Le 14 décembre 2023 | Mis à jour le 15 mars 2024

Les bonnes affaires des ventes aux enchères de vins

par Clémentine Pomeau-Peyre

Les ventes aux enchères de vins se multiplient en fin d’année. L’occasion de se constituer ou de renouveler sa cave, en profitant d’estimations particulièrement attractives. Conseils d’experts. 

 

« Le marché est compliqué depuis quelques mois, affirme d’emblée Pascal Kuzniewski, certaines ventes récentes ont eu des taux d’invendus élevés, et les estimations ont parfois été revues à la baisse ». L’expert voit plusieurs raisons à cette morosité : « Il y a eu des ventes massives en Asie et en Europe ces derniers mois, des grandes caves et des vins prestigieux, le marché est peut être un peu saturé. Et les acheteurs chinois souffrent d’un contexte économique difficile ». Il prépare néanmoins trois jours de ventes, du 27 au 29 décembre pour Besch Cannes Auction, avec au moins 2 600 lots… Une vente qui totalise habituellement autour de 3 millions d’euros d’adjudication. « Nous présentons des vins entre 50 et 50 000 euros, les bouteilles les plus chères étant toujours les Romanée-Conti ». 

 

La flambée des Bourgognes

Une bouteille de Romanée-Conti est ainsi estimée entre 15 000 et 18 000 euros dans la vente cannoise du 28 décembre. Peu de gens peuvent s’offrir ce type de bouteilles,« et les acheteurs sont essentiellement des marchands, qui envoient ces vins à l’export, et comme ils ne le font plus, cela explique les difficultés sur ce segment des vins de prestige », analyse Denis Bernard, l’expert de la vente de grands vins organisée par la maison Richard le 20 décembre. Une analyse particulièrement vraie pour les Bourgognes, qui ont connu une hausse spectaculaire ces dernières années. Mais pour rester un peu dans les très grands Bordeaux, les Petrus peuvent aujourd’hui représenter un investissement plus raisonnable : une bouteille de 1983 est estimée 1 700 à 2 000 euros par l’Hôtel des Ventes de Montpellier dans sa vente du 15 décembre. Et Denis Bernard a choisi de proposer pour 1 950 à 2 100 euros une caisse de six Château Lafleur Pomerol 2014 à Villefranche-sur-Saône.

 

 

De la Loire à la Vallée du Rhône, des domaines accessibles

Domaine donc plus complexe, car il a connu la plus forte hausse, le Bourgogne affiche des estimations encore très solides qui peuvent encourager les amateurs à se tourner vers d’autres vignobles. « Il faut signaler de belles bouteilles à prix raisonnables du côté de la Vallée du Rhône ou de la Loire, ou encore des vins étrangers », énumère Pascal Kuzniewski. Des vins qui n’ont pas connu de forte hausse, mais sont toujours des vins de garde, comme pratiquement tous les vins présentés dans les ventes aux enchères. Retenons par exemple du côté des Côtes du Rhône les Condrieu, Côtes Rôties, Crozes-Hermitage, Châteauneuf-du-Pape… Et pour exemple six bouteilles de Condrieu Domaine du Chêne 2000 estimées 120 à 150 euros ou trois Côtes Rotes Domaine de Vallouit 1998 à 60-75 euros dans la vente de l’étude Thierry de Maigret

« Sur ce marché du vin cohabitent plusieurs mondes, abonde Denis Bernard. Celui des vins spéculatifs, et celui des vins accessibles, avec lesquels les particuliers peuvent se constituer une cave… Il faut dans ce cas ajouter aux Bordeaux et Bourgognes les vins du Languedoc et de la Loire ». Dans la vente qu’il organise avec l’étude Palais à Saint-Etienne le 19 décembre sont inscrits au catalogue une série de Coteaux du Languedoc 2005, entre 120 et 180 euros les trois bouteilles, et pour les vins de Loire deux Saumur Champigny Clos Rougeard 2003 à 480-520 euros. 

Souvent relégués en fin de vente et présentés en lots disparates, les vins étrangers (italiens, américains, espagnols…) peuvent réserver de bonnes surprises. Et vu leurs faibles estimations, le risque est faible.

 

 

Investir dans le champagne

Terminons avec le vin le plus pétillant : le champagne. Les dernières tendances sur ce marché mettaient en avant les vieux millésimes, datés des années 1980-1990. « C’est toujours le cas, avance Pascal Kuzniewski, et les enchères sont moins favorables pour les bouteilles plus récentes ». C’est donc le moment d’investir et de conserver (dans les meilleures conditions possibles). Quelques idées issues de la vente Thierry de Maigret : six bouteilles de Charles Heidsieck 1989 à 240-300 euros ; six de Laurent Perrier 1988 à 210-240 euros ; ou cinq de Roederer Blanc de blanc 2005 à 200-250 euros. Mais pour fêter un événement exceptionnel, il peut être judicieux de mettre au frais des flacons plus prestigieux : 275 à 300 euros pour un magnum Jacquesson 2008 dans la vente de Villefranche-sur-Saône, ou 400-600 euros pour un coffret Ruinart contenant 6 bouteilles de 1998 proposé par l’étude Martinie à Brive-la-Gaillarde le 19 décembre. 

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