
A l’école du dessin académique
Nus académiques, études d’expressions et petits putti grassouillets… Maître Jacqueline Cousin dispersera le dimanche 28 juillet 2013 aux Andelys une collection de croquis du XVIIIe siècle. .
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Une assemblée d’hommes nus, contorsionnés, abasourdis, crispés et illuminés se réunira le dimanche 28 juillet 2013 aux Andelys suite à l’invitation de Maître Jacqueline Cousin. Ces personnages esquissés au fusain, à la sanguine et à la craie blanche sont dessinés avec tant de réalisme qu’ils semblent animés d’une véritable humanité. Tous ont été réalisés au XVIIIe siècle par des étudiants en art. « A l’époque, les professeurs incitaient leurs élèves à parfaire leur technique. A l’image des pianistes s’attelant à leurs gammes, les apprentis dessinateurs travaillaient sans cesse à copier les tableaux et multiplier les croquis de nus, jusqu’à ce que les expressions du visage et la physionomie des corps soient parfaitement recomposées », précise la commissaire-priseur.
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Bien qu’il s’agisse de travaux d’étude, ces dessins restent avant tout « l’expression fraîche et spontanée de l’artiste, qui transcrit ses obsessions esthétiques, ses doutes et ses emballements… A l’inverse de la peinture à l’huile, où les émotions sont souvent mises en scène », observe Maître Cousin. L’engouement pour ces œuvres d’art inabouties s’avère d’ailleurs de plus en plus partagé, surtout depuis la récente exposition sur le nu académique, organisée au musée des beaux arts de Bordeaux en 2011.
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En observant la plastique des hommes figurant sur les dessins de la vente, il paraît légitime de se demander si les garçons de l’époque étaient vraiment tous dotés d’une saillante musculature ? Rappelons tout d’abord que la plupart des modèles disposés derrière les chevalets étaient des statues. Par ailleurs, la mythologie demeure alors l’une des principales sources d’inspiration. Omniprésents dans l’esprit des jeunes dessinateurs, les dieux de l’antiquité les inspirent continuellement. De l’extrême jeunesse d’Apollon à la force d’Hercule : les traits de crayons s’approchent au plus près des divins canons de beauté.
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En plus d’une vingtaine de nus académiques, la commissaire-priseur dispersera une trentaine d’études de mains, de gestes et d’expressions, ainsi que des représentations de petits anges dodus. « L’ensemble provient d’une collection italienne. Les dessins sont présentés en feuille, sans cadre ni verre. Comme aucun d’eux n’étaient exposés, ils n’ont pas été abîmés par la lumière », explique Maître Cousin, avant de préciser que les estimations s’étaleront de 150 à 600 euros.
Lien vers l’annonce de la vente
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