Le 30 mars 2018 | Mis à jour le 3 juillet 2018

Un jukebox estimé 3 000 euros : décryptage d’un appareil à la mode

par Diane Zorzi

Depuis plusieurs semaines, une nouvelle clientèle afflue à l’Hôtel des ventes de Senlis : à côté de collectionneurs aguerris, ce sont des étudiants, des jeunes actifs d’une vingtaine d’années, des personnes peu familières des ventes aux enchères. Tous se pressent pour découvrir les lots de la vente du 7 avril 2018 dédiée à la musique. Au programme : la dispersion de trois collections importantes comprenant de nombreux vinyles, des disques 78 tours, des photographies et deux jukeboxes, dont l’un est estimé entre 2 000 et 3 000 euros. Décryptage d’un appareil dans l’air du temps…

 

Un rare jukebox daté de 1961

« Le jukebox mis en vente est un modèle EAY 160, dans lequel peuvent être insérés 80 disques, détaille Maître Arthur de Moras. Il a été fabriqué en 1961 par Seeburg, l’une des plus grandes marques américaines en la matière. » Une date de production loin d’être anodine pour le commissaire-priseur. « Il s’agit de la période la plus recherchée. En effet, les modèles des années 1950-1960 offrent un panel musical plus large car ils lisent les vinyles 33 et 45 tours, au contraire des appareils antérieurs limités aux disques 78 tours. De même, ils sont les tous derniers à présenter un mécanisme apparent, qui permet ainsi d’observer le chargement du disque. » Acheté en 1961 auprès de l’importateur français Socodimex, l’appareil multiplie les atouts. Complet, il est accompagné d’un boîtier de commande à distance et arbore une structure en métal chromé et une vitrine sérigraphiée en très bon état. Autant d’éléments qui intéressent les collectionneurs. « Il est rare de trouver un jukebox présentant un si bel état extérieur. De ce fait, nous l’avons estimé entre 2 000 et 3 000 euros, mais il pourrait nous réserver une belle surprise… »

 

 

Un appareil tendance

Il faut dire que le jukebox, que l’on croyait tombé en désuétude, fait son grand retour ces dernières années. « Il connaît un réel regain d’intérêt, initié par la mode des vinyles, détaille Maître Arthur de Moras de l’Hôtel des ventes de Senlis. Les enfants de la société de consommation de masse sont aujourd’hui à la recherche de pièces uniques, authentiques et tangibles. Pour s’en convaincre, il suffit de songer aux nombreux artistes actuels tels que Juliette Armanet, ou encore le groupe L’impératrice, qui éditent leurs albums en version vinyle. La demande est de plus en plus importante. Un magazine anglais notait ainsi en 2016 un bond de 53 % des ventes de vinyles, et aux enchères, la tendance s’est confirmée avec la dispersion de la collection de la discothèque de vinyles de Radio France qui a fait grand bruit en 2017 à Paris, relayée massivement sur les réseaux sociaux. » Aussi, dans ce contexte, le jukebox intéresse à nouveau et attire la jeune génération, à tel point que l’entreprise américaine Crosley, qui avait interrompu sa production pendant vingt-cinq années, a ressorti l’année dernière un tout nouveau modèle, présenté lors du salon annuel de Las Vegas dédié aux technologies innovantes, dont les premiers exemplaires s’étaient envolés à quelques dizaines de milliers d’euros.

 

Retrouvez tous les lots mis en vente samedi 7 avril à Senlis et sur le Live d’Interencheres

 

 

 

 

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