Un dessin original de Miyazaki et un cellulo Goldorak aux enchères à Paris
Des celluloïds, des dessins ainsi que des figurines et jouets issus des séries et films d’animation japonais cultes des années 1980 comme Goldorak, Candy Candy, Dragon Ball , Les Chevaliers du Zodiac, Cobra ou encore Kiki la petite sorcière seront vendus aux enchères par la maison Aibo Art Auction 17 décembre à Paris et en live.
« Autrefois jetés ou détruits lors du pic de la production audiovisuelle des années 1980, les celluloïds de studio d’animation japonais peuvent aujourd’hui valoir plus de 10 000 euros pièce », s’enthousiasme l’expert en bandes dessinées François Meyniel. Les celluloïds, ou « cellulo », sont des feuilles transparentes plastiques sur lesquelles sont peints à la main les personnages en mouvement dans l’animation traditionnelle. L’expansion du marché des celluloïds et des jouets issus de l’animation nippone reflète l’immense popularité du genre. Le travail des animateurs japonais touche aussi bien les adultes nostalgiques des dessins animés de leur enfance des années 1970-1980 que les jeunes générations, conquises par la rediffusion de ces séries. Les passionnés de cet âge d’or de l’animation trouveront leur bonheur lors de la vente organisée le 17 décembre à Paris par la maison Aibo Art Auction qui dispersera un grand nombre de celluloïds, dessins et jouets tirés de séries télévisées animées cultes des années 1980.
Un celluloïd rarissime de Porco Rosso
Parmi les lots phares, se distingue un celluloïd rarissime représentant Marco Pagot, dit « Porco Rosso », le personnage principal du long métrage d’animation Porco Rosso , sorti en salle en 1992 et dirigé par Hayao Miyazaki au sein des studios Ghibli. Immense succès au Japon lors de sa sortie, le film devient l’un des volets les plus appréciés par les fans de Ghibli, notamment en raison de l’omniprésence des avions et hydravions, objets de fascination et fils rouges de l’œuvre d’Hayao Miyazaki. L’intrigue prend place dans l’Italie fasciste des années 1920 et raconte les aventures de Marco Pagot, un soldat et pilote italien héroïque rescapé de la guerre, métamorphosé en porc pour une raison mystérieuse, causée symboliquement par la perte de son humanité face aux massacres dont il a été témoin et parfois auteur. Devenu chasseur de primes, il traque à bord de son hydravion les pirates des airs qui terrorisent la population. Le héros est ici représenté souriant en gros plan, portant ses lunettes noires rondes, ainsi que son chapeau et imperméable beige emblématiques. Cet exemplaire réalisé à la gouache et à l’encre est rarissime. « La disparition progressive des celluloïds peints à la gouache au profit des dessins par ordinateur au cours des années 1990 font de ce celluloïd un témoignage précieux et extrêmement rare de la qualité du travail de l’animation japonaise traditionnelle », détaille François Meyniel. Il est estimé entre 1 000 et 2 000 euros.
Un crayonné de Conan, fils du futur de la main de Miyazaki
Un crayonné exceptionnel de 1984 représentant un hydravion Falco dessiné et annoté par Hayao Miyazaki démontre à nouveau la passion du célèbre réalisateur pour l’aviation. Le layout [N.d.l.R: un croquis préparatoire] a été réalisé pour la série animée Conan, fils du futur, produite par les studios Nippon Animation et diffusée au cours de l’année 1978 au Japon. Hayao Miyazaki occupait le poste de réalisateur et de storyboarder sur cette série racontant les histoires de Conan, un jeune garçon tentant de lutter contre un complexe industriel machiavélique dans un monde post-apocalyptique. Il en fut également le Mécha Designer, c’est-à-dire le concepteur graphique des machines et robots susceptibles d’être présents à l’écran. Le dessin fascine par sa précision technique et l’imaginaire que le légendaire maître de l’animation parvient à suggérer en si peu de traits. « Il s’agit d’un superbe layout original réalisé à la mine de plomb et au crayon de couleur par Miyazaki en personne ! L’été dernier au Japon, un autre layout signé de sa main a atteint un record en étant vendu pour 3 600 000 yens, soit environ 24 000 euros. C’est une occasion unique de posséder un dessin et des annotations originaux du maître de l’animation. » Il est estimé entre 20 00 et 40 00 euros.
Un rare celluloïd de la série Goldorak
« Aujourd’hui, des adultes nostalgiques des séries télévisées cultes comme Goldorak, Candy Candy ou les Chevaliers du Zodiaque, produits par Toei Animation dans les années 1980, veulent se procurer des objets en lien avec celles-ci, afin de transmettre cette passion à leurs enfants », poursuit François Meyniel. Ces derniers seront par conséquent ravis d’avoir l’opportunité d’acquérir un magnifique celluloïd issu de la série animée Goldorak dirigée par les animateurs Go Nagai et Shingo Araki. Celui-ci représente l’un de ses personnages principaux, Actarus, s’élançant avec détermination. Les aplats de couleurs vives se détachant sur le ciel étoilé, ainsi que la finesse du tracé retranscrivent à merveille le souffle épique de la série animée produite par les studios Toei Animation entre 1975 et 1977. Le celluloïd est un « Pan Cel », c’est-à-dire un celluloïd plus grand que la normale en hauteur et non en largeur, afin de favoriser un « scrolling », un déroulement des images de manière verticale ou horizontale dans le processus d’animation. « Il s’agit d’un pan cel à l’encre et gouache accompagné du fond lui-même exécuté à la gouache, ce qui est extrêmement rare. Ce format hors-norme est d’une très belle qualité graphique, permettant au personnage d’être dessiné dans une superbe dynamique. » Il est estimé entre 3 000 et 6 000 euros.
Deux celluloïds de Kiki la petite sorcière
Les deux celluloïds de Kiki la petite sorcière, film culte de Hayao Miyazaki et des studios Ghibli, sorti en salle en 1989, sont l’une des expressions les plus manifestes du savoir-faire de l’animation japonaise des années 1980, en particulier ceux des studios Ghibli. « La qualité du dessin et de la peinture en font de véritables œuvres d’art », précise François Meyniel. Les deux cellulo représentent des moments clés de l’évolution du personnage de Kiki, jeune sorcière de 13 ans, vers l’indépendance. Le premier la présente allongée dans son lit, ayant à ses côtés son balai magique lui permettant d’effectuer ses livraisons de pâtisserie, et sa radio, seul souvenir pris de sa maison d’enfance. Elle se repose dans la chambre que lui alloue la boulangère qui l’a accueillie lors de son arrivée dans sa nouvelle ville. « La scène intervient à 26 minutes et 06 secondes du film. Ce cellulo exceptionnel est constitué de trois layers à l’encre et à la gouache sur une copie de décor matching issu du film iconique du Studio Ghibli. Le second celluloïd représente une scène intervenant à 49 minutes et 15 secondes du film, lorsque Kiki atterrit sous la pluie, tenant son balai, un panier sous sa robe. Il s’agit là encore d’un dessin remarquable, réalisé à l’encre et à la gouache ». La jeune sorcière effectue alors une commande importante, contre vents et marées : la livraison d’une tarte au hareng et au potiron, faite par une grand-mère attentionnée pour l’anniversaire de sa petite-fille. Étant quelque peu en retard à cause du décalage de l’horloge de la vieille dame, chez laquelle Kiki a passé l’après-midi, la jeune sorcière se précipite et arrive brusquement sous la pluie, la robe déployée sur le panier afin de conserver la chaleur du plat, son fidèle chat Djidji blottie contre elle. Une scène touchante témoignant de la bonne volonté du personnage. Les deux celluloïds sont estimés entre 2 000 et 4 000 euros.
Enchérir | Suivez la vente animation japonaise le 17 décembre en live sur interencheres.com