Une cave de 30 000 vins exceptionnels aux enchères au Ritz
Au sein de l’hôtel du Ritz, à Paris, la maison Lombrail-Teucquam met à l’encan du 3 au 7 avril prochain, un ensemble de près de 30 000 bouteilles provenant d’une cave familiale. Une vacation fleuve, balayant l’histoire des grands crus français et estimée entre 5 et 6 millions d’euros.
C’est une vente qui restera dans les annales des enchères viticoles. « On peut parler d’une belle affaire. La maison de ventes parlait d’une cave importante mais j’étais loin de penser que nous allions tomber sur un tel trésor. C’est une sorte de Graal voire de consécration dans une vie d’expert en vins », confie Claude Maratier. Le spécialiste, notamment co-auteur de la Côte des Grands Vins de France chez Hachette jusqu’en 2010, et dont le nom s’est imposé depuis les années 1970 dans le monde des enchères avec la vente du buffet de la Gare de l’Est puis la vente des vins de l’Hôtel Claridge à Paris, est l’expert qui a eu l’honneur d’authentifier la cave mise à l’encan du 3 au 7 avril par la maison de ventes Lombrail-Teucquam.
Le Graal des amateurs de vin
Claude Maratier s’est, en effet, retrouvé face à une véritable caverne d’Ali Baba. Celle d’un amateur, grand collectionneur et passionné des vignobles hexagonaux et de leur histoire. À travers près de 30 000 bouteilles, la vacation fera la part belle à une épopée des plus grandes signatures de la planète vin. Pendant plus de 50 ans, cet acheteur, aujourd’hui décédé, animé par la passion des grands nectars français, a amassé des tonnes de flacons en suivant les recommandations des meilleurs critiques reconnus sur la scène internationale à l’instar de quelques noms faisant autorité comme Robert Parker, Michael Broadbent, James Suckling ou encore Jancis Robinson. Un « magot liquide », aujourd’hui mis aux enchères par les héritiers du collectionneur pour le plus grand plaisir des futurs enchérisseurs-buveurs qui pourront, sur cinq jours, retrouver nombre de pépites au sein du fastueux catalogue édité par la maison Lombrail-Teucquam qui investira pour l’occasion les salons du très chic hôtel du Ritz, à Paris.
Les meilleurs vins dans les meilleurs millésimes
La collection fait office d’un ensemble presque muséal tant la sélection est importante par sa quantité mais surtout par sa qualité. « Le résumé est assez simple : tout y est. Les enchérisseurs vont retrouver uniquement les meilleurs vins dans les meilleurs millésimes. Une expertise de haut vol et quelque peu émouvante en voyant tous ces noms qui ont bercé ma carrière et ma vie d’amateur de grands vins », précise Claude Maratier. Tous les vins ont été minutieusement stockés et cajolés par leur ancien propriétaire qui avait fait spécialement construire une cave, tel un écrin au service de son trésor constitué pendant des années. Surtout, tous sont dans un état remarquable de conservation avec des étiquettes intactes et des niveaux optimaux. « Des bouteilles comme neuves et sorties de la chaîne d’embouteillage, du jamais vu », s’étonne encore Claude Maratier.
De la Romanée-Conti à Petrus, les étiquettes les plus prestigieuses
Parmi les milliers de magnums ou les centaines de caisses bois d’origine de Premiers Grands Crus Classés de Bordeaux, la vacation rassemble les étiquettes les plus prestigieuses à l’instar de Petrus, qui sera suivi des châteaux Le Pin, Trotanoy, La Conseillante, Clinet, Haut-Brion, Mouton-Rothschild, Talbot, Beau-Séjour Bécot ou encore Grand Puy-Lacoste, pour ne citer qu’eux. La Bourgogne, dont les crus continuent à s’arracher sous le marteau, ne sera pas en reste avec des bouteilles des domaines de la Romanée-Conti, Dujac, Coche-Dury, Georges Roumier, Armand Rousseau, Comte de Voguë, Georges Lignier, Jacques Frédéric Mugnier ou Joseph Drouhin. Également la Vallée du Rhône, moins en vue que ses deux régions voisines mais représentée notamment par de nombreux vins de 1978, une année mythique, chez Rayas ainsi que chez Paul Jaboulet, Guigal et Beaucastel.
Parmi les lots phares, citons 6 flacons de Meursault Perrières en 1982 de chez Coche-Dury (6 200 – 8 000 euros), 12 Hermitage signés Paul Jaboulet Aîné millésimés 1978 (6 000 – 7 500 euros), 12 bouteilles du Château d’Yquem 1990 (4 200 – 5 500 euros), un ensemble de 6 magnums de Petrus 1982 en caisse bois d’origine (40 000 – 50 000 euros), 11 bouteilles de Chambertin 1983 de chez Armand Rousseau (18 000 – 20 000 euros) ou encore un assortiment du Domaine de la Romanée-Conti de 1976, attendu entre 50 000 et 60 000 euros.