Le musée Gantner disperse sa collection
La vente aux enchères de la totalité de la collection du musée Gantner aura lieu dimanche 19 janvier dans la maison de vente de Maître Jean-Pierre Osenat à Fontainebleau. Le peintre Gantner se sépare de sa très riche collection archéologique d’art asiatique, khmer et méditerranéen dont il s’inspira dans ses propres peintures, pour la plus grande joie des collectionneurs…
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Passionné par l’archéologie asiatique, méditerranéenne et l’art khmer, l’artiste peintre français Bernard Gantner (né en 1928) a accumulé une collection personnelle d’objets de ces civilisations dont il s’est inspiré toute sa vie dans la composition de ses aquarelles aux atmosphères hivernales. Ses peintures rappellent notamment les estampes japonaises dont il admire la représentation de la nature et les couleurs.
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Au nom de sa passion, il crée en 1993 le musée Gantner à Lachapelle-sous-Chaux dans le Territoire-de-Belfort, vingt hectares de jardin où l’artiste peint tandis qu’en plein cœur de celui-ci une grande maison abrite plus de 150 pièces dénichées dans le monde entier. Le peintre désire aujourd’hui mettre aux enchères la totalité de sa collection sous le marteau de Maître Jean-Pierre Osenat à Fontainebleau, dimanche 19 janvier.
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Lors de la vente, l’archéologie méditerranéenne, que le peintre affectionne tant, sera mise à l’honneur. Des pièces exceptionnelles tel qu’un linteau de porte de la Basse-Egypte dont, chose rare, les hiéroglyphes sont encore très nettement visibles (estimation 8 000 – 12 000 euros), ou encore une statuette de dieu égyptien à la polychromie encore visible raviront les curieux (estimation 2 500 – 2 800 euros).
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Bernard Gantner collectionnait également de nombreuses œuvres d’art d’Asie et notamment khmer. Un des lots-phare de cette vente est un torse de divinité en grès du XIIe-XIIIe siècle provenant du Cambodge. Estimée entre 40 000 euros et 50 000 euros, cette pièce d’1,45 mètre de haut, dont il manque bras et tête, fait preuve de beaucoup de finesse et d’une profusion de détails notamment au niveau du vêtement de la taille : le dhoti. Cette pièce a par ailleurs fait partie de la collection de Philippe Dodier, galeriste et spécialiste en archéologie. L’autre lot important de la collection Gantner est une imposante stèle en grès représentant Vishnu debout, datée du XIe siècle et provenant du sud de l’Inde. Par sa grande taille et la profusion de ses motifs sculptés, elle est estimée entre 30 000 et 40 000 euros.
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Toutes les pièces de la collection s’avèrent très rares sur le marché, comme la sculpture en stuc de la tête de Gandhara datée entre le IIe et le IVe siècle aux expressions faciales très marquées, ou encore des livres de l’époque gothique tel que celui de Thomas d’Aquin en parfait état et d’une fraicheur remarquable (estimation 8 000 – 10 000 euros). Ainsi, de nombreux acheteurs, aussi bien particuliers que musées français et internationaux, semblent déjà intéressés par la richesse de cette collection archéologique. Peut-on donc s’attendre à une préemption lors de la vente ? Réponse la semaine prochaine.
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