Le dignitaire avait la tête dure…
[Le lot du jour] De l’Egypte antique à la salle des ventes de Vannes, cette tête de dignitaire en quartzite aura traversé les siècles pour arriver à temps à sa mise aux enchères le samedi 31 mai 2014 par Maître Jack-Philippe Ruellan.
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Pierre raffinée, le quartzite qui compose notre tête grandeur nature, se caractérise par une certaine dureté qui amplifie la difficulté de la taille et donc du travail de l’expression. Christophe Kunicki, l’expert de la vente, est d’ailleurs impressionné par l’expressivité des yeux de notre personnage, manifestant une certaine mélancolie.
Gravées au dos de cette sculpture, trois colonnes hiéroglyphiques portent une inscription « Dans la pierre… ». Malheureusement tronquée par les ravages du temps, cette mention ne nous permet pas de connaître l’identité de l’individu représenté. Toutefois, « on pourrait y voir Ramsès Ier, qui fut dignitaire avant de devenir roi », lance Christophe Kunicki.
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Cette tête importante de 24 cm de haut provient au plus tard de la XVIIIe dynastie, entre 1552 et 1292 avant J.-C. Originellement, l’effigie était placée à proximité des divinités dans les cours des temples. Les dévots espéraient ainsi profiter des offrandes quotidiennes apportées par les prêtres qui garnissaient d’abord l’autel divin. Ce visage amputé était probablement représenté sur un corps en pied, car s’il s’agissait d’un personnage assis il aurait eu la tête légèrement penchée vers le bas.
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Dans les années 1930, on retrouve notre tête dans la collection d’un amateur qui lui ajoute un socle Art déco créé par l’ébéniste japonais Kichizo Inagaki (1876-1951), connu pour avoir été proche de Rodin et d’Eileen Gray.
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Estimée entre 120 000 et 150 000 euros, il faudra avoir avoir la tête dure pour acquérir cette pièce muséale !
Lien vers l’annonce de cette vente aux enchères
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