Le 27 juin 2025 | Mis à jour le 27 juin 2025

Collection Joseph Pell Lombardi : une Vierge romane du château de Sailhant aux enchères

par Clémentine Pomeau-Peyre

Dans le cadre des ventes du Château de Sailhant, la maison Aguttes présente le 3 juillet une rare statue en bois de la Vierge, datée fin XIe ou début XIIe siècle. 

 

Le directeur du département mobilier et sculptures chez Aguttes ne tarit pas d’éloges sur cette pièce : « C’est le lot le plus important des ventes consacrées à ce château, cette sculpture est extraordinaire à la fois par sa rareté, son histoire, sa qualité… Les Vierges comparables sont soit dans des églises soit déjà dans des collections internationales ».

 

Une rare Vierge auvergnate

En bois de noyer sculpté, cette statue appartient au corpus des vierges auvergnates : « A l’origine de cette iconographie, il y a la vision de l’abbé Robert de Mozac, dont la vie est assez mal documentée, mais il reçoit vers la fin du Xe siècle, une apparition de la Vierge Marie tenant Jesus dans ses bras, dans une position de trône de la sagesse ou Sedes Sapientiae », indique Grégoire de Thoury.

Suite à cette vision, l’évêque de Clermont, Etienne II fait concevoir la première Sedes Sapientiae, décorée d’or et de pierreries (elle sera détruite au moment de la Révolution). Et les artisans locaux s’emparent de ce modèle pour sculpter des Vierges, dont celle-ci, mais cette fois en bois afin d’orner les églises et chapelles locales. « Notre Vierge a été acquise en 1998 par Joseph Pell Lombardi pour la chapelle du château de Sailhant. Mais sa forme très intemporelle, ses traits épurés et son format restreint peuvent intéresser à la fois des collectionneurs de Haute époque et d’art contemporain », espère le directeur de département. Il a prudemment estimé cette statue entre 80 000 et 140 000 euros. 

 

 

Libérer les âmes du purgatoire

A côté de la Vierge, dans la chapelle, le collectionneur new-yorkais avait placé une autre de ses acquisitions : un tronc d’offrande aux âmes du purgatoire (400 à 600 euros). « Cet objet daté du XVIIe siècle, en chêne polychrome, est un symbole de piété populaire puisqu’ils s’agissait de contribuer à libérer les âmes du purgatoire au travers de dons », précise Grégoire de Thoury.

Toujours issu des collections du château auvergnat, un casque bacinet à bec de passereau (3 000 à 5 000 euros) devrait également susciter quelques vocations. Il est en partie du XVe siècle, « et très caractéristique des casques utilisés durant la guerre de 100 ans, on peut l’associer à l’image de du Gesclin par exemple », ajoute Grégoire de Thoury. Il signale également deux arbalètes, la première du XIXe siècle (800 à 1 000 euros), et la seconde du XVIIe siècle (2 000 à 3 000 euros). Elles viennent également rappeler que les châteaux tels que celui de Sailhant étaient d’abord des constructions défensives bâties comme des forteresses, en hauteur. 

Deux autres vacations vont être organisées par la maison Aguttes afin de disperser la collection de Joseph Pell Lombardi : Art impressionniste et moderne le 16 septembre à Neuilly, puis Auction & Motion le 11 octobre à Bruxelles. 

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