
Coups de coeur de commissaires-priseurs
Van Gogh, Vallotton et la révolution industrielle figurent au programme de la sélection de tableaux effectuée par les commissaires-priseurs parmi les objets présentés lors de leurs prochaines ventes aux enchères.
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Vallotton en cadeau
« Je suis particulièrement touché par ce tableau, et notamment par son histoire. Félix Vallotton (1865-1925) est âgé de 57 ans lorsqu’il le réalise en 1922. Le peintre est alors installé dans le Sud à Cagnes-sur-Mer avec son épouse et semble manifestement mener une vie paisible, comme le montre la sérénité et la quiétude qui émane de ce tableau. Cette huile sur toile de 65 par 54 centimètres se retrouve ensuite entre les mains de René Max Weill dit Romain Coolus (1868-1952), écrivain et ami très proche de Vallotton. Après la Seconde Guerre mondiale, l’auteur fera don de cette œuvre à la grand-mère de son actuel propriétaire, pour la remercier de l’aide précieuse que sa famille lui a prodigué pendant le conflit. Nous sommes ravis de pouvoir mettre ce tableau en valeur en le proposant à la vente lundi 25 novembre 2013, alors que la grande rétrospective consacrée à l’artiste est toujours à l’affiche au Grand Palais (jusqu’au 20 janvier 2014 à Paris). L’exposition présente d’ailleurs « Mimosa en fleur à Cagnes », une toile réalisée en 1921 et représentant également une vue de Cagnes-sur-Mer. » Maître Fabien Mirabaud à propos du tableau « Église Saint-Anne à Cagnes » de Félix Vallotton mis en vente le lundi 25 novembre 2013 à Paris pour une estimation de 80 000 à 100 000 euros.
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Une nature morte de Van Gogh
« Il n’y avait pas eu de tableau de Van Gogh en vente sur le marché français depuis 1993 ! Le mercredi 27 novembre 2013 à Paris, la maison Million mettra aux enchères une nature morte de l’artiste réalisée entre 1884 et 1885, alors qu’il est âgé d’une trentaine d’années. Depuis 1883, Vincent van Gogh est installé à Nuenen, aux Pays-Bas. Son nouvel atelier lui plaît beaucoup et il se consacre alors à la peinture à l’huile, ce qu’il n’avait pas pu faire jusqu’alors faute de moyens financiers. Vincent se lance dans une série de peintures dans lesquelles il arrange inlassablement des récipients de terre cuite et des bouteilles pour composer chaque fois une nouvelle nature morte. Durant la même période, il se passionne également pour la théorie de la couleur et arrive notamment à cette conclusion : « Deux tons rompus juxtaposés s’atténuent l’un l’autre, tandis que la combinaison d’un ton rompu (gris rouge) et d’un ton entier (rouge) accentue leur effet. » En plus de l’intensité et de la vigueur apportées à chacune de ses touches, le positionnement précis de la lumière est également remarquable dans cette composition aux tons sourds, dans laquelle les objets semblent dialoguer… Notre tableau a longtemps appartenu au grand historien d’art Hendricus Petrus Bremmer (1871-1956), qui s’est particulièrement intéressé à l’œuvre de Van Gogh. Bremmer était d’ailleurs le conseiller artistique de madame Hélène Kröller-Müller, collectionneuse de renom qui a permis de constituer l’un des plus beaux ensembles du peintre, qui est aujourd’hui conservé dans le musée néerlandais d’Otterlo.» Cécile Ritzenthaler, expert, à propos de la « Nature morte aux bouteilles, ornements de cheminée, coquillage » de Vincent Van Gogh. Une huile sur toile marouflée sur panneau parqueté (32 x 41,3 cm) mise aux enchères le mercredi 27 novembre 2013 à Paris par la maison Million pour une estimation de 500 000 à 600 000 euros.
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Quand Rouen voit double
« J’ai pour ma part un double coup de cœur pour deux aquarelles identiques. Il s’agit d’un très grand tableau de plus d’un mètre de large représentant Rouen et de son exacte reprise dans un plus petit format de 45 par 60 centimètres. Ces deux œuvres ont été réalisées par le même artiste, Frank Boggs dit Franck-Will (1900-1950), peintre et aquarelliste de talent, aussi connu pour ses vues de Paris que pour ses paysages normands. On peut se demander pourquoi Franck-Will a peint ses deux compositions identiques ? Était-ce pour satisfaire le désir d’un collectionneur ? L’artiste appréciait-il tellement le thème de cette œuvre qu’il aura voulu la reproduire dans un autre format ? Le mystère reste entier. J’aime beaucoup le traitement que Franck-Will fait de Rouen, ma ville, que l’on découvre ici à la fin du XIXe siècle, à l’époque de sa grande activité économique. Idéalement placée entre Paris et Le Havre, le port de Rouen était alors une étape incontournable pour le transport des marchandises. Comme en témoigne la présence des nombreuses et grouillantes embarcations et surtout de la péniche monumentale qui occupe le tiers du tableau. Personnage principal de cette peinture, le bateau surmonté de sa cheminée fumante symbolise à lui seul la révolution industrielle qui se joue à l’époque. Une autre figure importante de cette toile s’avère être la Seine, dans laquelle se reflètent la grande flèche et les deux clochers de la cathédrale. » Maître Delphine Bisman, à propos du « Port de Rouen » de Frank-Will, deux aquarelles de 87 sur 113 centimètres (estimée à 3 000 euros) et de sa reprise de 45 par 60 centimètres (estimée à 600 euros) qui seront proposées à la vente dimanche 24 novembre à Rouen.
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