Le 5 février 2025 | Mis à jour le 17 février 2025

Une vente de mobilier design des années 1960 à Châtellerault

par Clémentine Pomeau-Peyre

La vente organisée par Artesia le 15 février présente un beau panel de meubles de designers des années 1960. Et il s’agit souvent de créations uniques, pensées pour des endroits très spécifiques. Tour d’horizon. 

 

Première pièce à retenir notre attention, parce qu’elle est unique : un îlot formant meuble de salon, bibliothèque et partie cosy par Mathieu Matégot (6 000 à 8 000 euros). Il a été fabriqué pour la mansarde de l’appartement en duplex d’un médecin en 1961. « Matégot était un ami proche de la famille de ce Docteur Claoué. Il avait imaginé à la fois l’aménagement de sa clinique et de ses appartements privés. Notre ensemble correspond à une époque charnière dans son œuvre, marquant le passage de la tôle perforée au laiton », explique Benoît Thiebault, commissaire-priseur au sein de la maison Artesia. Une autre pièce de Matégot, plus classique, figure au catalogue de la vente du 15 février : une table de salle à manger en bois laqué noir et plateau de verre (1 000 à 2 000 euros).

 

De Jean Prouvé à Olivier Mourgue

Également conçue pour des habitats spécifiques, la chaise Métropole dite Standard de Jean Prouvé (8 000 à 12 000 euros) de la vente est datée de 1952. Ce modèle étudié pour être confortable, pratique et esthétique a équipé de nombreux espaces publics et des institutions culturelles. La série de meubles Djinn d’Olivier Mourgue a elle gagné sa célébrité à postériori. Les fauteuils recouverts de mousse édités par Airborne avec leur ottoman (1 500 à 2 000 euros) et la banquette à accoudoirs deux places (1 500 à 2 000 euros) sont nés en 1965… Et sont entrés dans l’histoire en 1968 lorsque Stanley Kubrick les choisit pour son film 2001 Odyssée de l’espace !

 

 

Charlotte Perriand, l’odyssée des Arcs

Passons ensuite à Charlotte Perriand, et ses meubles imaginés pour la station de ski des Arcs. Ce projet débute à la fin des années 1960, et consiste à imaginer une station complète, très avant-gardiste, des bâtiments ouverts sur les montagnes jusqu’aux plus petits accessoires. Pour l’intérieur des appartements, Charlotte Perriand aménage une cuisine ouverte, des banquettes (utilisables en couchettes), et une salle de bain moulée en plastique orange d’un seul tenant. « Les vendeurs de la douzaine de lots présentés possédaient plusieurs appartements aux Arcs, précise le commissaire-priseur, et au moment où ils les ont vendus, ils ont récupéré le mobilier d’origine ». Au catalogue figurent donc la séparation de la cuisine (1 200 à 1 800 euros), la table (1 000 à 1 500 euros), un banc (1 000 à 2 000 euros) et des tabourets (entre 300 et 2 000 euros), tout en pin.

Venues de la même famille que les meubles de Charlotte Perriand, Benoît Thiebault signale deux pièces plus récentes mais très originales d’Hubert le Gall : une paire de fauteuils avec ottoman en forme de lapin (15 000 à 20 000 euros), et un tapis en laine et bronze patiné Ombre chinoise (12 000 à 15 000 euros). « La famille connaissait bien cet artiste, et a réussi à acquérir ces pièces éditées à très peu d’exemplaires… Le designer leur a apparemment confié que le tapis était l’une de ses œuvres préférées, cela se comprend car elle est vraiment poétique ».

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