Le 26 mai 2014 | Mis à jour le 28 mai 2014

« La Grande dame » s’envole à 500 000 euros

par Magazine des enchères

Mise à jour du mardi 27 mai 2014 : Notre « Grande Dame », œuvre exceptionnelle du peintre hollandais Eglon Van Der Neer (1634-1703) a dépassé son estimation haute de 400 000 euros pour atteindre les 500 000 euros prix marteau !

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Si les historiens de l’art connaissaient son existence et sa description, « La Grande dame » ne montrait plus son visage depuis plus de 140 ans… L’une de ses dernières apparitions publiques remonte au mois de mars 1860 à Paris. A l’époque, Maître Eugène Escribe organise une vente de tableaux anciens parmi lesquels figure cette femme énigmatique sur sa toile de 1665, mesurant 64 par 55,5 centimètres.  « Ce titre de grande dame convient parfaitement à la personne que le pinceau d’Eglon van der Neer nous montre descendant un escalier de deux marches, ayant à droite son chien, et regardant à sa gauche un singe enchaîné sur un pilastre où se trouve jeté un tapis. Elle est vêtue d’une jupe en satin cerise brodée d’or et d’un corsage avec une seconde jupe en satin blanc et crevés en satin cerise. Un collier, des bracelets, des boucles d’oreilles et une double chaîne de corsage avec agrafe en perles complètent sa parure », décrit alors le catalogue. Le tableau est alors acheté par un certain Raffaele de Ferrari, duc de Galliera, un homme d’affaires italien qui a fondé le Crédit mobilier avec les frères Pereire. Ces deux banquiers et amateurs d’art, rivaux des Rothschild, récupèrent bientôt la belle pour l’exposer dans leur galerie parisienne de la rue du Faubourg Saint-Honoré.

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Lors de la dispersion de la collection Pereire en 1872, « La Grande dame » est acquise par un autre financier, le baron Rodolphe Hottinguer. Et depuis cette vente aux enchères, plus aucune trace ni mention de notre héroïne… Jusqu’à ce que Maître Mathilde Sadde-Collette la retrouve par hasard au cours d’un inventaire dans une maison près de Moulins, où le propriétaire des lieux lui avait demandé de venir expertiser un autre tableau. La commissaire-priseur proposera cette toile du siècle d’or hollandais lors de sa vente du lundi 26 mai 2014 depuis son hôtel des ventes moulinois et en direct sur le Live d’Interencheres, avec une estimation de 300 000 à 400 000 euros.
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Cette redécouverte intervient deux ans à peine après le premier trésor du Bourbonnais révélé par  Maître Sadde-Collette. En 2012, une nature morte du maître flamand Osias Beert l’Ancien (1580-1624), retrouvée chez un particulier de l’Allier avait en effet été adjugée à 450 000 euros. L’auteur de « La Grande dame » est un peu plus tardif. Il s’agit d’un dénommé Eglon Hendrick Van der Neer (1634-1703), qui a appris la peinture auprès de son père, le paysagiste Aert van der Neer (1603-1677). Mais l’enfant de la balle se différencie très vite des clairs de lune de son aîné pour s’adonner aux scènes de genre et aux portraits, qu’il traite avec une grande finesse. Les plus beaux de ses portraits sont ceux réalisés dans les années 1660-1670, pour une riche clientèle d’Amsterdam, Leyde ou La Haye. Sa réputation lui a en effet permis de choisir ses clients, qu’il représente dans de riches décors et pour lesquels il adapte costumes, accessoires et postures, excellant dans le rendu du satin et des tapis. Beaucoup plus rare, notre tableau relève plus de la scène d’intérieur que du portrait proprement dit. Van der Neer a réalisé une autre œuvre très proche de celle-ci, avec une toilette quasiment identique, intitulée « La Jeune femme au plat d’huîtres » qui est conservée dans un musée à Vienne.

Lien vers l’annonce de la vente

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