Le 2 juin 2021 | Mis à jour le 10 juin 2021

Une Mise au tombeau de Delacroix aux enchères dans la Marne

par Renaud Hebert

Le 20 juin à Châlons-en-Champagne, Jean-Charles d’Ornano proposera aux enchérisseurs une Mise au tombeau d’Eugène Delacroix. Cette composition, caractéristique du style tardif du maître romantique, constitue une variation sur un autre tableau du peintre dédié à la Passion du Christ.

 

La composition offerte aux enchérisseurs est une étude qui, selon l’historien de l’art Patrick Noon, pourrait avoir été réalisée par Eugène Delacroix (1798-1863), à la suite d’une rencontre avec le Comte de Geloës, en décembre 1853. Celui-ci détenait la Lamentation sur le corps du Christ conservée aujourd’hui au musée des Beaux-Arts de Boston. De la confrontation de Delacroix avec son œuvre naît une variation présentée par Jean-Charles d’Ornano, qui reprend certains contrastes chromatiques en amplifiant encore la noirceur de la composition. Delacroix renouvelle ainsi sans cesse son approche d’un même sujet, se déclarant lui-même impuissant à réaliser deux œuvres identiques dans une lettre datée de mai 1831. La Mise au tombeau qui sera présentée aux enchères le 20 juin témoigne du style tardif du maître français.

 

Un tableau caractéristique du style tardif de Delacroix

Réalisée dans les années 1850, cette Mise au tombeau est douée d’une grande charge émotionnelle. Le peintre, qui rend compte dans son Journal de ses préoccupations métaphysiques, livre une vision personnelle du dernier épisode de la Passion du Christ. Avec sa touche vibrante, l’artiste parvient à transmettre au spectateur l’affliction relative au sacrifice. La Madone se recueille sur le corps du Christ. La courbe formée par ses bras répond à celle créée par le corps allongé du martyr. Les reflets argentés d’une pelle se distinguent à l’arrière-plan. Les couleurs sont rompues, « sales ». Les tons noirs, blancs, ocres et roux s’entremêlent. L’œuvre est caractéristique du style qu’emprunte Delacroix lors des dernières années de sa carrière.

 

Eugène Delacroix (1798 – 1863) Mise au Tombeau, vers 1853. Huile sur papier marouflée sur toile. Signé en bas à droite : « Eug Delacroix ». Estimation : 20 000 – 40 000 euros.

 

Une étude estimée entre 20 000 et 40 000 euros

Les tableaux de Delacroix sont rares sur le marché. Le record pour un tableau du maître a été établi à New York en 2018 avec un Tigre jouant avec une tortue adjugé à plus de 7 millions d’euros. Du côté des sujets religieux, une Madone a été vendue pour 1,5 million d’euros en 1990, tandis qu’un Christ en croix a trouvé preneur pour 95 923 euros à Paris en 2006. Les amateurs du peintre romantique devront quant à eux composer avec une estimation comprise entre 20 000 et 40 000 euros pour acquérir cette étude des dernières années du maître.

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