Avec Bugatti, le bronze sort ses griffes
[Lot du jour] La tête baissée et la queue en balancier, le magnifique félin au pelage de bronze à patine brune marche délicatement. Cette œuvre de l’artiste français Rembrandt Bugatti (1884-1916) est mise en vente par Maître Frédéric Delobeau, le samedi 8 février 2014 à Amiens.
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Frère du fondateur de la marque automobile du même nom, Rembrandt Bugatti est depuis toujours envoûté par le monde animal. Le bestiaire de son œuvre est très varié : il représente aussi bien des animaux européens qu’exotiques, en passant par des oiseaux, des reptiles, toujours avec une grande dextérité.
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Au cours de sa vie il s’installe près du zoo d’Anvers (considéré à l’époque comme le plus important du monde) qui lui offre même un atelier. Il passe ses journées à contempler, nourrir et dessiner les animaux en cages. Sa rencontre avec les félins le bouleversa totalement. Vers 1904-1907, un beau face-à-face se crée entre lui et une panthère. Ému par cet animal il tente de capter grâce à la sculpture son instinct sauvage encore très présent malgré son enfermement.
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Sa parfaite maîtrise de la plastiline, pâte à modeler très malléable qui ne durcit pas, lui permet de représenter les lignes fortes des animaux dans le temps et l’espace. Il commence par une saisie rapide et impétueuse des volumes puis entre dans l’extrême précision.
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En 1904, le sculpteur rencontre Adrien Hébrard (1865-1937), célèbre fondeur d’art, immédiatement séduit par les œuvres du sculpteur animalier. Il réalise donc pour lui des copies en fonte à la cire perdue dont notre « Panthère marchant » en 54 exemplaires, sur laquelle il appose le cachet « D-5, A.A Hébrard ». A l’époque Hébrard est le seul à instituer ce marquage visant à limiter l’édition des répliques en les comptabilisant.
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Dès 1906, de nombreux collectionneurs tel que le Baron de Rotschild achètent les œuvres de Rembrandt Bugatti. Aujourd’hui encore, le marché de l’art plébiscite ses œuvres, faisant de lui le sculpteur animalier le plus coté. En 2009, le musée d’Orsay lui ouvre même une galerie de 30 mètres. Estimée de 200 000 et 250 000 euros, la « Panthère marchant » est une des sculptures les plus abouties de son travail et déchaînera inévitablement des foules de futurs collectionneurs.
Lien vers l’annonce de vente du lot
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