Le 20 novembre 2024 | Mis à jour le 20 novembre 2024

La collection d’un héraldiste breton aux enchères dans les Côtes-d’Armor

par Clémentine Pomeau-Peyre

Le commissaire-priseur Karl Benz présentera le 23 novembre à Plérin une étonnante collection héraldique : plus de 400 lots d’objets divers et variés, tous marqués d’armoiries françaises et étrangères.

 

« Notre collectionneur a réuni tout au long de sa vie des armoiries bretonnes, françaises et européennes apposées sur tous les objets possibles, du fer à dorer au bouton de livrée, en passant par des documents papiers, des céramiques, des pièces d’orfèvrerie », explique le commissaire-priseur Karl Benz qui présente aux enchères le 23 novembre à Plérin, dans les Côtes-d’Armor, la collection d’un héraldiste breton.

Les armoiries ou « armes » se sont développées en Europe à partir du XIIe siècle, et il s’agit de motifs établis qui disent l’identité d’une personne, d’une corporation, d’une ville… « Contrairement à ce que l’on imagine, les armes ne sont pas forcément liées à la noblesse », précise le commissaire-priseur. En revanche, les apposer sur un objet quel qu’il soit est toujours une manière de dire « ceci appartient à untel », et cela ne concerne que les pièces les plus prestigieuses. Cette collection est donc également un parcours dans les arts décoratifs, et une manière d’apprécier le travail des meilleurs artisans de chaque époque.

 

Le plaisir de la recherche héraldique

Dans cette catégorie peuvent se ranger le gobelet de voyage du XVIIe siècle orné à l’or des armes de Aeneas Sylvius compte de Caprara (1 200 à 1 800 euros), un cachet tournant à trois faces du XVIIIe siècle venant d’une famille italienne et représentant les armes de l’archevêque d’Ephèse, un monogramme et un portrait d’homme barbu (280 à 320 euros), ou encore un moutardier en métal argenté Christofle gravé des armes des Bourbon Orléans (200 à 300 euros).

 

 

Karl Benz et ses collaborateurs n’ont pas pu identifier 100 % des armoiries, malgré des efforts conjugués avec ceux du collectionneur : « Mais nous savons que certains amateurs achètent justement les objets non identifiés pour poursuivre les recherches, car cette quête permet de replacer l’objet dans son histoire, de savoir qui était où, marié avec qui, à quel moment… » Peut être que l’un d’entre eux identifiera les armoiries polychromes de la grande coupe libatoire (80 à 120 euros) ou celles de la bouquetière d’applique en faïence qui porte la devise « Salve » (50 à 80 euros)…

 

Un marché marqué par un renouvellement générationnel

« Nous avons déjà beaucoup d’intérêt de la part d’archives départementales, de collectionneurs aguerris, et les descendants de familles peu connues qui vont certainement vouloir retrouver leurs objets », estime Karl Benz. Le commissaire-priseur remarque que dans ce domaine, « il y a un renouvellement générationnel, avec des héraldistes quadragénaire qui publient des ouvrages ». La documentation papier est encore indispensable dans ce domaine, et la vente du 23 novembre compte une centaine d’ouvrages de toutes époques sur l’étude des blasons.

Karl Benz signale enfin un coffret rectangulaire en ébène dont le couvercle est incrusté des armes de la famille Ney, d’époque Napoléon III (800 à 1 200 euros). « Il appartenait au fils du Maréchal et ne porte aucune autre décoration, comme une façon d’affirmer à la face du monde « nous sommes les Ney ».»

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