Coups de cœurs de commissaires-priseurs
Jouer avec une petite locomotive routière, voir apparaître le Christ en croix dans les bois d’un cerf, admirer un grand panneau mural réalisé avec le même soin qu’un tableau de chevalet et s’imprégner du vague à l’âme du peuple basque… Le métier de commissaires-priseurs réserve souvent de bonnes surprises !
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Jouer à la petite loco routière
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« Autrefois, sur la route, les automobilistes pouvaient se faire doubler par… une locomotive ! Des locomotives routières, appelées également locomobiles, qui roulaient de la fin du XIXe siècle jusqu’au années 20, surtout en Angleterre et plus rarement en France. Conduites principalement par des cantonniers, chargés de l’entretien de la chaussée, et par des forains, ces véhicules pouvaient tracter des remorques et autres roulottes, et activer des appareils grâce au mouvement produit par leur volant d’inertie. Cette source motrice placée sur la locomobile est ici représentée par le volant bleu.
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De toute ma carrière d’expert en jouets anciens, jamais je n’avais vu de locomobile miniature. Ce très rare modèle a été réalisé par la fabrique française C.R au début du XXe siècle. La manufacture produisait habituellement deux types de petites voitures : des véhicules bons marchés ou très haut de gamme. Or, notre locomotive routière s’avère d’une qualité intermédiaire. Si sa tôle vernissée et soudée est d’ordinaire réservée aux modèles accessibles, le détail des pistons est minutieusement réalisé et donc beaucoup plus ambitieux. »
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Olivier Vergne, expert en jouets, à propos de la locomobile routière miniature en tôle vernissée de marque C.R, estimée de 1 000 à 1 200 euros, qui sera mise aux enchères le vendredi 12 juillet 2013 à Nîmes à l’occasion de la vente de Dinky Toys et de jouets anciens retransmise en direct sur le Live d’Interencheres.
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Une décoration murale digne d’un tableau de chevalet
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« Les tableaux de Paul Emile Chabas (1869-1937) sont rarement d’une aussi grande taille ! Cette huile sur panneau de 148,5 par 117 centimètres se distingue considérablement des petits formats que le peintre a l’habitude de faire. Elle devait être destinée à la décoration d’une importante demeure, pour être collée directement sur le mur. Son thème, une balade le long d’une rivière, et la lumière douce et poudrée qui s’y dégage sont caractéristiques de l’œuvre de Chabas.
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Malgré l’importante dimension du support, l’artiste a réalisé un travail particulièrement minutieux en soignant chaque détail, comme pour un tableau de chevalet. Ce qui n’était pas toujours le cas des décorateurs de l’époque qui proposaient généralement des décorations murales plus enlevée et plus rapidement exécutées. »
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Laëtitia Pellisson, expert en tableaux des XIXe et XXe siècles, à propos du « Paysage » de Paul Emile Chabas estimé de 2 000 à 2 500 euros, qui sera mis aux enchères le dimanche 7 juillet 2013 par la maison de ventes Chevau-Légers Enchères.
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Apparition divine dans les bois du cerf
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« Cette tête de cerf datée de 1768 ornait la façade d’un manoir breton de la région du Porzay. Compte tenu de la fréquence des réemplois architecturaux en Bretagne, il est possible d’imaginer qu’elle provenait autrefois d’une ancienne chapelle ou d’une autre construction religieuse. Sculptée dans du granit breton, un matériau proche du gré et assez facile à travailler, la tête est recouverte de traces d’érosion et de lichens, prouvant qu’aucune restauration n’a été effectuée.
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Entre les bois de l’animal s’élève un Christ en croix. La composition renvoie immédiatement à l’histoire d’Hubert, le saint patron des chasseurs. Au cours d’une chasse, Hubert vit un cerf d’une extraordinaire grandeur. Alors que le chasseur le poursuivait, l’animal s’arrêta d’un coup et le Christ apparut soudain entre ses bois. Impressionné par ce miracle, Hubert laissa la vie sauve au cerf et se retira du monde pour devenir moine. Les représentations de Saint-Hubert et de son cerf sont particulièrement rares en Bretagne. Notre sculpture est estimée de 2 000 à 3 000 euros. »
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Maître Yves Cosquéric, à propos de la tête de cerf dite de Saint-Hubert qui sera mise aux enchères le dimanche 7 juillet 2013 à Douarnenez à l’occasion de sa vente de l’âme bretonne.
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Le vague à l’âme du peuple basque
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« J’ai découvert ce tableau dans un garage, oublié contre un mur… Si ses propriétaires le trouvent un peu trop triste à leur goût, moi, il m’a tout de suite plu. J’ai d’abord été sensible à ces petites touches de couleur totalement divisionnistes qui rappellent le travail d’Henri Martin ou d’Henri Le Sidaner. Je ne connaissais pas le nom du peintre, Anselmo Guinea (1855-1906) mais après quelques recherches, je me suis aperçu que cet artiste venait de faire l’objet d’une rétrospective au musée de Bilbao en 2012. D’après le catalogue de l’exposition, notre tableau apparaît comme une œuvre importante de Guinea, aussi bien par ses dimensions (94×105 centimètres) que par son sujet.
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Cette huile sur toile donne à voir le quartier pauvre et industriel de Zorrosaure à Bilbao, à la toute fin du XIXe siècle. Tandis qu’elle jette au loin son regard triste, une mère protège son enfant en l’enveloppant dans son châle. Le garçon porte le béret rouge traditionnel des Basques. Il manque un bouton à son manteau, qui a d’ailleurs été rapiécé. Je suis très touché par l’ambiance qui émane de ce tableau. L’atmosphère douloureuse et mélancolique suggérée par l’emploi des couleurs, et les nombreux détails évocateurs. Le vague à l’âme du peuple basque y est parfaitement retranscrit. »
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Maître Pierre Ségeron à propos du « Paysage de Zorrosaure, Bilbao, 1896 », une huile sur toile de Anselmo Guinea, qui sera mise aux enchères le samedi 6 juillet 2013 à Poitiers pour une estimation de 12 000 à 15 000 euros.
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