Le 30 janvier 2019 | Mis à jour le 1 février 2019

TOP 20 des œuvres les plus chères vendues en 2018 sur Interencheres

par Diane Zorzi

Si à l’échelle mondiale le marché de l’art peut se féliciter en 2018 d’une croissance de 18 % selon le dernier rapport d’Artprice, le produit des ventes aux enchères d’art et mobilier en France poursuit lui aussi sa progression. En témoigne les nombreuses adjudications millionnaires et les records mondiaux enregistrés en 2018 par les commissaires-priseurs annonceurs sur Interencheres. Retour sur les 20 plus beaux coups de marteau qui ont marqué l’année 2018.

 

1. Record mondial pour une toile de Raden Saleh adjugée 8,9 millions d’euros

Retrouvé dans une cave, ce tableau majeur du peintre indonésien Raden Saleh (1811-1880) a été adjugé 8,9 millions d’euros sous le marteau de Maître Jack-Philippe Ruellan samedi 27 janvier à Vannes. Un record mondial pour l’artiste et une adjudication jamais atteinte dans l’histoire des ventes aux enchères en Bretagne.

 

Raden Saleh (1811/1814-1880), La Chasse au taureau sauvage, 1855, huile sur toile, 110×180 cm. Adjugé 8,9 millions d’euros par Maître Jack Philippe Ruellan le 27 janvier 2018 à Vannes.

 

2. Record mondial pour une toile de Chang Shu Hong adjugée 6 millions d’euros

Le 30 juin à Lille, la maison de ventes Mercier et Cie a enregistré un record mondial pour le peintre chinois Chang Shuhong (1904-1994). Une huile sur toile estimée 100 000 euros s’est envolée à 6 millions d’euros, à l’issue d’une bataille opposant dix enchérisseurs internationaux. Récompensée lors du Salon des Artistes Français de 1936 à Paris, elle dévoilait deux portraits féminins caractéristiques du travail du peintre, à mi-chemin entre la culture asiatique et occidentale.

 

Chang Shu Hong (1904-1994), Deux sœurs au salon, 1936, huile sur toile, 164×130 cm. Adjugé 6 millions d’euros par Mercier et Cie le 30 juin 2018 à Lille.

 

3. Une gourde Baoyueping adjugée 5,084 millions d’euros

Lors de leur grande vente annuelle au château d’Artigny de Montbazon, Maîtres Aymeric et Philippe Rouillac ont multiplié les enchères millionnaires. Parmi elles, une gourde en porcelaine émaillée vert céladon a été adjugée 5,084 millions d’euros. Découverte par hasard lors d’une expertise dans un château du Val de Loire en avril 2018, cette gourde appartenait à l’empereur chinois du XVIIIe siècle Qianlong, quatrième empereur de la dynastique mandchoue des Qing. 

 

Gourde Baoyueping, Chine, époque Qianlong (1736-1795), porcelaine émaillée céladon. Adjugé 5,084 millions d’euros par Maîtres Rouillac le 10 juin 2018 à Montbazon.

 

 

4. Une toile des Frères Le Nain adjugée 3,6 millions d’euros

Au cours de l’automne 2017, Maîtres Philippe et Aymeric Rouillac découvraient, dans un salon vendéen, un portrait d’enfant en prière. Après maintes recherches, la toile jusqu’alors jugée mineure, est finalement attribuée aux illustres frères Le Nain et estimée à plus d’un million d’euros. Classé trésor national, ce chef-d’œuvre du XVIIe siècle, figurant le Christ méditant, a été adjugé 3,6 millions d’euros

 

Les Frères Le Nain (XVIIe siècle), L’Enfant Jésus méditant sur les instruments de la Passion, huile sur toile. Adjugé 3,6 millions d’euros par Maîtres Rouillac le 10 juin 2018 à Montbazon.

 

 

5. Record mondial pour une toile de Charles Meynier adjugée 2,2 millions d’euros

Ce tableau clé dans l’œuvre de Charles Meynier (1768-1832), exposé au Salon de 1800 et bien connu des historiens de l’art, a été retrouvé dans la région nantaise, après deux siècles d’absence. Le 27 mars à Nantes, il a été adjugé 2,2 millions d’euros, sous le marteau de Maîtres Bertrand Couton, Henri Veyrac et Elisa Jamault, soit près de neuf fois son estimation initiale, fixée entre 150 000 et 200 000 euros. Enregistrant un record mondial pour le peintre néoclassique, il a été  acquis, à la suite d’une bataille acharnée, par un acheteur britannique.

 

Charles Meynier (1768-1832), Télémaque quitte l’île de Calypso, huile sur toile, 154×203 cm. Adjugé 2,2 millions d’euros par Couton Veyrac Jamault le 27 mars 2018 à Nantes.

 

 

6. Un panneau de Frans Francken II adjugé 1,5 million d’euros

Conservé dans la même famille depuis trois générations, ce panneau peint au XVIIe siècle par Frans Francken II, un artiste flamand contemporain de Pierre Paul Rubens, a été adjugé 1,5 million d’euros par la maison de ventes Boisseau-Pomez le 29 septembre à Troyes. Il a été acquis par un grand collectionneur européen qui a poussé les enchères à plus de dix fois l’estimation fixée entre 120 000 et 150 000 euros. 

 

Frans II Francken (1581-1642), Moïse et les enfants d’Israël chantant et dansant après le passage de la mer Rouge, panneau parqueté, 118×213,5 cm. Adjugé 1,5 million d’euros par Boisseau-Pomez le 29 septembre 2018 à Troyes.

 

7. Un carton de Nicolas de Staël adjugé 1,029 million d’euros

Alors que l’Hôtel de Caumont lui consacrait une exposition à Aix-en-Provence, Nicolas de Staël (1913-1955) a suscité l’engouement le 16 décembre à Versailles. Une huile sur carton figurant, à travers une composition abstraite, une vue de La Ciotat, s’est envolée à plus d’un million d’euros lors d’une vente organisée par Versailles Enchères. Elle témoignait de l’attrait du peintre pour la lumière si particulière du Midi où il s’installe dans les années 1950.

 

Nicolas de Staël (1913-1955), Paysage (La Ciotat), 1952, huile sur carton, 38×55 cm. Adjugé 1,029 million d’euros par Versailles Enchères le 16 décembre 2018 à Versailles.

 

8. Une paire de vases d’époque Qianlong adjugée 1,07 million d’euros

Estimée entre 20 000 et 30 000 euros, cette paire de vases portant la marque de l’empereur Qianlong s’est envolée à plus d’un million d’euros le 23 juin sous le marteau de Maîtres Marie-Edith Pousse-Cornet et Guillaume Cornet à Blois. Un résultat qui confirme l’engouement pour la porcelaine chinoise du XVIIIe siècle de la part des enchérisseurs asiatiques. Cette pièce exceptionnelle avait la particularité de présenter une forme très rare à triple bouche. Elle a été acquise par un collectionneur chinois. 

 

Paire de vases, Chine, époque Qianlong, porcelaine à décor en émaux polychromes, H. :25 cm. Adjugé 1,07 million d’euros par Maîtres Marie-Edith Pousse-Cornet et Guillaume Cornet le 23 juin 2018 à Blois.

 

9. Une peinture d’un Primitif français adjugée 1,3 million d’euros et préemptée par le Louvre

Représentant Un moine franciscain en prière devant la Vierge et l’Enfant Jésus, ce panneau peint a tempera vers 1400-1410 s’est envolé à 1,3 million d’euros lors de la vente de la maison de Baecque le 12 novembre à Lyon. Exposé en 1959 au Musée des Beaux-Arts de Tours, il a été préempté par le musée du Louvre. Cette peinture est l’une des rares œuvres françaises du XVe siècle encore conservées à ce jour.

 

Ecole française vers 1400-1410, Moine franciscain en prière devant la Vierge et l’Enfant Jésus, tempera sur panneau, 42×23 cm. Adjugé 1, 3 million d’euros par De Baecque et Associés le 12 novembre 2018 à Lyon.

 

10. Un violoncelle de Guadagnini adjugé 930 000 euros

Ce violoncelle vieux de 266 ans a été adjugé 930 000 euros par Maître Etienne Laurent le 7 juin à Vichy. Estimé entre 500 000 et 700 000 euros, ce rare instrument réalisé par l’italien Giovanni Battista Guadagnini, l’un des luthiers les plus recherchés au monde, a été acheté par un enchérisseur étranger.

 

Violoncelle de Jean-Baptiste Guadagnini (1711-1786), fait à Milan au millésime de 1752. Adjugé 930 000 euros par Maître Etienne Laurent le 7 juin 2018 à Vichy.

 

11. Record mondial pour une nature morte de Jan Jansz Van de Velde III adjugée 842 860 euros

Le 22 juin à Paris, la maison de ventes Audap-Mirabaud a pu célébrer la plus haute adjudication de son histoire avec un record mondial pour un tableau de Jans Jansz Van de Velde III (1620-1662) intitulé « Nature morte au pichet de grès ». L’artiste est reconnu comme un spécialiste des natures mortes illustrant des nécessaires à fumer posés sur un entablement et entourés d’autres éléments tel ici un pichet en grès de la ville allemande de Westerwald. 

 

Jan Jansz Van de Velde III (1620-1662), Nature morte au pichet de grès, 1650, huile sur panneau, 36×28 cm. Adjugé 842 860 euros par Audap-Mirabaud le 22 juin 2018 à Paris.

 

12. Une statue Acuoye Guanyin adjugée 762 500 euros

Datée du XIIe siècle, cette rare statue en bronze doré a trouvé preneur à 762 500 euros sous le marteau de Maître Olivier Collin du Bocage le 12 décembre à Paris. Elle figurait Acuyoe Guanyin, la divinité tutélaire du Royaume de Dali.

 

Statue Acuoye Guanyin, Royaume de Dali, XIIe siècle, bronze doré. Adjugé 762 500 euros par Maître Olivier Collin du Bocage le 12 décembre 2018 à Paris.

 

13. Un bronze de Rembrandt Bugatti adjugé 566 400 euros

Un an après avoir vendu une panthère de Rembrandt Bugatti (1884-1916) au prix record de 613 600 euros, Maître Régis Bailleul présentait à Bayeux le 2 avril un nouveau bronze, quasiment identique, signée du sculpteur italien. A l’issue d’une longue bataille d’enchères, la panthère a finalement été adjugée à 566 400 euros. 

 

Rembrandt Bugatti (1884-1916), Panthère marchant, patte arrière levée, bronze à patine nuancée de brun et noir, fonte à cire perdue, 21,2×51,5×11,3 cm. Adjugé 566 400 euros par Maîtres Bailleul et Nentas le 2 avril 2018 à Bayeux.

 

14. Record mondial pour une peinture sur porcelaine de Jacques Barraband adjugée 565 600 euros

Cette rare plaque en porcelaine de la manufacture de Dihl et Guérhard, estimée autour de 100 000, s’est envolée au prix record de 565 600 euros sous le marteau de Maître Antoine Briscadieu le 17 novembre à Bordeaux. Peinte par Jacques Barraband (1768-1809) autour de 1798, elle appartenait à Joseph Chavane de Dalmassy (1854-1954) et était restée jusqu’alors dans sa famille par descendance. 

 

Jacques Barraband (1768-1809) et manufacture de Dihl et Guerhard, 1797-1798, peinture sur plaque en porcelaine, 59,5×49,3 cm. Adjugé 565 600 euros par Maître Antoine Briscadieu le 17 novembre 2018 à Bordeaux.

 

15. Une toile de Korovine adjugée 560 000 euros

Devant une dizaine d’enchérisseurs russes, Maître Lydie Brioult a adjugé l’œuvre la plus chère de sa carrière le 28 juillet à Vernon : une toile de Constantin Korovine (1861-1939). Acquise à Paris dans les années 1925, cette huile s’est envolée à 560 000 euros, dépassant de dix fois son estimation et enregistrant un record en France pour ce peintre. Peinte en 1922, elle témoignait des dernières années impressionnistes de l’artiste russe, la période la plus prisée des collectionneurs. 

 

Constantin Alexeïevitch Korovine (1861-1939), La Véranda, 1922, huile sur toile, 87×64,5 cm. Adjugé 560 000 euros par Maître Lydie Brioult le 28 juillet 2018 à Vernon.

 

16. Un bouddha du XIXe siècle adjugé 539 000 euros en Live

Alors que la semaine des arts asiatiques battait son plein à Paris, le 16 décembre Maître Patrice Biget a adjugé à 539 000 euros un boudhha en bronze daté du XIXe siècle. Estimé autour de 1 500 euros, il a été remporté sur le Live d’Interencheres par un collectionneur originaire de Hong Kong.

 

Bouddha en position de méditation, Chine, époque XIXe siècle, bronze doré et laqué, H. :75 cm. Adjugé 539 000 euros en Live par Maître Patrice Biget le 16 décembre 2018 à Paris.

 

17. Une panneau siennois du XIVe siècle adjugé 517 400 euros

Estimé autour de 30 000 euros, cette Vierge à l’enfant entourée de Saint Dominique de Guzman et Saint Pierre de Vérone a été adjugée à plus de 500 000 euros par la maison de ventes Cornette de Saint Cyr le 6 juin à Paris. Datée autour de 1350, elle était attribuée à l’entourage du plus grand peintre siennois du début du XIVe siècle, Simone Martini (1284-1344), de par sa composition sur fond d’or, le réalisme de ses figures et la finesse des visages.

 

Ecole siennoise vers 1350, entourage de Simone Martini, Vierge à l’enfant entourée de Saint Dominique de Guzman et Saint Pierre de Vérone, panneau, 18,5×12 cm. Adjugé 517 400 euros par Cornette de Saint Cyr le 6 juin 2018 à Paris.

 

18. Des scènes pastorales de François Boucher adjugées 496 000 euros et préemptées par le château de Sceaux

Le 10 juin lors de la vente de Maîtres Rouillac au Château d’Artigny, le château de Sceaux a préempté un ensemble de huit cartons réalisés par François Boucher et son atelier pour la Manufacture des Gobelins. Ils étaient destinés à des garnitures de sièges commandés par Madame de Pompadour pour le château de Crécy en 1751.

 

François Boucher (1703-1770), scènes pastorales dans des encadrements Rocaille, quatre toiles, 274×70 cm. Adjugé 496 000 euros par Maîtres Rouillac le 10 juin 2018 à Montbazon.

 

19. Deux vases d’époque Yongzheng adjugés 460 800 euros

Estimés entre 25 000 et 30 000 euros, ces deux vases accolés en émaux de la famille rose sur cuivre et datés de l’époque Yongzheng (XVIIIe siècle) se sont envolés à 460 800 euros lors d’une vente organisée par Gros & Delettrez le 13 juin à Paris. Le premier, de forme Gu, présentait un riche ornement de fleurs de lotus et de rinceaux feuillagés, tandis que le second, plus petit et en forme de balustre, dévoilait des motifs polychromes de fleurs de pivoines et ruyi sur fond jaune. Tous deux étaient réunis par un décor moulé représentant un nœud de passementerie noué à décor de papillon et fleurs de pivoines.

Deux vases accolés, Chine, époque Yongzheng (XVIIIe siècle), émaux de la famille rose sur cuivre, 16×24 cm. Adjugé 460 800 euros par Gros & Delettrez le 13 juin 2018 à Paris.

 

20. Record mondial pour une toile d’Ernest Charton Thiessen de Treville adjugée 384 000 euros

Le 23 juin à Blois, Maîtres Marie-Edith Pousse-Cornet et Guillaume Cornet dispersaient des tableaux et souvenirs du peintre français Ernest Charton Thiessen de Treville (1813-1877). Conservé jusqu’alors précieusement par la famille, cet ensemble inédit dévoilait l’œuvre riche de cet artiste voyageur qui s’illustra en Amérique latine par ses portraits et paysages. Pour l’occasion, de nombreux collectionneurs chiliens ont fait le déplacement, poussant les enchères juqu’au prix record de 384 000 euros pour une toile figurant la Baie de Valparaiso, peinte entre 1860 et 1863 par l’artiste alors installé au Chili.

 

Ernest Charton Thiessen de Treville (1816-1877), Vue générale de Valparaiso, 1860-1863, huile sur toile, 100×144 cm. Adjugé 384 000 euros par Maîtres Marie-Edith Pousse-Cornet et Guillaume Cornet le 23 juin 2018 à Blois.

 

Tous les prix sont indiqués frais compris.

 

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