Le 23 juillet 2014 | Mis à jour le 24 juillet 2014

La légende de l’esprit Papou

par Magazine des enchères

[Le lot du jour] A l’occasion de leur vente sur le thème des marines et du voyage le 20 juillet 2014, à Morlaix et sur le live d’Interencheres, la maison de ventes Dupont et Associés vous propose un détour en Océanie.
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Parmi les nombreux lots proposés, une statue à taille humaine vous projettera au cœur de la forêt tropicale de Papouasie-Nouvelle-Guinée. Il s’agit d’une figure de culte Yipwon fabriquée par le peuple Yimar, installé près de la rivière Karawari à l’est de l’île.

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Sculptée dans un morceau de bois, elle représente un esprit décharné de profil. La tête stylisée surmontée d‘une coiffe contraste avec le centre du corps beaucoup plus abstrait. D’étranges crochets placés de manière concentrique évoquent les côtes du personnage, qui protègent la partie centrale abritant un cœur. La figure se termine par une jambe unique en flexion. Celle-ci lui vaut le nom de « wanleg », de l’anglais « one leg », qui désigne toutes les statues de ce style produites dans la région du Sepik.
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Cette statue possède une fonction rituelle importante pour les Papous puisqu’elle sert de réceptacle aux esprits chasseurs yipwons. Placée dans la Haus Tambaran (la maison des hommes), les divinités sont invoquées lors d’une cérémonie la veille d’une chasse. Ces dernières partent à la recherche du gibier durant la nuit pour pouvoir guider les hommes jusqu’à lui le lendemain. Si le Yipown accomplit bien sa tâche, les hommes le remercient par des offrandes de nourriture ou en le couvrant du sang des victimes. S’il échoue, la statue est alors rejetée et laissée à l’abandon. Par le passé, ce type de statue était utilisé de la même manière lors des guerres tribales pour guider les guerriers vers leurs ennemis et les aider à combattre.
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La tradition orale précise que les yipwons sont nés des copeaux de bois tombés lors de la fabrication d’un instrument de musique par le Soleil, du temps où il vivait sur la Terre. Leur nature belliqueuse les poussa au meurtre d’un homme qui leur valut d’être condamnés par la Lune à servir les hommes par le biais de figures en bois, comme celle mise en vente par Maîtres Sandrine et François Dupont. La statue est estimée entre 1 500 et 2 000 euros.
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