Gimel, artiste et reporter de guerre
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A l’occasion du centenaire du début de la Première Guerre mondiale et aux 70 ans du débarquement en Normandie, la maison de ventes de Granville dispersera le 15 mars 2014 un corpus de 150 dessins réalisés par un ancien soldat : l’artiste expressionniste Georges Gimel..
« Avec ses dessins-documents sans tabou et d’une moderne férocité, Georges Gimel nous oblige à regarder les atrocités de la guerre en face », remarque Maître Florence Rois en observant les 150 dessins de l’artiste expressionniste qu’elle mettra aux enchères le samedi 15 mars 2014, avec son confrère James Fattori, depuis l’hôtel des ventes de Granville et en direct sur le Live d’Interencheres. « A la manière d’un grand reporter, le soldat-dessinateur qui a participé aux deux guerres mondiales nous raconte sans détour la folie des hommes et des conflits. Son point de vue est totalement subjectif et d’une grande intensité expressive. »
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La gueule ouverte d’un chien sur le dos duquel figure une croix gammée, le corps nu d’une femme brutalisée par un soldat, les croix plantées dans la terre, les mains jointes des prieurs : par ses points de vue photographiques, ses gros plans parfois exagérés et ses recadrages, Gimel guide le spectateur dans la lecture de ses dessins. « Son art extrêmement gestuel, marqué par un trait sûr et énergique, parfois même violent, provoque une réaction émotionnelle intense », précise la commissaire-priseur.
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La famille de l’artiste a notamment choisi Granville pour la dispersion de ce corpus afin que Georges Gimel (1898-1962) puisse, à travers ses dessins, participer aux commémorations du centenaire du début de la Première Guerre mondiale ainsi qu’aux 70 ans du débarquement en Normandie. « Ces 150 croquis expressionnistes, réalisés à l’encre de chine, parfois à la sanguine sont de formats similaires (autour de 25 par 20 centimètres). Tous présentent une estimation de 250 à 300 euros », ajoute Florence Rois avant de préciser que les reportages dessinés de Georges Gimel ne sont qu’une toute petite partie de son travail d’artiste. « Il était aussi graveur, lithographe, illustrateur, décorateur de théâtre, céramiste, fresquiste et émailleur, sculpteur. Il a fréquenté les ateliers d’Henri Bouchard et de Maurice Denis et a dessiné des motifs pour les robes de Paul Poiret puis Jean Patou et des modèles pour les verreries Lalique… » La commissaire-priseur confie avoir une affection particulière pour la signature de cet étonnant personnage « aux boucles rouges et rondes, un peu à la manière d’un écolier ! »
Lien vers l’annonce de la vente
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