Le 15 juillet 2014 | Mis à jour le 16 juillet 2014

Enchères express pour Le Train Bleu

par Magazine des enchères

L’équipe d’Interencheres s’est rendue à la vente du restaurant Le Train Bleu qui s’est tenue à Paris lundi 30 juin 2014. Revivez l’événement comme si vous y étiez !
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L’enseigne du Train Bleu rayonne au surplomb des quais bondés de voyageurs, qui ne se doutent pas de l’atmosphère particulière qui règne à l’intérieur de la salle de restaurant en ce lundi 30 juin 2014. Une seule petite affiche jaune épinglée à l’entrée de ce lieu mythique annonce la vente aux enchères du mobilier, organisée avant sa rénovation.

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A quelques minutes de la vacation, la plupart des acheteurs se pressent pour inspecter une dernière fois les lots. D’autres patientent dans les fauteuils en cuir du couloir et du Salon tunisien, prêts à prendre le train des enchères. A 10 h 30, Maître Matthias Jakobowicz prend la parole et précise les traditionnelles conditions de vente. Les enchères se feront à la promenade, en cheminant à travers les salles du restaurant, et augurent plusieurs aller-retour.
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Acheteurs et simples curieux sont venus en nombre. A en croire leurs tenues, certains participants ont profité de l’événement pour revivre la belle époque du Train Bleu. Panama et foulards pour ces messieurs, robe en dentelle blanche ou béret et petit panier en osier pour ces dames. Tous se pressent, jouent des épaules et se faufilent entre les caméras et les micros des journalistes venus pour l’occasion. Tous ne peuvent pas accéder aux petites salles où se disputent les premières enchères. Il faut savoir prendre le train en marche. Christophe enchérit depuis le couloir sur l’affiche « New Blue Train » et quatre autres lithographies sur le thème du train. Même s’il ne peut pas les voir, ce musicien les a bien en mémoire depuis l’exposition. « Ce sont de grandes affiches qui invitent au voyage et à ce lieu mythique qui fera toujours rêver. » Mais en plus de se dérober à son regard, les affiches partent finalement pour d’autres acheteurs à 290 euros.
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Une émulation pour le mobilier se fait sentir. Trois liseuses partent pour 450 euros, soit quinze fois leur mise à prix. Ce départ à toute vapeur prend vite un rythme de croisière. Les paires d’encoignures, qui meublaient le restaurant depuis son inauguration en 1901, s’envolent à 1 000 et 1 500 euros. La paire de Saint-Hubert, ces larges buffets qui ont également vu l’ouverture du lieu, est l’autre lot majeur de la vacation. « LE modèle historique », comme le présente Maître Jakobowicz, est adjugé à 4 000 euros.
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Deux porte-manteaux, estimés entre 400 et 500 euros, trouvent acquéreurs pour 2 600 et 2 100 euros. Les légumiers en métal argenté suscitent aussi un certain intérêt. Estimés 10 à 20 euros, ils grimpent autour de 100 euros. Une bonne partie des meubles retrouvera bientôt l’univers des transports : un enchérisseur s’intéresse par exemple à plusieurs fauteuils de type Chesterfield et à de la vaisselle. « Je ne préfère pas trop en dire mais les pièces meubleront une nouvelle péniche sur la Seine. »
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Une petite nostalgie s’installe dans la vente. François, client fidèle du restaurant venu avec sa femme a craqué pour de la vaisselle estampillée du Train Bleu : « C’est purement sentimental. Nous pourrons surprendre nos amis en présentant le repas dans ces assiettes ». Soudain, un cri de joie s’échappe depuis la foule. Caren, une Américaine de San Francisco qui vit à Paris depuis cinq ans tentait depuis plusieurs lots d’acquérir un des nombreux plateaux en argent de la vente. Opération réussie, elle vient d’en acquérir un pour 80 euros : « Je suis contente car il n’en restait plus que deux. C’est la première vente aux enchères à laquelle je participe et c’est encore plus magique de le faire dans ce lieu. Avec ce plateau, je me suis offert un morceau d’histoire. » Un souvenir que d’autres participants choisissent d’immortaliser en prenant des photos du lieu, de l’horloge, des fresques représentant les ports de Marseille et Toulon…
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Côté coulisse, les participants restés à l’écart de l’affluence dans les petits salons ont pu profiter tranquillement de ce moment particulier. Une ambiance que Marielle tente de reproduire dans un petit carnet à dessins. Dans cette même salle principale, d’autres ont pu reconnaître le cinéaste Michel Hazanavicius et sa compagne l’actrice Bérénice Béjo, venus admirer la vaisselle des années 1930.

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Après son dernier coup de marteau, Maître Matthias Jakobowicz peut enfin réaliser le moment historique qu’il vient de vivre. « Il y a eu une importante couverture dans la presse car c’est une page qui se tourne pour le restaurant. Beaucoup de particuliers sont venus pour conserver un souvenir du lieu. La vente est un succès puisqu’elle a rapporté 76 700 euros, frais compris. Au-delà des chiffres, ce fut un moment agréable, sympathique et émouvant ». Un nouveau chapitre s’ouvrira pour Le Train Bleu en septembre 2014 après la rénovation du lieu.
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