Dans l’intimité de l’homme au canotier
De ses légendaires chapeaux de paille aux photos dédicacées de ses célèbres amis en passant par ses pianos et sa baignoire : les souvenirs de la star du music-hall Maurice Chevalier seront dispersés le 9 décembre 2013 à Paris. L’occasion de redécouvrir les folles années de cette vedette de l’entre-deux-guerres.
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Pas moins de six canotiers, sans compter ceux qui décorent les assiettes et les plats d’un service de table en céramique, ainsi qu’un cendrier en forme de canotier, des pochettes en soie brodées d’un canotier et un postiche du Manneken Pis coiffé d’un canotier : un simple coup d’œil jeté au catalogue de vente permet de deviner qui est l’ancien propriétaire de la collection dispersée le lundi 9 décembre 2013 à Paris, par la maison Digard et Pestel-Debord. Il s’agit bien sûr de « l’homme au canotier », interprète du « Twist du canotier », le chanteur et comédien Maurice Chevalier (1888-1972).
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Les commissaires-priseurs disperseront le contenu de sa dernière maison de Marnes-la-Coquette, située dans un vaste parc privé à seulement quelques kilomètres de Paris. La vedette internationale, dont le nom figure sur l’une des étincelantes étoiles du Walk of Fames d’Hollywood acquiert cette demeure en 1952. A la « Louque », comme la surnommait Maurice Chevalier en hommage au petit nom qu’il donnait à sa mère, sont reçues toutes les plus grandes vedettes du moment : d’Edith Piaf à Tino Rossi en passant par Judy Garland, Alain Delon, Romy Schneider et Marlène Dietrich… L’actrice allemande lui dédicace d’ailleurs son livre « ABC » en écrivant au feutre rouge « Pour toi Maurice ! Marlène qui t’aime » (estimé de 300 à 500 euros).
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Parmi les autres ouvrages dédicacés issus de sa bibliothèque figurent les autographes d’Antoine de Saint Exupéry, Tristan Bernard, Eugène Ionesco, Marcel Pagnol, mais également celui de Louis-Ferdinand Céline sur son ouvrage « Me Culpa ». « À Maurice Chevalier, un fidèle spectateur de l’Eldorado, un ami de la classe 12. Bien fidèlement L.F. Céline », écrit l’auteur sur cette édition d’exception, en faisant référence à leur régiment de cuirassiers (estimation de 1 500 à 2 000 euros). D’autres témoignages de ses célèbres amitiés seront mis aux enchères, comme la photo de Charlie Chaplin prise en 1925 pour le magazine Vanity Fair (estimation de 4 000 à 6 000 euros).
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Lorsque Maurice Chevalier meurt en 1972, sa dernière épouse Odette Meslier quitte la maison en laissant toutes les affaires du chanteur à l’endroit où il les avait laissées. Ses cannes en acajou, en jonc, en ébène et en ronce plantées dans un grand vase en cuivre derrière la porte d’entrée (les cannes sont estimées à partir de 50 euros). Ses stylos soigneusement alignés sur son bureau en bois (estimé de 200 à 300 euros). Le chanteur est le dernier à avoir utilisé ses deux pianos d’étude et de travail, ses montres, sa Mercedes Benz de 1967, sa baignoire et sa table en pierre de Comblanchien…
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Les estimations de ces souvenirs démarrent à quelques dizaines d’euros, à l’image de la boîte de cols en lin, comble du chic vestimentaire de l’époque, estimée à partir de 30 euros. L’occasion de redécouvrir l’homme et les folles années de la star de l’entre-deux-guerres, de plus en plus apprécié par les collectionneurs. Un amateur vient d’ailleurs d’acquérir une valise lui ayant appartenu pour 4 500 euros (estimée initialement à 2 000 euros) lors d’une récente vente à Montastruc-la-Conseillère.