Le 27 janvier 2023 | Mis à jour le 27 janvier 2023
Une collection de six peintures de Mai Thu aux enchères à Bayeux
par Magazine des enchères
A l’occasion de la succession de l’industriel normand et collectionneur d’art Jacques Pellevet, la maison de vente Bayeux enchères présentera le 5 février un grand nombre de sculptures et de tableaux des XIXe et XXe siècles, dont six peintures du peintre vietnamien Mai Thu, acquises dans les années 1990 auprès de la galerie Apesteguy à Deauville.
Décédé l’an dernier, l’industriel normand Jacques Pellevet a rassemblé sa vie durant une collection exceptionnelle dédiée aussi bien à la sculpture africaine qu’aux tableaux des XIXe et XXe siècles, avec une prédilection pour les paysages de sa région et les nus. Un artiste le séduisit néanmoins plus que tout autre : Mai Trung Thu, dit Mai Thu (1906-1980), dont il découvrit les toiles à la faveur d’expositions à la galerie Anne Apesteguy. Installée à Deauville, cette galerie fut dans les années 1990 le lieu de présentation et de commercialisation privilégié des œuvres de l’artiste vietnamien. « Le fait que le plus grand acheteur de Mai Thu soit situé en Normandie explique la présence significative, et au premier abord surprenante, des six peintures sur soie de l’artiste au sein de la collection de Jacques Pellevet, qui était très attaché au patrimoine artistique et culturel de sa région », remarque le commissaire-priseur Régis Bailleul en charge de la dispersion de la collection Pellevet prévue le 5 février à Bayeux et en live sur Interencheres.
Mai Thu, le peintre de la grâce féminine et de l’innocence enfantine
Mai Thu est réputé pour la délicatesse avec laquelle il sut saisir des scènes de la vie quotidienne, des maternités et des nus féminins. Les six encres et couleurs de la collection Pellevet, exécutées de 1963 à 1978, ne font pas exception à la règle, dépeignant le corps gracile d’une jeune femme pudique, la complicité émouvante d’une mère avec son fils ou l’innocence d’une prière enfantine. Autant d’œuvres arborant les nuances subtiles dont Mai Thu, au moyen de la technique de la peinture sur soie, avait le secret. Les peintures ont la particularité d’être présentées dans leurs cadres d’origine, réalisés par Mai Thu lui-même. « Il s’agit d’un artiste total, pour qui la création ne s’arrête pas à la seule exécution de la peinture. Il était à proprement parler artisan de son œuvre jusque dans ses moindres détails », précise Régis Bailleul.
Mai Thu (1906-1980), Le petit cours d’eau, la baignade, 1978. Encre et couleurs sur soie signée, 95,5 x 72,2 cm (avec cadre). Estimée 100 000 à 180 000 euros.
Des peintures sur soie estimées de 20 000 à 180 000 euros
Bien qu’il soit né en 1906 dans le village de Ro-Nha, au Vietnam, le peintre Mai Thu vécut quarante ans en France, et y demeura jusqu’à la Seconde Guerre mondiale, époque à laquelle il s’engage dans l’armée. « On peut presque le qualifier de peintre français, compte tenu du nombre conséquent de tableaux qu’il réalisa à Paris, notamment dans son atelier du 14e arrondissement, près d’Alésia », note l’expert Eric Lefèvre. L’œuvre de Mai Thu mêle les traditions picturales vietnamiennes et occidentales. « Cela est particulièrement visible dans le tableau Le petit cours d’eau, où la ronde élégante des trois personnages féminins en haut de la toile constitue une référence évidente aux Trois Grâces », détaille Eric Lefèvre. Une alliance habile des styles qui vaut aujourd’hui au peintre d’être l’objet de convoitise de collectionneurs asiatiques autant qu’européens. Ses œuvres, dont la cote ne cesse d’augmenter ces dernières années, enregistrent dès lors des records de vente à l’international. En témoignent l’encre sur soie Plein air, adjugée 794 720 euros en novembre dernier par Aguttes à Neuilly-sur-Seine ou la Femme jouant du luth qui a trouvé preneur à 886 601 euros en novembre 2021 chez Bonhams à Hong Kong. Le 5 février, les enchérisseurs devront quant à eux compter sur une estimation comprise entre 20 000 et 30 000 euros pour l’Enfant en prière, tandis que le Nu à la rose, la Pudeur, la Gourmandise et la Procession sont estimés de 80 000 et 120 000 euros. Des enchères de 100 000 à 180 000 euros sont enfin attendues pour Le petit cours d’eau, la baignade.
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