Le 26 octobre 2018 | Mis à jour le 31 octobre 2018

Charlotte Antoine : « Toutes les journées sont différentes »

par Diane Zorzi

Charlotte Antoine a quitté sa Belgique natale pour embrasser la carrière de commissaire-priseur. Salariée au sein de l’office de Maîtres Jean Rivola et Solène Lainé à Caen, elle raconte avec passion son amour indéfectible du métier…

 

C’est à New York que Charlotte Antoine se frotte pour la première fois au monde des ventes aux enchères. Agée de seize ans, elle assiste, émerveillée, à une vague d’enchères millionnaires. « C’était une vente d’art contemporain, explique-t-elle. Les prix montaient extrêmement vite et atteignaient des records. J’étais galvanisée par l’ambiance ! » Portée par l’adrénaline, la jeune femme se rêve déjà en haut du pupitre, marteau en main. A l’issue de ses études secondaires, elle entreprend une licence et un master d’histoire de l’art à Bruxelles et mène en parallèle des études de droit à Paris. « Au fil des années, alors que mon projet professionnel se dessinait, la formation française m’a semblé incontournable et particulièrement à même de m’offrir le bagage culturel nécessaire pour exercer ce métier. J’ai donc quitté la Belgique pour devenir commissaire-priseur. »

 

« Le matin on peut faire une vente de bijoux et l’après-midi enfiler ses bottes en caoutchouc pour une vente de vaches dans la boue, à même l’enclos ! C’est la beauté du métier. »

 

Au cours de sa formation, Charlotte Antoine alterne les stages au sein des structures les plus diverses. « J’ai d’abord rejoint des maisons de ventes internationales comme Sotheby’s, Artcurial ou Pierre Bergé. J’y ai découvert des objets exceptionnels. Mais très vite et au contact de Maître Philippe Rouillac à Vendôme, puis de Maîtres Jean Rivola et Solène Lainé à Caen, je me suis rendue compte que la vision des commissaires-priseurs de province me correspondait davantage. J’y trouvais, en plus du contact avec les chefs-d’œuvre, la polyvalence et le rapport humain qui me manquaient au sein des grandes structures. » Avide de découvertes, la jeune femme découvre un métier riche où l’art se mêle aux mondes du véhicule et du matériel professionnel. « J’ai toujours été passionnée par l’art. J’ai grandi dans une famille d’amateurs d’art. Mes grands-parents étaient collectionneurs et j’ai eu la chance de visiter très tôt la plupart des musées européens. Mais la formation de commissaire-priseur m’a permis de me familiariser avec d’autres domaines tout aussi passionnants. » Avec les ventes de matériel professionnel, elle découvre, derrière les outils, des métiers dont elle ne soupçonnait pas l’existence. « Toutes les journées sont différentes. Le matin on peut faire une vente de bijoux et l’après-midi enfiler ses bottes en caoutchouc pour une vente de vaches dans la boue, à même l’enclos ! C’est la beauté du métier. »

Le 6 septembre 2018, Charlotte Antoine dirigeait ainsi à Caen sa toute première vente. « J’avais répété mon discours d’introduction. Mais passées les premières appréhensions, c’était un réel plaisir de se retrouver enfin devant le public, marteau en main ! La vente est passée à une vitesse incroyable. Je me suis sentie dans mon élément. » Depuis, la commissaire-priseur enchaîne les ventes et n’attend plus qu’une chose, diriger les suivantes.

 

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