès de l’artiste. Datée de 1967, elle avait été acquise en 1972 dans une galerie parisienne.

Zao Wou Ki (1921-2013), 28.8.67, huile sur toile, 1967, 89 x 116 cm. Adjugé à 1,6 million d’euros (frais compris) par Couton Veyrac Jamault le 26 mars 2013 à Nantes.
13. Un panneau de Frans Francken II adjugé à 1,5 million d’euros
Conservé dans la même famille depuis trois générations, ce panneau peint au XVIIe siècle par Frans Francken II, un artiste flamand contemporain de Pierre Paul Rubens, a été adjugé 1,5 million d’euros par la maison de ventes Boisseau-Pomez le 29 septembre à Troyes. Il a été acquis par un grand collectionneur européen qui a poussé les enchères à plus de dix fois l’estimation fixée entre 120 000 et 150 000 euros.

Frans II Francken (1581-1642), Moïse et les enfants d’Israël chantant et dansant après le passage de la mer Rouge, panneau parqueté, 118×213,5 cm. Adjugé à 1,5 million d’euros (frais compris) par Boisseau-Pomez le 29 septembre 2018 à Troyes.
14. Une nature morte de Pieter Claesz adjugée à 1,46 million d’euros
Le 6 mai 2017, cette nature morte de Pieter Claesz (1597-1660), grand maître de la peinture hollandaise du XVIIe siècle, a été adjugée à 1,46 million d’euros. Inédit sur le marché, ce panneau a été acquis par un célèbre marchand d’art étranger qui avait fait le déplacement pour assister à la vente.

Pieter Burgsteinfurt Claesz (1597-1660), Nature morte sur un entablement au brasero, au pichet et à la pipe. Huile sur panneau. Chêne. 1625. H. 29,5 – L. 43 cm. Adjugé à 1,46 million d’euros (frais compris) par la maison de ventes Gestas-Carrère le 6 mai 2017 à Pau.
15. Un bronze de Camille Claudel adjugé à 1,463 million d’euros
Valse d’enchères pour cette épreuve en bronze de Camille Claudel (1864-1943). Fondue autour de 1900, elle a été adjugée à 1,463 million d’euros par Maîtres Philippe et Aymeric Rouillac le 11 juin 2017, lors de leur vente garden party annuelle organisée au Château d’Artigny à Montbazon. Elle dormait depuis plusieurs années au fond d’un placard et avait été acquise directement auprès de la sculptrice par un chef d’une entreprise de décoration qui côtoyait régulièrement les artistes. Cette valse d’un couple enlacé est bien connue et a donné lieu à de multiples variantes. En 1889, Camille Claudel en réalise une première version en plâtre. Plus tard, avec l’ambition de voir son oeuvre se concrétiser dans le marbre par une commande publique, elle ajoute un voile de pudeur. Ce masque de nudité ne confère à l’ensemble que plus de grâce et souligne avec d’autant plus d’énergie cette danse fougueuse. Chef-d’œuvre de l’Art Nouveau par sa déformation expressive et ses formes organiques, cette sculpture reçut les éloges des critiques les plus influents, lors de la présentation au public d’un plâtre au Salon de 1893. Derrière ce corps-à -corps enivrant, presque brutal, nombreux sont ceux qui virent l’allégorie de l’union mouvementée de la sculptrice avec son maître Auguste Rodin (1840-1917).

Camille Claudel (1864-1943), La Valse, 1889-1905. Épreuve en bronze à patine brun-noir. Fonte au sable réalisée du vivant de l artiste, vers 1900. Signée (sur la terrasse) : « Camille Claudel ». Haut. 46,7 ; Larg. 25,5 ; Prof. 16,8 cm. Adjugé 1,463 million d’euros (frais compris) par Rouillac le 11 juin 2017 à Montbazon.
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