Coups de cœur de commissaires-priseurs
Les acrobaties de Gustave Doré, les tenues d’équipage de l’attelage du château des Vaux et le médaillons des chevaliers de l’ordre de Savoie au programme des coups de cœur des commissaires-priseurs pour leurs prochaines ventes à Marseille, Paris et La Flèche.
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Les tenues Philibert, Lucien, Herman et tous les autres membres de l’attelage
« La fortune du marquis d’Aligre était colossale. Etienne Jean François d’Aligre (1770-1847), sixième marquis du nom possédait plus de 20 000 hectares de terre et une centaine de propriétés. Au début du XIXe siècle, il s’installe au château des Vaux, situé près de Chartres aujourd’hui occupé par la fondation des orphelins apprentis d’Auteuil pour l’accueil des jeunes en difficulté. Ces six uniformes destinés à l’équipage d’un attelage proviennent des souvenirs du marquis. Il s’agit des livrées (tenues) du postillon, qui conduisait la voiture hippomobile — alors que le cocher est assis sur un siège, le postillon lui monte à cheval –, et des piqueurs qui sont chargés du convoi pendant le trajet. Réservées à des attelages de haut standing et pour des sorties exceptionnelles, ces six tenues raffinées, rehaussées de passementeries, de galons et de boutons aux armoiries de la famille d’Aligre ont été confectionnées par un tailleur de luxe du nom de Carette, installé boulevard Haussmann à Paris, comme l’indique l’étiquette. Chacune de ces livrées porte le nom de celui qui la revêtait : Philibert, Lucien, Herman et Gatin. Nous les avons retrouvées soigneusement rangées dans de grandes malles remplies de vêtements et de textiles de la famille du marquis, qui figureront également au programme de la vente », Maître Cyril Duval à propos des six livrées estimées de 2 000 à 3 000 euros mises aux enchères samedi 19 novembre 2016 à la Flèche.
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La Pyramide humaine de Gustave Doré : la vie comme un exercice d’équilibre
Peintre, sculpteur et graveur célèbre pour ses illustrations de romans écrits par les plus grands auteurs de son temps (Balzac, Hugo, Gauthier, Châteaubriand…), Gustave Doré (1832-1883) était aussi… acrobate ! La mise aux enchères de l’une de ses rares sculptures intitulée la « Pyramide humaine », vendredi 18 novembre 2016 à Paris par Maître Etienne De Baecque, commissaire-priseur lyonnais, sera l’occasion de rendre hommage à cette facette méconnue de sa vie d’artiste. À en croire les témoignages de ses contemporains, Gustave Doré était autant passionné d’art que de gymnastique et son goût et sa pratique des acrobaties étaient indissociables de sa personne. Au cours d’un voyage à Vérone, il se lança en pleine rue dans une série d’exercices acrobatiques et la foule stupéfaite et émerveillée ne manqua pas de le remercier quand il fit tourner son chapeau. De nombreux autres témoignages affirment qu’il n’était pas rare de lui voir faire le tour de son atelier sur les mains, les pieds en l’air ! Estimée de 60 000 à 80 000 euros, cette sculpture de 59 centimètres de haut capte immédiatement l’attention du spectateur par l’originalité de sa composition et le traitement rocambolesque de la notion d’équilibre. La sculpture est pourtant le dernier grand domaine artistique qu’il aborda à partir de 1877, à l’âge de 45 ans. Seules 37 sculptures de sa production sont aujourd’hui recensées. Cette œuvre, qui provient d’une collection particulière Rhônalpine, est une épreuve rarissime.
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Le médaillon de l’Annonciation : un objet religieux et politique
« Je te salue, Comblée-de-grâce, le Seigneur est avec toi. » Ainsi se présenta l’ange Gabriel, envoyé par Dieu à Nazareth face à la Vierge Marie, pour lui annoncer la venue du Fils de l’Homme. La scène de l’Annonciation, représentée sur ce médaillon circulaire en or émaillé et rehaussé de perles, est sans nul doute l’un des passages de la Bible les plus représentés dans l’art occidental du début du Moyen Age jusqu’à la fin du XIXe siècle. La disposition classique permet facilement d’identifier la Vierge, à gauche, recevant la visite de Gabriel pour lui annoncer la nouvelle de sa grossesse miraculeuse. En partie supérieure se trouve la colombe du Saint-Esprit, sanctifiant la scène de sa bénédiction. Bien que de nombreux bijoux similaires à celui-ci, issus notamment des ateliers parisiens de la fin du Moyen ge, soient aujourd’hui connus, il reste toutefois difficile de savoir la destination précise de ce médaillon. Il semble toutefois probable que ce dernier puisse se rattacher à l’iconographie de l’ordre de chevalerie de Savoie. C’est en effet sous Charles II, dès 1518, que la scène d’Annonciation devint la marque des chevaliers du Collier de Savoie, qui portaient leur médaille soit au collier, soit à un simple ruban. Cette médaille de 30 millimètres de diamètres, datant du XVIe siècle sera mis aux enchères mercredi 16 novembre 2016 à Marseille et sur le Live d’Interencheres par Maîtres Gérard de Dianous et Emmanuel Dard avec une estimation de 8 000 à 10 000 euros, à l’occasion de la dispersion d’un exceptionnel ensemble d’ordres de chevalerie provenant d’une grande famille d’Europe.
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