Du coup de théâtre au coup de marteau
[Vente à venir] Le Malade Imaginaire, Le Barbier de Séville, Les Trois Mousquetaires ou Roméo et Juliette : autant de pièces inoubliables qui, à Lyon, font les beaux jours du Théâtre des Célestins, l’un des plus anciens et des plus prestigieux théâtres de France. Cette fois pourtant, ce ne sont pas les célèbres trois coups que l’on entendra retentir, mais les coups de marteau de Maître Cécile Conan. Le dimanche 17 janvier 2016, à Lyon et sur le Live d’Interencheres, la commissaire-priseur proposera aux enchères quelques 80 costumes provenant du fonds du célèbre théâtre, créé en 1792.
.
Des années 1950 à nos jours, ce sont plus de 60 000 pièces de costumes créées par l’atelier de couture des Célestins qui ont défilé sur les planches du théâtre, certaines portées par les célébrités de l’époque, de Sacha Guitry à Fernandel en passant par les vedettes du music-hall Maurice Chevalier et Joséphine Baker. « Qu’il soit patiemment endossé dans la loge, dégrafé, délacé, déboutonné, quitté, enfilé à la hâte entre deux scènes, le costume est la seconde peau du comédien, son partenaire de jeu », indique Claudia Stavisky, directrice des Célestins depuis 2000.
.
À travers coiffes, masques, justaucorps, bustiers, robes en mousseline, satin de soie, dentelle ou velours, cette vente témoigne du savoir-faire et du talent des costumiers qui ont su s’adapter à toutes les modes et tous les styles. Les nostalgiques de Roméo et Juliette retrouveront ainsi la robe style XVIIe siècle de Lady Capulet (est. 1 500 à 2 000 euros) et celle Renaissance de Lady Montaigu (est. 900 à 1 000 euros) ; les amateurs de costumes masculins pourront se procurer le costume du notaire calculateur du Malade Imaginaire (est. 200 à 400 euros) ainsi que le pourpoint de Rochefort des Trois Mousquetaires ; les amateurs de Cyrano de Bergerac s’intéresseront au corsage en laine brune de Roxane (est. 900 à 1 000 euros) ; les inconditionnels de Beaumarchais s’extasieront devant la robe fantaisie d’inspiration espagnole de Rosine dans Le Barbier de Séville (est. 800 à 1 000 euros) ; et les plus audacieux s’enthousiasmeront devant le corset noir et bleu monté sur cage de la Hurrière dans L’Âge d’or (est. 600 à 800 euros).
.
À noter également les nombreux costumes anthropomorphes de la pièce Chantecler qui dépeignent les rôles de la Pie, du Coq, du Jars, de la Poule, du Poussin ou de la Pintade, ainsi que les masques plus vrais que nature du spectacle Minetti (est. 200 à 400 euros chaque). Ces pièces annoncent une vente haute en couleurs d’autant qu’Élodie Pommat, collaboratrice de l’étude, promet une petite animation surprise pendant la vente, qui aura lieu sur la scène même du théâtre. L’exposition précédant cette vacation mérite à elle-seule le détour puisque les lots seront tous dispersés dans les espaces publics du théâtre, du bar à l’accueil, en passant par la salle et la scène.
.
Enfin, précisons que les bénéfices de cette vente seront reversés au projet Théâtre-école – La Chose publique. Menée par Claudia Stavisky, cette œuvre collective permet aux jeunes de découvrir et de se former aux métiers du spectacle (décor, lumière, son, habillage, maquillage) et proposera fin 2016 une pièce amateur aux Célestins et à Vaulx-en-Velin, avant de circuler dans toute la France.
.
Lien vers l’annonce de la vente aux enchères